Vissez-vous au canapé !

Daniel Radcliffe, c’est un taré. Après avoir été Harry Potter (ce qui n’est pas rien), il est passé par un rôle de notaire face à une entité surnaturelle (La Dame en noir), celui d’Igor, assistant du Dr. Frankenstein (Docteur Frankenstein) et celui d’un cadavre-couteau-suisse (Swiss Army Man), entre autres. Ben pour le coup, il devient un geek participant à un jeu en ligne hyper violent ; comment résister ? Après avoir réalisé son premier long métrage Deathgasm, Jason Lei Howden (aux effets visuels sur Le Seigneur des Anneaux et Avengers, soit dit en passant) se lance dans l’écriture et la direction de Guns Akimbo. Que penser des programmes violents sur le dark web ? Peut-on tout dire sur les forums ? A-t-on affaire à un héritage de Running Man ? On recharge sa visseuse et on se lance dans la critique !

Développeur de jeux vidéo à la petite semaine, Miles (Daniel Radcliffe) rame pour récupérer son ex-copine et passe ses soirées à jouer les justiciers sur les forums. Un jour, il s’en prend aux créateurs de l’émission Skizm, montrant des combats à mort entre inconnus et criminels en direct. Le lendemain matin, Miles se réveille avec des pistolets vissés aux mains et des directives ; s’il veut rester en vie, il devra se battre contre l’invaincue de Skizm, une dénommée Nix (Samara Weaving).

Bon, autant vous le dire tout de suite ; on se trouve en présence d’un film qui booste une violence pétaradante du début à la fin. Rien que le concept de base envoie déjà du lourd alors imaginez ce que cela peut donner si on l’étoffe un peu. Si vous n’avez pas peur des fusillades intensives et des éclaboussures de sang, alors vous êtes prêts pour continuer.

Daniel Radcliffe se retrouve à nouveau dans un rôle relativement barré. Il faut dire que le coup du cadavre-couteau-suisse dans Swiss Army Man était déjà velu, mais là, on entre dans un autre niveau. Geek gérant péniblement sa vie, il va se retrouver propulsé dans un monde de violence hors normes, n’ayant aucun autre choix que d’y participer s’il veut avoir une chance de rester en vie. Je voudrais vous y voir, moi, avec des flingues vissés sur vos mimines.

Son adversaire principale est Nix, interprété de manière totalement barrée par Samara Weaving, qui n’est autre la nièce d’un certain Agent Smith. Avec son comportement badass au possible, sa répartie relative, sa consommation excessive de drogue et son jeu faisant parfois penser à une certaine Harley Quinn, on peut clairement la qualifier de foldingue de la gâchette.

On retrouve aussi Nova (Natasha Liu Bordizzo, The Greatest Showman), dessinatrice de comics et ex-petite amie de Miles ; Degraves (Grant Bowler), inspecteur de police traquant inlassablement Nix ; Glenjamin (Rhys Darby, Jumanji : Bienvenue dans la jungle), SDF philosophe et soutien sans faille de Miles ; et Riktor (Ned Dennehy, Peaky Blinders), créateur cinglé de Skizm.

On débute puissamment le film avec une rapide présentation de Miles avant de directement passer aux choses sérieuses. A partir de là, plus de répit ; ça va envoyer du lourd en matière de « Grosse-Pétoire-Apparat » et de combats violents. Apparemment, notre jeune geek s’en est pris aux mauvaises personnes… et il va maintenant le payer en participant d’office à l’une de leurs tueries.

Traqué par Nix, aidé par Glenjamin, demandant de l’aide à son ex-copine Nova, Miles tente par tous les moyens de se défaire de l’emprise de Skizm sur lui et cherche activement un moyen de s’en tirer… sans tirer. Pourtant, au fur et à mesure du film, la confrontation paraît inévitable et c’est donc là que les scènes d’action entrent en jeu. L’astuce du nombre limité de balles dans les flingues de Miles permet de nous attiser un certain intérêt au fur et à mesure du métrage.

Ça part dans tous les sens, ça tire à tout-va, ça zigouille à tour de bras et franchement, certaines séquences sont assez épileptiques. On se demande comment on a pu avoir l’idée de tels plans, ayant parfois l’impression de mater Torque pendant une course poursuite entre une voiture et une moto, ou se demandant si on ne vient pas de fumer l’éponge du lavabo de la cuisine tant ça part de tous les côtés.

Pourtant, la narration de l’histoire se laisse suivre sans trop de souci, les rebondissements se voient pourtant à une bonne distance mais restent relativement distrayants et utiles à l’avancée du scénario. Le but pour Miles de dénoncer l’horreur de la violence sur le web ne peut se régler que de l’intérieur de cette même violence. Et là, ça donne l’occasion au film d’en finir sur un final assez couillu dans sa première partie, mais semblant surfer sur un relent de John Wick pour sa finalité, du moins sur le fond.

Et que penser du méchant principal, Riktor ? A mon sens, il et trop calme pour être un honnête bad guy… et trop fou pour oser se retrouver à la tête d’une des sections de Skizm. Oui, il aime faire du mal autour de lui et possède passablement de tatouages, mais cela ne justifie pas un méchant. A titre de comparaison, la folie d’un certain Sol (Craig Conway) était tout aussi instable dans Doomsday de 2008, mais semblait plus dangereuse.

Ce film m’a passablement fait penser à d’autres, comme on peut le voir ci-dessus. On peut y voir une narration de la part du protagoniste principal et des séquences renvoyant à un certain Kick-Ass ou une volonté de montrer des sortes de combats de gladiateurs modernes à la sauce Running Man. Cela dit, la réalisation est aidée par l’aspect musical, ce dernier étant composé notamment de Real Wild Child d’Iggy Pop, Superfreak de Rick James ou encore Never Surrender de Stan Bush.

Mais malgré une réalisation (trop) énergique, des fusillades bien rodées et la présence d’acteurs sympas, on peine à trouver une raison valable au visionnage. Dénonciation de la violence sur le web ? Euh… pas tant que ça. Redonner l’envie de vivre par le biais d’une chasse à l’homme ? Bien que le film en question (Chasse à l’homme) passe sur la télévision de Miles, je ne pense pas. Critique d’une société en perte de vitesse intellectuelle ? A croire qu’un coup de visseuse et tout serait réglé… donc non.

Souhaitant en faire trop et peinant à trouver un réel intérêt final, le film se perd un peu en route et on se surprend à avoir apprécié le spectacle pour sa tentative de nous en mettre plein la vue mais le réprimander pour son incapacité à trouver un statut clair sur lequel se poser. Il ne restera donc pas impérissable dans nos mémoires et on se retrouve avec une soudaine envie de remater Running Man de 1987. En même temps, si vous recherchez uniquement de l’action pur jus sans prise de tête, c’est LE film qu’il faut.

Coloré, bourré de produits dopants et méga énergique dans son traitement, Guns Akimbo reste un film de pétarades qui envoie énormément en action mais peu en sujet de fond. Grisant lors du visionnage, il perd rapidement de son charme au fur et à mesure que les heures s’écoulent par la suite. Les acteurs sont cools, l’ambiance générale assumée mais bien que les flingues vissés soient un bon postulat de base, on se lasse assez vite. Dommage, mais je ne renouvellerai pas mon abonnement à Skizm.

Et faites attention à ce que vous dites sur les forums.

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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