Vers l'infini... et au-delà !

On l’attendait avec une terrifiante impatience et le voilà ; Avengers : Infinity War, 19ème opus du Marveliverse et, sans aucun doute, le plus ambitieux jusqu’ici ; avec plus de soixante personnages Marvel à l’écran, un budget colossal et de grosses ambitions, les frères Anthony et Joe Russo (déjà au fait de Captain America : Le Soldat de l’hiver et Civil War) réalisent un gargantuesque blockbuster de super-héros. Le film est un immense morceau de l’univers Marvel, dans lequel on rit, on verse une larme et on s’éclate. Mais les pieds du colosse sont-ils faits d’argile ? Est-ce que plus c’est gros, plus c’est beau ? Une machine aussi énorme est-elle gérable ? Dans tous les cas, il faut savoir que si le désir des frères Russo était d’en mettre plein la vue aux spectateurs, c’est réussi !

Alors que les Avengers vaquent à leurs occupations chacun de leur côté, une nouvelle menace se profile pour la Terre : Thanos. A la recherche des six Pierres d’Infinité pouvant lui donner le pouvoir absolu, le Titan fou est prêt à TOUT pour s’en emparer. Pour l’en empêcher, les Avengers se ligueront tous ensemble, menant un combat désespéré afin sauver le monde… et le reste de l’univers.

Je vous rassure ; je ne vais pas vous lister tous les acteurs présents dans le film ; il faudrait y consacrer une page entière. Ce qu’il faut savoir, c’est que pratiquement tous les personnages vus jusqu’ici reprennent leur rôle dans cet opus et que l’on constate une évolution de chacun depuis leur première apparition. Thor (Chris Hemsworth) développe pleinement son potentiel ; Dr. Strange (Benedict Cumberbatch) maîtrise maintenant les arts mystiques ; l’équipe des Gardiens de la Galaxie est toujours aussi frapadingue ; et Peter Parker/Spider-Man (Tom Holland) passe au statut officiel d’Avenger. Bien entendu, nous retrouvons aussi Stan Lee et son célèbre caméo, cette fois-ci dans un chauffeur de bus quelque peu blasé par l’invasion extra-terrestre qui se prépare.

Avengers : Infinity War, c’est aussi l’occasion de retrouver des personnages que l’on n’avait pas revus depuis un certain temps. Dans la foulée, il y a James Rhodes/War Machine (Don Cheadle) et son costume mécanique ; Sam Wilson/Le Faucon (Anthony Mackie) et ses ailes technologiques ; Thaddeus Ross (William Hurt), traquant toujours les renégats tel que Steve Rogers/Captain America (Chris Evans) ; et Taneleer Tivan/Le Collectionneur (Benicio del Toro), toujours avec son look de dingue. On note tout de même l’absence de quelques uns, comme Jeremy Renner dans le rôle de Clint Barton (Œil-de-faucon) ou Paul Rudd dans son costume d’Ant-Man. Nous avons aussi des nouveaux, comme Peter Dinklage (Game of Thrones) jouant le nain Eitri, dépassant Thor de quelques têtes.

Même si certains sont un peu mis au second rang, cela laisse pleinement la place à d’autres sur lesquels on peut creuser un peu plus. C’est ainsi que nous apprenons les déboires passés de Gamora (Zoe Saldana) ou les convictions profondes de Vision (Paul Bettany) se trouvant être en couple avec Wanda Maximoff/La Sorcière Rouge (Elizabeth Olsen). Ce couple est d’ailleurs d’une importance capitale et les deux acteurs possèdent une alchimie bien visible.

Et puis, comment ne pas nommer Josh Brolin, jouant le rôle (capture de mouvement et voix) du terrible Thanos. Car si un personnage s’illustre par sa présence à l’écran et sa profondeur, c’est bien lui. Nous découvrons ainsi plusieurs facettes de ce personnage complexe, apportant une dimension nouvelle au qualificatif « super-méchant ». Capable du pire comme du encore plus pire, cela n’empêche pas le Titan fou de nous attirer dans sa manière tortueuse de penser, quitte à nous feindre une certaine émotion pour le personnage.

Les acteurs font donc magnifiquement leur travail, grâce notamment à une bonne écriture de leurs personnages. Parvenant à subtilement doser lesquels seront approfondis et lesquels resteront un peu en retrait, les scénaristes Christopher Markus et Stephen McFeely font mouche et on obtient un résultat extrêmement satisfaisant en matière de gestion des protagonistes. Mais ont-ils fait aussi bien avec le scénario en lui-même ?

Autant vous le dire ; si vous n’avez vu aucun film du Marveliverse, il se peut que vous soyez un peu paumé devant Avengers : Infinity War, tant la masse d’informations est importante. Même pour un fan du genre, ce n’est pas foncièrement évident de tout imprimer. Malgré l’énormité du casting, le scénario tient bon et on ne voit clairement pas passer les 2h30 du métrage. Pire, on redoute que la fin arrive tant on se prend dans l’histoire, cette dernière étant construite de manière certes conventionnelle, mais osant élargir sa gamme émotionnelle.

