Please : Press Stop

Quand on parle de cinéma horrifique, la Corée du Sud s’impose rapidement comme étant une mine d’or en la matière ; Into the Mirror, Deux Sœurs, The Host, The Cat, Dernier train pour Busan et j’en passe. Donc, logiquement, en voyant un titre aussi évocateur, sobrement intitulé Amjeon en version originale, une envie irrépressible de visionnage se fait sentir. Le réalisateur, Jin-won Kim, déjà au fait d’un certain The Butcher en 2007, va-t-il réussir à entretenir la tradition ? Vais-je assister à un spectacle horrifique hors du commun ? Fallait-il effectivement ne pas appuyer sur « Play » ? Quelques fois, on déchante. Allez, on se lance dans la critique.

Jeune réalisatrice qui peine à trouver l’orientation de son nouveau scénario, Mi-Jung (Seo Ye-Ji) entend parler d’un film de fin de diplôme qui aurait été interdit car tourné par… un fantôme. Elle s’empresse de retrouver le réalisateur, Jae-Hyun (Seon-kyu Jin), qui lui somme d’abandonner toute recherche concernant ce métrage maudit. Faisant fi des avertissements du monsieur, Mi-Jung va se retrouver confrontée à des événements de plus en plus étranges.

De prime abord, en lisant le synopsis, mon cerveau s’est pris d’une manie de vouloir retrouver une forme de La Fin absolue du monde de John Carpenter, visible dans la première saison des Maîtres de l’horreur. Episode hallucinant de cette série anthologique, il n’est pas bon de se projeter des aprioris avant un visionnage, pas vrai ?

Consciemment, je savais bien que ça ne serait pas la même chose ; autre pays, autre temps, autres mœurs. Et pourtant, lorsque j’ai regardé Warning : Do Not Play, ça n’a étonnamment pas passé. Pourtant, c’est coréen, c’est horrifique et le sujet semble extrêmement bon, mais finalement, j’ai été surpris de me retrouver face à un des premiers métrages asiatiques (et particulièrement coréen) à… ne rien transmettre du tout.

On démarre calmement avec la présentation de Mi-Jung. Jeune actrice possédant déjà un bon lot de rôles à son actif, elle reste d’une impassibilité contagieuse face à des événements franchement étranges. On peine à ressentir une empathie pour le personnage car lui-même ne semble pas énormément concerné par ce qui arrive. Même si quelques scènes arborent une tension relative, la détermination de la jeune femme à retrouver le métrage maudit nous met plus dans un état de latence que de stress.

Le pseudo-réalisateur du métrage maudit, lui, donne quelques sueurs froides. Complètement obnubilé par ce film et poursuivi par un esprit retors, fumant clope sur clope et usant de violence en cas de besoin, il reste le personnage le plus imprévisible et intéressant. Cha Yub, interprétant le « petit ami » de Mi-Jung, passe à la trappe car trop peu exploité.

Mouais, mouais. Au niveau casting, on a des acteurs qui ont du talent mais qui semblent s’en contrefoutre de tourner dans ce film. Est-ce que le scénario rattrape le coup ? Que nenni ! On se retrouve dans une classique histoire de fantôme vengeur, tournant des snuff movies pour se passer le temps. Eh oui, apparemment, dans l’au-delà, on s’ennuie ferme.

On avance donc gentiment, d’intrigue en intrigue, suivant Mi-Jung qui enquête comme une malade sur le métrage maudit. Mais entre quelques sursauts prévisibles et une tension qui… n’existe pratiquement pas, dur, dur de rester éveillé. Espérons que le film tant redouté nous sera montré pour que l’on puisse angoisser un bon coup. Tiens, ils parviennent à terminer de le charger sur l’ordinateur ; on va enfin le voir ! Quoi… c’est ça ?

Avec un montage (à mon goût) peu habile, on assiste au visionnage du film maudit qui aurait fait s’évanouir plusieurs personnes, voire même en aurait tué d’autres en les terrassant d’une crise cardiaque. Nous sommes à des années lumières d’un short comme dans Le Cercle ou La Fin absolue du monde. Ici, beaucoup trop de normalité, beaucoup de cris, peu de mystère et aucune angoisse.

La fin du film reste sympathique car assez intrigante pour nous faire comprendre que le scénario se termine de manière un peu plus complexe que prévue. Il faut aussi souligner le fait que les références au cinéma d’horreur sont bien présentes, notamment via l’histoire de Jae-Hyun quand il raconte pourquoi il veut réaliser des films d’horreur ou encore la discussion sur Christopher Nolan des jeunes dans le restaurant. Le réalisateur du film ici critiqué s’y connaît donc en matière horrifique.

On sent bien que l’envie de nous offrir un grand spectacle d’épouvante est là, mais elle ne parvient pas à se concrétiser. Malgré cela, le film offre quelques interrogations sur le manque d’inspiration (ironique, non ?), la recherche de son identité et la folie procurée par une idée fixe. Mais globalement, non, je n’ai pas vraiment adhéré à l’ambiance générale, trop poussive et mal engagée pour mettre une once de trouille dans mon petit palpitant.

Il faut bien marquer cette première ; un film d’horreur coréen qui ne m’a pas fait tressaillir. Bon, je ne les ai pas tous vus, mais on ne peut nier un talent certain de nos amis orientaux pour déclencher la chair de poule. Ici, c’est une mer d’huile qui nous attend, sans vraiment de surprise, sans réellement de conviction et malheureusement, avec un manque crucial de peur. Idéal pour commencer une session marathon horrifique asiatique calmement… quoique… peut-être même un peu trop calme.

On nous avait bien dit ; « DO NOT PLAY ». 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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