Un djinn tonique !

Parfois, il y a des films qu’on souhaiterait ne pas avoir vu. Après un premier opus correct et un second directement sorti en DVD, Wishmaster continue son épopée avec ce troisième film sous-titré Au-delà des portes de l’Enfer. Une accroche qui dépote, me direz-vous. « L’enfer, c’est les autres » disait Sartre. Ici, ce pourrait aussi être ce film. Réalisé par Chris Angel (rien à voir avec le magicien, le film ne faisant pas illusion), ce dernier est un monteur avec une certaine bouteille. Par contre, difficile de reprendre une saga comme Wishmaster avec un troisième film et un scénario bancal. Est-il possible d’arriver au bout de ce métrage ? La sortie en direct-to-DVD y est-elle pour quelque chose ? Qu’est-ce qui a pu clocher en cours de route ? Si un djinn se pointe, on pourra toujours souhaiter ne pas avoir eu vent de ce film. ATTENTION : cet article contient des spoilers (mais entre nous, lisez-les pour éviter le visionnage)

Etudiante appliquée et mignonne, Diana (A.J. Cook) donne un coup de pouce à son professeur pour analyser quelques objets anciens. L’un d’eux est une étrange boîte. Diana parvient à l’ouvrir et en sort une opale de feu, autrement dit la résidence du djinn (John Novak). Le libérant accidentellement avant de s’en aller, le méchant génie croise le professeur Barash (Jason Connery), exauce un de ses vœux et lui pique son identité. Il s’en va ensuite à la poursuite de la jeune et jolie Diana, histoire qu’elle fasse ses foutus vœux et que les djinns déferlent sur le monde… bla… bla… bla. 

Avant de se faire connaître du grand public avec Destination finale 2 et jouer les profilers dans Esprits criminels, A.J. Cook (Andrea Joy Cook, pour ceux qui ne savaient pas) est passée par ce film en interprétant le personnage de Diana, sympathique mais un peu à côté de ses pompes. Oui, c’est super de voir cette actrice à l’écran, mais le personnage sent le réchauffé à grand coup de traumatisme durant l’enfance et forçant la jeune femme à se dépasser pour en faire le deuil. L’intérêt, tout comme la voiture de ses parents, part en fumée.

Diana à un petit ami, Greg, joué par Tobias Mehler. Le pauvre est l’amoureux transi du métrage, ne sachant pas comment faire pour que sa tarée de petite amie (qui croit tout de même avoir accidentellement libéré un djinn) lui dise aussi qu’elle l’aime. Son personnage est gravement pathos, mais subit une mise à jour lors de la possession de son corps par l’Archange Michel (j’y viens, j’y viens). Le reste des amis de la jeune femme ? Eh ben, ils cherchent apparemment à l’enfermer, du moins ils en causent. A noter Sarah Carter jouant Melissa, qui retrouvera A.J. Cook dans Destination finale 2, et Emmanuelle Vaugier qui se fait littéralement briser le cœur.

Et le djinn ? Exit Andrew Divoff dans ce rôle, place à John Novak ! Le design de la créature est complètement modifié… et son comportement aussi. Apparemment plus vif que l’était le père Divoff, le terrifiant génie (enfin, si on veut) prendra les traits du professeur Barash, joué par Jason Connery. Oui, oui, il s’agit bien du fils de Sean Connery, malheureusement très peu convaincant comme djinn avide de pouvoir. C’est comme avec Andrew Divoff, mais le charisme, le sourire narquois, la manipulation extrême et le fun en moins.

Bon, pas besoin de vous faire un dessin ; le casting, ce n’est pas franchement le top. Même si on se retrouve avec des acteurs qui ont clairement fait leurs preuves par la suite, dans ce film, c’est râpé. Aucune profondeur dans les personnages, un jeu approximatif, un djinn qui ne semble pas en être un, même A.J. Cook en demi-teinte ; ça sent le sapin cette histoire.

Allez, allez, le scénario va rattraper tout ça, non ? Ce dernier a changé depuis les derniers films, comme si on essayait de nous refiler une mise à jour de la saga. La pierre contenant le djinn se trouve maintenant dans un endroit différent (une boîte) et les règles semblent avoir également légèrement changées depuis la dernière apparition de la créature dans Wishmaster 2. On débute le film, on regarde, on arrive à suivre l’histoire, mais on ne sait pas vraiment pourquoi ils tournent tous en rond et ce qu’ils essaient concrètement de faire.

Ça se balade sur le campus en cherchant des autres personnages, le djinn en fait de même, et ça tourne en rond. Les souhaits sont toujours de la partie, et même si certains font mouche (la fille qui souhaite perdre du poids, le cœur brisé, le coup des rats), on reste tout de même les yeux mi-clos en attendant que le scénario daigne bien décoller. Ah ! L’Archange Michel fait une apparition via le petit copain de Diana ? Sérieusement ? L’Archange Michel ? Non, mais vous déconnez ? Ben non… Quitte à tenter de tuer un djinn, autant demander du lourd, non ? En plus, l’angelot en question n’est même pas habiliter à tuer la créature ; seule la personne qui a réveillé le djinn peut tuer le djinn. Ah ben voilà.

Même cette incursion religieuse n’aura pas raison de notre flegme de spectateur atterré. On cherche une autre activité à faire du regard (tiens, il faudrait que je pense à trier mes factures) et on se demande si oui ou non, on va réussir à arriver au bout du visionnage. Puis, la fin débarque, conventionnelle et traditionnelle au possible, sentant à plein nez la mièvrerie et la beauté de la vie retrouvée après une rude épreuve contre un démon millénaire. Ahhhh, bonheur, quand tu nous tiens !

Outre un scénario simpliste et déprimant, on remarque un autre détail changeant ; le sexe. Dans ce troisième opus, on ose faire tomber le haut (et relativement vite dans le film) afin d’exhiber quelques poitrines. Pourquoi ? Sans doute parce que c’était dans le contrat. De même que le comportement du djinn, qui devient carrément tonique ! Il s’accroche à une voiture, sprinte quelques fois derrières ses proies, se transforme en Flash quand il prend de la vitesse, un vrai sportif ! Mais toujours pas de fun.

Les effets spéciaux sont relativement bâclés, sauf pour quelques séquences susmentionnées. Pas de frissons, si ce n’est deux-trois sursauts à cause de la musique un peu forte par moment. Aucune tension, pas d’enjeu. On a même droit à des explosions (Michael Bay, es-tu passé par-là ?) mais absolument rien ne viendra nous sortir de cette torpeur. Si ce n’est peut-être un petit vœu ? 

Même les vœux formulés ne décrient plus les tares humaines comme cela était le cas dans les premiers films. Et puis, maintenant, on connaît la technique du djinn et ici, il ne fait que la reproduire à l’identique. Si vous grattez derrière la porte depuis un certain temps pour voir Wishmaster 3, tout loisir à vous. Dans l’ensemble, je le conseillerais à tous les insomniaques et ceux en manque du téléfilm de début de soirée. Si vous recherchez le fun des opus précédents, et bien… regardez-les à nouveau.

Bon, à la rigueur, il est possible de bien rigoler en le regardant.  

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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