Les premiers amours

Beaucoup de rumeurs couraient sur une possible suite des aventures de la poupée tueuse. Un remake ? Une suite ? Une comédie ? Un retour aux sources ? On ne savait pas trop à quel poupon se vouer. Du coup, Chucky revient dans un film sorti en 2013 directement en vidéo. Le doute… est-ce que cela vaut vraiment la peine de le regarder ? De plus, Don Mancini revient derrière la caméra. Le créateur de Chucky nous avait fait rire (mais pas que de plaisir) avec un cinquième opus décevant. C’est sans grande conviction que le DVD est inséré dans le lecteur. Va-t-on s’endormir profondément devant ce sixième film ? Notre cuisse va-t-elle survivre aux frappes de notre main contestataire ? Si le troisième film était de trop, que dire du sixième ? On appuie en tremblant sur « Play » et on fait le point. ATTENTION : cet article contient des spoilers

Vivant seule avec sa mère dans une grande bâtisse, Nica est en fauteuil roulant depuis sa naissance. Un jour, elle reçoit un colis contenant une étrange poupée disant s’appeler Chucky. La nuit suivante, elle retrouve sa mère morte, s’étant apparemment suicidée. Le reste de la famille débarque à la maison pour l’enterrement et c’est durant la nuit qu’ils vont, l’un après l’autre, mourir dans d’étranges circonstances. Nica en est persuadée ; Chucky est responsable de tout cela.

Le seul et unique Brad Dourif reprend son rôle vocal (et en chair et en os !) de la poupée. Avec un humour toujours aussi grinçant, on a l’impression de retrouver notre Chucky des premiers temps et ça fait un bien absolu et total ! Nica Pierce est jouée par Fiona Dourif qui n’est autre que… la fille de Brad Dourif ! Rôle bien interprété, la jeune femme accuse le coup de se retrouver en chaise roulante et semble dotée d’une détermination à toute épreuve. Les raisons du non-fonctionnement de ses jambes seront un des traits intéressants du scénario. Barb Pierce (Danielle Bisutti) est la sœur de Nica. Autoritaire, pétant plus haut que son cul, elle a un secret intriguant et que l’on ne voit pas arriver. Ian (Brennan Elliott) est le mari de Barb, jetant apparemment son dévolu sur Jill (Maitland McConnell), la nounou de leur fille Alice (Summer H. Howell). Notons l’apparition de Jordan Gavaris (Felix de la série Orphan Black) en livreur de colis, la présence de Tiffany (Jennifer Tilly) et surtout celle d’Andy Barclay (Alex Vincent), reprenant son rôle 22 ans après sa dernière apparition.

La malédiction de la cohérence continue dans La Malédiction de Chucky. On reprend effectivement des éléments des films précédents (pour notre plus grand plaisir nostalgique, évidemment) mais beaucoup de choses semblent zappées, notamment le devenir des enfants de Chucky et Tiffany, la haine viscérale du poupon pour son amante, et l’objectif du tueur de retrouver un corps humain alors qu’il s’était, précédemment, pleinement accepté. Vous me direz, de l’eau a pu couler sous les ponts entre ce film et le précédent. Admettons.

Les effets spéciaux sont toujours d’excellente facture et l’animatronique fait carrément son effet. Cependant, on regrette de voir certains passages user du CGI pour donner du mouvement à la poupée, rendant l’effet moins crédible. Ces passages restent rares et il faut dire que l’important, c’est qu’ils collent au métrage même si cela se voit que nous ne sommes plus en présence d’une chose réelle mais bien d’un effet de synthèse.

Outre cela, La Malédiction de Chucky envoie vraiment du bon ! On retrouve les sensations du premier film (Jeu d’enfant) et même si certains passages sont un peu longuets, sans doute parce que l’on sait que Chucky est bien vivant, cela n’enlève rien au fait que nous faisons un voyage dans le temps non négligeable au niveau de l’ambiance. Une grande maison, une famille désunie, une poupée tueuse, tout qui retombe sur une personne accusée de folie, oui, nous sommes bien en présence d’une remontée spectaculaire de la qualité. Et tout ça avec un film directement en vidéo.

La tension est maîtrisée à chaque instant. Un rideau qui bouge, la poupée qui disparaît subitement, la présence du personnage de la petite Alice (qui discute avec Chucky comme le faisait Andy à son époque), tout concourt au bien-être du film en matière d’horreur. Les assassinats restent ce qu’ils sont, mais c’est surtout leur élaboration qui devient intéressante. Chucky sait qu’il peut faire accuser quelqu’un d’autre à sa place, alors autant rester dans l’ombre.

Même si quelques passages gardent ces fameuses incohérences, le scénario se suit sans mal et on y prend même plaisir. Entre accusations et sous-intrigues, on en arrive à un final prenant et tendu entre Nica et Chucky. Qui va remporter cette imposante bataille ? Vous devez le savoir depuis le temps, Charles Lee Ray gagne toujours, quoiqu’il arrive.

Après le final, quelques explications complémentaires viendront apporter plus de crédit au film, notamment sur les raisons de l’arrivée de Chucky dans cette famille. Car là où le métrage fait fort, c’est qu’il revient sur la vie du tueur afin de nous en expliquer un peu le parcours, et surtout pourquoi il s’est retrouvé poursuivi par la police pour finir dans un magasin de jouets. Franchement bien vu ! Nous aurons aussi le plaisir de retrouver Andy le temps d’une courte scène. Le bambin semble avoir pris de l’assurance et c’est sur un dernier face à face que le métrage se clôturera, nous faisant esquisser un sourire sur le visage. Oui, ça convainc.

Donnant des réponses, reprenant un aspect horrifique plus présent, jouant bien sur l’ambiance et la tension, La Malédiction de Chucky redonne du goût à cette saga qui s’était clairement embourbée dans le n’importe quoi avec Le Fils de Chucky. Plus viscéral, on retrouve nos premiers amours, ceux d’une poupée déambulant dans le cadre en arrière-plan, tuant discrètement et possédant un caractère sombre, cynique et bien trempé. Si vous voulez ressortir Chucky de la boîte à jouets où vous l’aviez planqué, ce film va vous y aider. Conseillé à tous les amateurs d’horreur et de poupon tueur, la saga n’a peut-être pas fini de nous étonner.

Et maintenant, je fais quoi de ce colis que j’ai reçu par la poste ?  

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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