Car dans ce film, on rit, on pleure, on sourit, on sursaute. Tous les éléments sont présents pour nous garder les rétines collées sur l’écran, qui plus est avec plaisir. Les choix des personnages ont des conséquences parfois gravissimes et certains passages humidifient radicalement nos globes oculaires. Sans tomber dans le mièvre, tout en conservant la maîtrise de la situation, les réalisateurs mettent du cœur à l’ouvrage pour nous blesser le nôtre. Touchant.

Les sections émotionnelles du film, étonnamment, sont principalement liées à Thanos, responsable de bien des actes répréhensibles (dont l’un, PAF, dès les premières minutes du métrage). Côté histoire, la quête des Pierres d’Infinité permet une lecture linéaire du récit, mettant donc l’antagoniste principal dans une position plus en avant par rapport aux autres. Il fallait donc que ce dernier puisse autant induire la peur que la compassion (dans une certaine mesure, hein).

Et concernant le fait de se marrer, ne vous faites aucun souci ; les passages où l’on rit (voire on explose de rire) sont légion. Les dialogues entre les personnages sont savoureux et toujours empreints d’une légèreté qui n’abuse, en aucune occasion, de notre tolérance. Voir tous ces héros se rencontrer pour la première fois est avant tout drôle (mention spéciale au tandem Tony Stark / Dr. Strange). Aucun personnage ne perd de son punch pour en mettre plein la gueule à son interlocuteur.

C’est donc avec un plaisir non dissimulé que le film se déroule sous nos yeux, nous transportant dans l’espace, sur diverses planètes, mais aussi sur la Terre, et plus spécialement au Wakanda, lieu central de l’intrigue de Black Panther, avec à sa tête T’Challa (Chadwick Boseman) en grande forme. On passe d’un lieu à l’autre, on suit les (més)aventures des héros et on prend radicalement notre pied.

Tout cela avant d’en arriver à un assaut final titanesque, frottant deux armées l’une contre l’autre, ainsi qu’un aperçu de la capacité de combat au corps à corps (mais avec un gant, s’il vous plaît) de Thanos. Les dernières séquences du film nous brisent, et on se retrouve avec la bouche grande ouverte en se rendant compte de ce qui est en train de se passer. Tétanisé devant l’écran, on ne peut que sentir un pincement au cœur en voyant le magnifique dernier plan du film. A mentionner une scène post-générique (à la toute fin de ce dernier) qui annonce du très, très, très, très lourd pour la suite de l’univers cinématographique Marvel.

En matière d’effets spéciaux, on s’en prend plein le cornet. Intégrant magnifiquement le numérique avec les prises de vue réelles, le plaisir n’en est que multiplié. On se fait embarquer encore plus puissamment dans l’aventure. Et cela sans prendre encore en compte la musique d’Alan Silvestri, capable de vous coller un dressage de poils en règle à chaque note. Magistral !

Qu’est-ce qui peut clocher dans une magnificence pareille ? Avengers : Infinity War est un blockbuster de super-héros, c’est un fait. On prend un plaisir énorme à le voir, c’est également un fait. Seulement, est-ce que le public est prêt pour cela ? Autant d’informations à l’écran, est-ce que ça ne bourre pas un peu le crâne ? En regardant le film, c’est comme si on se ramassait les 18 précédents métrages d’un seul coup en pleine caboche. Le surplus d’informations et de présences à l’écran pourrait en rebuter certains qui s’attendaient, peut-être, à quelque chose de plus intimiste, ou de moins colossal. A faire les choses en grand (très grand), on en perd un peu en qualité d’écriture sur certains points, mais cela ne dérange en rien le scénario hyper huilé qui nous est présenté.

Cependant, l’expérience vécue en regardant le film est des plus agréables, faisant remonter les souvenirs des premiers métrages à la surface, par exemple via l’apparition d’un personnage disparu depuis 2011. C’est indéniable ; si on aime les films de super-héros, Avengers : Infinity War s’impose comme étant, à l’heure actuelle, le plus cossu, le plus grand et le plus étincelant du genre.  La nostalgie se mêle à la nouveauté ; le rire se mélange aux larmes ; les frissons de la découverte s’entrechoquent avec les informations déjà connues ; et c’est de toute manière un film Marvel clairement digne de ce nom.

Avengers : Infinity War, on l’attendait, et on l’a eu. Le résultat va même, sans doute, au-delà de nos attentes, les frères Russo nous balançant le plus gros film de l’histoire en pleine poire. Un casting immense, un scénario huilé, des effets splendides, une histoire touchante et drôle, des scènes hallucinantes et une fin nous laissant coi ; la prise de risque avec ce film, c’est de réussir à tenir le cap dans les métrages Marveliverse après une bombe pareille. On attend la suite avec encore plus d’impatience que ce volet-ci. Bon sang… ce que ça va être long.

Vous l’aviez vu venir pour la Pierre de l’Âme, vous ?  

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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