Tel père, tel fils

Après un quatrième opus carrément comique, les aventures de la poupée tueuse continuent ! La famille s’agrandit et on nous propose de faire la connaissance avec Glen (ou Glenda, c’est selon), la progéniture de Chucky et de sa petite poupée Tiffany. Pour diriger ce film, le créateur de Chucky et scénariste présent sur tous les films ; Don Mancini. Chucky, c’est son univers et on espère pouvoir tirer quelque chose de ce nouveau film. Il est cependant nécessaire de préciser qu’ici, nous nous retrouvons avec le même procédé que La Fiancée de Chucky ; l’axe est principalement mis sur la comédie. Dès lors, va-t-on bien rigoler ? Glen/Glenda parviendra-t-il (elle) à trouver son identité ? Trop, est-ce bien trop ? On s’en va pour Hollywood tenter de trouver des réponses. ATTENTION : cet article contient des spoilers 

A peine sorti du ventre de sa mère, Glen se fait embarquer par un ventriloque douteux qui l’utilise durant des années dans des spectacles. Un jour, la poupée voit ses parents à la télévision, dans un film basé sur leurs actes criminels. Il décide de se rendre à Hollywood pour les retrouver. Ni une, ni deux, il parvient à les ressusciter… et c’est le début des embrouilles. Tiffany veut une fille et l’élever tout en se lançant dans une cure de désintoxication du meurtre, tandis que Chucky veut un garçon et lui apprendre à tuer son prochain comme le digne fils de son père qu’il est. On le sait ; cette famille va voler en éclat.

Jennifer Tilly interprète deux rôles dans ce film ; celui de Tiffany… et le sien. N’ayant pas peur de l’autodérision, elle s’affiche comme une femme prête à tout pour un rôle, surtout si Redman (lui-même dans le film) en est le réalisateur. Pur produit du star-system, elle saura convaincre, dans un rôle comme dans l’autre. On retrouve Brad Dourif faisant la voix de Chucky. Savoureux, comme à son habitude, avec son lot de punchlines et sa répartie cynique toujours aussi appréciable. Pour faire causer Glen/Glenda, on fait appel à Billy Boyd (Pippin dans Le Seigneur des Anneaux). Poupon paumé, détestant la violence et souhaitant une famille aimante et soudée, on sent bien que ça va vite partir en cacahuète. Hannah Spearritt est Joan, l’assistante de Jennifer Tilly. Jeune fille correcte, souhaitant aider sa patronne à sortir de cette image de fille facile, elle aura sans doute l’une des fins les plus brûlantes du métrage. 

Plusieurs apparitions sont à noter dans ce film. Tout d’abord, furtive mais donnant droit à une réplique cocasse de la part de Chucky, Britney Spears fera un petit tour en voiture l’espace d’un instant. Le réalisateur John Waters campera un paparazzi prêt à tout pour le scoop du siècle mais tombant malheureusement face à Chucky et son fiston. Jason Flemyng (Bruiser, Snatch, La Ligue des Gentlemen extraordinaires) fera un caméo de Noël dans son propre rôle.

Tout comme dans l’opus précédent, les hommages sont légion dans Le Fils de Chucky. Le concept identitaire de Glen/Glenda est basé sur un film d’Ed Wood (Glen or Glenda en VO) de 1953. L’affiche du film (ainsi qu’une scène) est clairement inspirée de Shining de Stanley Kubrick. La première scène du métrage puise son traitement dans l’introduction du film Halloween de John Carpenter, tandis que l’assaut sous la douche reprend clairement Psychose d’Alfred Hitchcock. C’est clair ; Don Mancini aime le cinéma et souhaite le partager au travers de cette réalisation.

