J'te jure ; la maison, elle est hantée !

Amateurs horrifiques, vous devez sans doute connaître Amityville : La Maison du diable de Stuart Rosenberg, film sorti en 1979 et qui a fait son petit effet. Basé sur le livre de Jay Anson de 1977, lui-même inspiré des faits de l’affaire Ronald DeFeo, qui a massacré toute sa famille une nuit de 1974, et des Lutz qui ont acheté la maison par la suite et qui l’ont fuie seulement 28 jours plus tard (ironique, non ?) à cause de terribles phénomènes paranormaux. Si l’effet était saisissant en 1979, qu’en est-il en 2005 ? Car oui, comme tout bon film d’horreur, un remake vit le jour cette année-là, réalisé par Andrew Douglas, sur le conseil d’un certain Michael Bay. Andrew, plutôt habitué aux tournages de publicités (???), se trouve avoir la lourde tâche de remaker un morceau du cinéma d’horreur. Alors, ça fait mal ? ATTENTION : cet article contient des spoilers

Novembre 1974. Ronald DeFeo abat les six autres membres de sa famille pendant qu’ils dorment. Des voix lui auraient dicté de commettre ce terrible acte. Quelques mois plus tard, le lieu du drame est mis en vente à un prix cassé. La famille Lutz, composée de Georges (Ryan Reynolds), sa femme Kathy (Melissa George) et des trois enfants de celle-ci, y voient une opportunité d’avoir leur chez eux et achètent la maison. Leur séjour sera de courte durée ; ils vont subir les foudres des esprits malfaisants résidant dans la demeure.  

Autant le dire tout de suite ; le film a eu du succès. Mais est-ce que cela justifie qu’il soit bon ? Si l’on prend par exemple les acteurs ; est-ce que nous sommes dans le tir de ce qui est attendu ? Papa Reynolds, sympa et attentionné, subit un changement radical au contact de la maison, non sans rappeler un certain Jack Torrance de Shining… à la différence près qu’il faut comparer ce qui est comparable. Subissant les influences néfastes de la demeure, le père de famille va certes se fragiliser, mais sans grandement nous convaincre.

Et le reste de la smala ? D’ordre général, Melissa George gère bien son rôle de mère, même si cela aurait fait longtemps que j’aurais déguerpi de cette baraque avec mes mouflets. D’ailleurs, ces derniers travaillent dur à l’écran pour devenir un des points centraux de l’histoire. Jesse James (si, si), Jimmy Bennett et la toute jeune Chloë Grace Moretz gèrent bien leurs rôles. Nous avons aussi le passage de Rachel Nichols en baby-sitter un peu cintrée et Philip Baker Hall en prêtre, se barrant rapido de la maison lorsqu’il voit contre quoi il se dresse.

Une histoire de maison hantée, est-ce que ce n’est pas too much ? En 1979, la question ne se posait pas. En plus, l’affaire en question était encore récente dans la conscience populaire et a grandement aidé au succès du film. Alors, quand on débarque en 2005 en tentant de nous remaker cette affaire, on hérisse directement les poils. Qu’est-ce qu’on va pouvoir nous faire de nouveau ?

Ben… rien, justement. Aucune nouveauté, ce qui est totalement normal quand on effectue la reprise d’un film lui-même tiré d’une affaire existante ; on n’a pas trop de marge de manœuvre. Et forcément, le creusage ne va pas s’arrêter là. La maison utilisée dans les films précédents n’étant plus disponible (donc pas la vraie maison, nous sommes d’accord, mais une bonne copie), on change de lieu et on modifie radicalement la structure des environs. Les fenêtres représentatives ont été insérées sur la nouvelle demeure, mais nous ne sommes pas dupes ; ce n’est pas du tout le même endroit. Rien que là, ça commence mal.

Et puis, au niveau scénario, rien ne semble se dérouler comme prévu. On nous bassine avec des scènes qui n’ont rien à voir avec la limonade (l’apparition de la gamine qui va se pendre, le jeu morbide de celle-ci pour prévenir les habitants) et on tente de nous faire peur à maintes reprises. Pour faire court, Amityville est une usine à jump-scares. La trouille fonctionne, mais principalement par sursaut, car au niveau tension, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la quenotte.

Les apparitions horrifiques du métrage restent tout à fait correctes et on se trouve bien dans un film ayant la qualité de coller quelques miquettes aux spectateurs. Cependant, on n’a pas vraiment l’impression d’être dans une maison hantée. Nous sommes plutôt en présence de forces modifiant la perception et la capacité de penser d’un membre de la famille pour le pousser au drame. Loin d’avoir des meubles qui volent dans tous les sens ou une réelle sensation d’oppression, n’en reste qu’on ne passerait pas volontiers une nuit dans cette bicoque aux allures anciennes et, malgré tout, menaçantes.

Autre chose à mettre au crédit du film ; les effets. Car si ce remake a vu le jour, c’est aussi parce que les effets spéciaux ont évolués depuis 1979. On se retrouve alors avec des apparitions détaillées et une volonté confirmée de faire les choses bien. Pas que ça n’ait pas été le cas dans le tout premier film de la série, mais les moyens modernes permettent une immersion différente, le cachet d’ancienneté en moins.

Mais au final, à part voir la famille déambuler pendant 28 jours dans leur nouvelle demeure tout en cherchant des réponses et se confrontant à quelques visions terrifiantes agrémentées de présences inquiétantes, on ne voit pas grand-chose. L’explication finale ne surprend pas vu qu’elle a déjà été utilisée dans les années 70. C’est donc sans grande surprise que nous voyons la famille Lutz quitter les lieux, se promettant de ne jamais y remettre les pieds et passant le relais à qui voudra bien le prendre.

On ne le dira jamais assez ; les remakes, ce n’est pas du tout évident. Encore une nouvelle preuve avec cet Amityville reprenant une histoire archi-connue dans le domaine horrifique pour en faire… la même chose. Pas de nouveauté, des acteurs en demi-teinte et pourtant, une volonté de coller la trouille aux spectateurs. Film idéal pour les soirs d’orage ou pour compléter le visionnage de l’intégralité des films de cette saga, narrant l’histoire d’une des plus célèbres maisons hantés au monde.

Au fond, un appartement en centre ville, c’est bien aussi.  

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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