Alors, c'est qui qu'on appelle ?

‘Tain, ça fait des années que je l’attendais ! Après le succès de SOS Fantômes en 1984, une suite débarque en 1989. Dans les années 90, Dan Aykroyd s’attèle à l’écriture du troisième opus mais l’engouement est peu présent chez les acteurs. Réécriture, point mort, projet dans le tiroir, tout stagne jusqu’en 2009 où SOS Fantômes, le jeu vidéo arrive sur différentes consoles. L’histoire de ce dernier se veut être dans la continuité du second film.

En 2014, le décès d’Harold Ramis remet tout en cause et le scénario doit alors être revu. En 2016 sort le reboot, titré également SOS Fantômes, avec une équipe exclusivement féminine. Cependant, l’espoir d’un troisième opus de la franchise originale n’est pas aux oubliettes. Il faut encore attendre cinq ans avant que le film SOS Fantômes : L’Héritage (Ghostbusters Afterlife en VO) ne sorte sur grand écran.

Côté réalisation, on demande au fils d’Ivan Reitman (réalisateur des deux premiers films), Jason, de prendre la barre du métrage, l’ancien réal’ restant cependant producteur. Alors, cela valait-il le coup d’attendre cette suite depuis 32 ans ? Peut-on toujours appeler SOS Fantômes ? La nouvelle génération de casseurs de revenants envoie-t-elle du lourd ? On s’empare de notre pack de protons et on se lance dans la critique ! ATTENTION : cet article contient des spoilers

Callie (Carrie Coon) est expulsée de son appartement avec ses deux enfants ; Trevor (Finn Wolfhard) et Phoebe (McKenna Grace). Son père venant de mourir, elle hérite de la maison familiale dans un coin paumé d’Oklahoma. La bâtisse est à l’abandon et son défunt propriétaire n’était pas très apprécié dans la région. Phoebe va pourtant découvrir certains indices qui laisserait à penser que son grand-père était en fait un héros ; un ancien chasseur de fantômes du nom d’Egon Spengler. Pendant ce temps, une force maléfique semble se réveiller dans les mines, non loin de la ville.

Le casting est franchement cool. Carrie Coon n’en est pas à son coup d’essai et nous offre une prestation à la fois drôle et désespérée d’une mère de famille qui fait tout pour que ses enfants puissent vivre décemment. Finn Wolfhard n’est plus à présenter depuis sa révélation dans la série Stranger Things. Il interprète ici Trevor, aîné de la famille, dragueur, maladroit et as du volant à ses heures perdues. McKenna Grace est encore jeune mais possède une filmographie bien fournie. De plus, elle s’est déjà frottée à des esprits maléfiques dans Annabelle : La Maison du mal en 2019. Elle campe ici la jeune et étrange Phoebe, sans doute personnage central du récit, qui ressemble tellement à son grand-père.

On peut également mentionner la présence de Paul Rudd dans le rôle de Gary, prof de lycée et passionné des chasseurs de fantômes ; Logan Kim est Podcast, ami de Phoebe et pitre attitré du groupe ; Celeste O’Connor est Lucky, coup de cœur de Trevor et jeune fille au tempérament bien trempé ; et Bokeem Woodbine alias shérif Domingo est son père, dur mais juste.

Il ne faut pas oublier la présence iconique et indispensable du casting original ; Peter Venkman (Bill Murray), Ray Stantz (Dan Aykroyd), Winston Zeddemore (Ernie Hudson), Egon Splengler (Harold Ramis – images d’archives) ainsi que Janine Melnitz (Annie Potts) et Dana Barrett (Sigourney Weaver), cette dernière présente quelques minutes lors d’une scène inter-générique.

A préciser la présence de J.K. Simmons qui interprète rapidement l’architecte Ivo Shandor ainsi qu’Olivia Wilde qui prête ses traits à Gozer, célèbre antagoniste du premier film.

Il faut dire que ça part bien vu que les héros principaux des précédents opus sont bien présents… mais pour une courte durée. Ils font effectivement leur travail de chasseurs de fantômes mais sur une période assez courte comparée aux deux heures de film. Dommage car depuis le temps que l’on attendait ça, un peu plus de leurs bouilles sur l’écran, ça aurait été appréciable.

L’histoire suit donc la famille de Callie, débarquant dans un patelin paumé et s’installant dans une maison pratiquement inhabitable. N’ayant jamais eu de réels contacts avec son père, elle considère ce dernier comme un « sale con ». Elle a d’ailleurs certaines difficultés à communiquer avec Phoebe, celle-ci possédant des gènes scientifiques indéniables.