La situation familiale de Chucky est compliquée. C’est donc avec plaisir que nous retrouvons les joutes verbales entre lui et sa petite copine au sujet de l’éducation de leur enfant. Faut-il en faire un criminel endurci comme son papa, ou trouver une jolie petite maison et vivre une vie simple et paisible, sans meurtre, comme le voudrait sa maman ? Dans un cas comme dans l’autre, ras-le-bol d’être des poupées. Chucky et Tiffany décident de posséder les corps respectifs de Redman et de Jennifer Tilly, histoire de se lancer dans une vie d’opulence à Hollywood.

Seulement, même si les scènes sont majoritairement cocasses et les dialogues bien fichus, la cohérence est quelque chose qui manque cruellement dans la saga. Ici, en deux temps trois mouvements, Glen parvient à faire revenir ses parents, sans même y connaître quoique ce soit en matière de vaudou. Glen possède clairement deux personnalités, mais cela ne sera qu’effleuré. S’étant littéralement entretué dans le film précédent, les deux amants semblent avoir rapidement réglé leurs comptes, bien que cela risque de ne pas durer.

On suit donc les aventures des protagonistes sans prise de tête, se demandant quand même où à pu passer un peu de cohérence par rapport au reste de la saga, chaque film ayant apparemment sa propre possibilité de faire revenir les poupées histoire de nous en mettre à nouveau plein les yeux. On regrette aussi certains passages qui se voulaient comiques mais qui ne font qu’apporter un hochement de tête de notre part. Par exemple, lorsque Tiffany doit prendre sur elle pour ne pas commettre un meurtre et appelle une hotline afin de l’en dissuader. C’est aussi dans ce film que nous auront droit à la scène la plus absurde de toute la saga, Chucky combattant son fiston à grand coup d’arts martiaux, nous forçant à nous taper la cuisse en nous demandant « Mais… non… sérieusement ? ».

Arrivant en fin de course, nous aurons tout de même droit à une tirade impressionnante de Chucky, nous redonnant le sourire. Malheureusement, cela sera reculer pour mieux sauter et tout va de nouveau finir en dispute outrancière, permettant à Glen d’assumer pleinement son rôle de digne fils de son papa. Cela avant une scène finale où une gamine parvient à nous coller la frousse l’espace d’un instant et où Chucky, comme d’habitude, n’en a pas fini avec cette histoire. Une fin correcte mais uniquement destinée à nous instaurer un dernier sursaut.

Côté horreur, on reste dans un contexte relativement gore. Les meurtres sont graphiques (décapitation, immolation, démembrement, éviscération, oui, oui, les grands classiques) et apportent un peu de tension dans le film où tout le reste surfe, inévitablement, sur un ton trop comique pour être pris au sérieux. Là où La Fiancée de Chucky arrivait à doser cela avec plus de parcimonie, ici, on tombe souvent dans le n’importe quoi et cela n’apporte strictement rien… même pas un sourire.

Les effets spéciaux concernant les poupées envoient toujours autant du lourd. Le personnage de Glen, particulièrement, a un je-ne-sais-quoi de flippant, mettant mal à l’aise par sa simple présence. Est-ce le fait qu’il s’agisse d’une poupée née naturellement ? Où est-ce son innocence qui rend le personnage si étrange ? Dans tous les cas, son apparition en Glenda mettra du baume au cœur, véritable moment dérangeant et rendant hommage à la maman d’un certain Norman Bates. Pour le reste des effets, ça sent parfois le numérique et c’est bien dommage.

Heureux de retrouver Chucky, ce bonheur est vite fichu parterre par les traditionnelles incohérences et un ton beaucoup trop léger pour un film de cette saga. C’est intéressant de découvrir de nouveaux personnages et de voir Jennifer Tilly dans son propre rôle, mais dans l’ensemble, on ne parvient pas à être convaincu. Glen, lui, a réussi à trouver sa voie, et nous sommes ravis pour lui. Mais à mon avis, le fils de Chucky vient d’apparaître pour la première et la dernière fois sur nos écrans. Est-ce une si mauvaise chose ?

Alors, vous êtes pour Glen ou Glenda ? 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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