Horreur clownesque

Les films horrifiques avec des clowns, c’est toujours l’angoisse. Le plus connu du genre reste sans conteste Ça, cauchemar éveillé créé par un Stephen King en grande forme et par deux fois adapté sur petit et grand écran. Et puis, il arrive de tomber sur des perles inconnues, planquées dans la masse de films existants et réalisées par des directeurs méconnus. Dans le cas de Stitches, c’est Conor McMahon qui va officier derrière la caméra pour notre plus grand plaisir, afin de sortir ce petit film sympatypique en 2012. Un clown peut-il être lubrique ? Un clown mort peut-il être drôle ? Une fête d’anniversaire sans clown, est-ce une vraie fête d’anniversaire ? Pour les protagonistes du film, il valait peut-être mieux faire l’impasse sur les blagues de Stitches pour leur petite fête. ATTENTION : cet article contient des spoilers

Pour ses 11 ans, Tommy (Tommy Knight) a invité plusieurs amis. La fête se déroule bien, mais l’arrivée du clown Stitches (Ross Noble) n’augure rien de bon. Venant de tirer un coup dans sa caravane, il arrive en retard, fume clope sur clope et a un certain penchant pour la boisson. Pire, ses tours ne fonctionnent pas du tout et il devient la cible des moqueries des enfants qui lui en font voir de toutes les couleurs. Un terrible accident mettra cruellement fin aux jours de ce clown. Six ans plus tard, alors que l’anniversaire de Tommy approche, Stitches, six pieds sous terre, n’attend que l’occasion de se venger.

Amateurs de clowneries, préparez-vous ! Stitches, le clown le plus loosif du monde, débarque chez vous ! Dans le rôle du bouffon maquillé, Ross Noble. Ce nom ne vous dit rien ? Il s’agit d’un des comédiens de stand-up les plus connus en Grande-Bretagne, et il signe ici son premier rôle dans un long-métrage. Il réussi parfaitement à prendre son personnage en dérision, en lui apportant une dimension émotionnelle (ses échecs du début) mais également complètement barrée, à l’instar de son retour parmi les vivants et sa manière d’en finir avec les vilains enfants devenus ados.  

Les enfants sont d’ailleurs cruels envers le clown dans l’introduction du film, même si cela semble justifié pour des marmots blasés de 11 ans. C’est six ans plus tard que nous les retrouvons, ayant bien changé mais possédant toujours leurs traits de personnalité caractéristiques. En première ligne, Tommy, interprété par Tommy Knight. Adolescent encore terriblement perturbé par la mort de Stitches durant l’anniversaire de ses 11 ans (tu m’étonnes ; ça doit marquer !), il ne souhaite pas organiser de grande fête pour ses 17 ans. C’est sans compter sur l’aide de ses amis Vinnie (Shane Murray Corcoran), Richie (Eoghan McQuinn) et Bulger (Thommas Kane Byrne) qui vont amasser le plus de monde possible pour faire la fiesta.

Après la scène d’introduction touchante mettant en place les personnages (enfants) et humiliant totalement le clown Stitches, on sait déjà qu’on ne se trouve dans pas dans quelque chose que l’on peut qualifier de conventionnel. Stitches a des relations sexuelles avec sa petite amie juste avant de se rendre à la fête, débarque là-bas en retard (et de manière très drôle, il faut l’avouer) et rate chacun de ses tours. Ni une, ni deux, un terrible accident mettant en scène un laçage de chaussures et un couteau de cuisine terrasse le clown sous les yeux horrifiés de Tommy.

On se retrouve ensuite six ans plus tard et en plein dans l’organisation d’une grande fête pour l’anniversaire dudit Tommy. Histoire de lui faire oublier son affreuse fête passée, ses amis font le plein d’invités, mettent tout en place (durant une séquence musicale et sympathique) et se préparent à la grande soirée qui s’annonce. C’était sans compter sur le retour de Stitches, revenant d’entre les morts histoire de se venger de ces méchants marmots devenus grands.

Et là, le délire complet démarre. Dans sa manière d’en finir avec chacun des enfants présents lors de sa mort, le clown (et le réalisateur, qui signe le scénario avec David O’Brien) fait preuve d’une imagination sans limite ; arrachage de membre en tout genre, animal en ballon au moyen d’un intestin, craniectomie, gonflage de tête, harponnage au parapluie, les idées et les éléments graphiques ne manquent pas, nous faisant plonger dans un cadre gore à souhait et, en plus de cela, fun et décalé.

Il n’en faut pas plus pour nous accrocher à l’histoire et c’est sans peine que nous suivons le film, attendant avec impatience les nouveaux élans meurtrier du terrible clown, garnis qui plus est d’une bonne dose d’humour noir. Décomplexé au possible, le comédien Ross Noble nous gratifie d’un rôle à la fois terrifiant et hilarant. C’est ainsi que nous débarquons dans les dernières séquences du métrage, tout autant outrancières, et à l’issue desquelles nous pensons possible que Stitches n’a pas encore fini de faire parler de lui.

L’idée de base, sur le papier, paraît être un tantinet déjà vue, voire stupide. Et pourtant, en visionnant le film, même si ce dernier se la joue sur un air de gore rigolo, le traitement reste terriblement sombre (d’où l’autre titre du film que l’on peut trouver ; Dark Clown). Les frasques de Stitches vont loin, très loin. Pour saupoudrer le film avec encore plus d’effets crasses, il faut mentionner les lubricités du clown en début de métrage, ainsi que la gâterie faite au maître de cérémonie à la fin. Les clowns sont-ils tous des obsédés ?

Bien sûr que non, mais dans le film, on dénote une certaine obsession de ces individus grimés, notamment pour la vengeance, thème central. Même si cela est pleinement justifié dans le scénario, on est là pour du fun, du sang et des dialogues savoureux entre les différents protagonistes qui parviennent, habilement, à rester dans leur rôle tout en n’en faisant pas trop ; juste assez pour que ça ne tombe pas dans le n’importe quoi. De plus, le coup de l’œuf (totem de chaque clown à qui l’on donne un nom lors de son intronisation) est finement bien vu et donne un but à Tommy pour en finir avec son cauchemar. Les recherches du jeune homme sur les clowns font d’ailleurs penser aux informations trouvées par le malheureux père de famille ne parvenant plus à retirer son costume dans Clown, de Jon Watts.

Gorgé de fun, d’humour, de gore et de scènes trash, Stitches porte bien son nom. En anglais, « to be in stitches » veut dire « être plié de rire ». Bien que n’étant clairement pas dans une comédie, ce métrage vaut le détour par sa capacité humoristique et la craditude de la situation, tout ça sous la houlette d’un directeur qui gère bien son histoire. Avis aux amateurs de clowns et de film d’horreur gores et décomplexés ; celui-ci est pour vous. Et qui sait, peut-être pourriez-vous inviter Stitches lors de votre prochain anniversaire ?

Demandez-lui le coup du lapin ; ça vaut le détour.

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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