C’est après s’être liée d’amitié avec Podcast que la jeune fille va faire la découverte de certains éléments, laissant à penser que son grand-père était bien Egon Spengler, un chasseur de fantômes s’étant coupé du monde pour mieux le sauver. Incluant son frère Trevor, son ami Podcast, Lucky et Gary dans son enquête, Phoebe découvre que l’activité ectoplasmique des environs est beaucoup trop importante et que les fantômes, en dépit de ce qu’elle pensait, existent bien.

S’ensuit alors une foule de scènes plus incroyables les unes que les autres ; poursuite d’un fantôme avec l’iconique Ecto-1 ; investigation dans les mines de la ville ; découverte d’un temple gozérien ; prise de bec avec des mini-Bibendum Chamallow ; combat final contre un dieu sumérien ; on se retrouve dans un vrai film SOS Fantômes et ça, ça fait plaisir.

On ne voit pas le temps passer et on en arrive à une scène finale réunissant tout le monde y compris un certain… Egon Spengler. L’hommage fait au personnage dans ce film est touchant à plus d’un titre et le plan où l’on revoit les quatre casseurs de fantômes côte à côte vaut de l’or et parvient même à tirer une larmichette. Avec un final combatif s’éteignant ensuite sur de l’émotion, comme le calme après la tempête, le film se termine dignement.

Bon, cela sans mentionner une scène inter-générique avec Sigourney Weaver et Bill Murray, uniquement pour les nostalgiques du premier opus, et une scène post-générique qui laisserait à penser que tout n’est peut-être pas encore terminé. En tout cas, si suite il y a, je dis d’ores et déjà OUI !

Mais revenons au film. La première partie est axée sur la découverte des nouveaux protagonistes, teintée de clins d’œil aux précédents métrages. Quant à la seconde partie… on peut dire que ça ressemble puissamment au film de 1984. Malgré la présence d’Ivo Shandor (une fraction de secondes) et un cadre rigoureusement différent, on retrouve une sorte d’ersatz du premier opus.

Gozer, Zuul, Vince Clortho, les chiens, les répliques, on a l’impression d’avoir une reprise de ce qui a déjà été fait en 1984. Là où le jeu vidéo de 2009 nous proposait une extension de l’univers de SOS Fantômes, notamment avec une trame nettement plus poussée concernant Ivo Shandor, son culte gozérien et l’activité paranormale qui en découle, le film ici présenté semble se reposer énormément sur ses gloires passées sans réellement innover, si ce n’est par les personnages et le cadre.

En combinant plus de temps à l’écran de notre équipe précédente de chasseurs de fantômes et en insérant une profondeur supplémentaire au scénario, on aurait sans doute pu obtenir une histoire proche de la perfection. Cependant, malgré la nostalgie bienfaisante qui émane du film, on ne peut s’empêcher de se dire qu’il y a beaucoup de reprises, notamment dans la seconde partie.

Mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit ; le film reste excellent ! Les nouveaux personnages sont géniaux (l’esprit scientifique de Phoebe, les sorties génialissimes de Podcast, le flegme de Gary), le scénario se suit sans peine et avec beaucoup de scènes alliant émotion et humour et cette bouffée de nostalgie dans la dernière ligne droite du film ne fait qu’apporter du bonheur pour tous les fans de la franchise.

Les fantômes sont également présents (heureusement, me direz-vous) ! Avec un Bouffe-Tout 2.0, des mini-Bibendum Chamallow barrés et tenaces ou un client de restaurant un peu défraîchi, ils ne sont pas légion mais participent tout de même à l’ambiance globale. Les bruits du pack de protons sont un véritable bonheur pour les oreilles et toute l’artillerie du casseur de fantôme est présente, avec quelques upgrades, notamment une voiture télécommandée équipée d’un piège, machine centrale d’une scène de poursuite particulièrement bien fichue !

Il faut également comprendre qu’avec un certain nombre de réécritures, l’histoire aurait pu être nettement moins cossue. On ne peut nier que la production se repose énormément sur le succès passé, mais après 32 ans d’absence des écrans, remettre un coup de boost en posant à nouveau les bases, ce n’est peut-être pas si mal. Surtout qu’avec la scène post-générique, cela pourrait permettre, enfin, de creuser encore la mythologie de la franchise comme l’a fait le jeu en 2009.

Une très belle surprise que ce SOS Fantômes : L’Héritage ! La succession est assurée car les nouveaux jeunes casseurs de fantômes ont le bagou, la classe, l’intelligence et le cœur des précédents. Magnifique hommage à Harold Ramis et aux films des années 80, situations drôles et parfois critiques, scène finale dantesque et émouvante, on pouvait s’attendre à une bête suite mais il s’agit-là clairement d’un passage de flambeau. En espérant que l’aventure ne se termine pas encore et que la sirène d’Ecto-1 résonnera encore prochainement. 

555-2368, juste au cas où…

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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