Sortez-moi d’làààààààààà !

Le principe des « escape room », vous connaissez ? On vous enferme dans un lieu et vous avez une heure pour vous en sortir en trouvant des indices et en résolvant des énigmes. Très en vogue en ce 21ème siècle, il semble tout à fait normal que le genre horrifique s’intéresse à l’idée pour en faire un métrage. C’est ainsi que naquit Escape Room en 2017, sous la direction de Will Wernick, jusqu’ici principalement producteur et réalisateur de courts-métrages. Il signe également l’histoire de cette bande d’adultes de la haute qui s’en vont faire une petite session d’escape room qui va tourner au drame. Pour résumer, lorsque le générique de fin s’est affiché à l’écran, je me suis souvenu des sages paroles du Mangeur de pierres de L’Histoire sans fin : « Oh non… le néant ». Pourquoi ? Vous allez l’apprendre dans l’article ci-dessous. Et un petit conseil ; lisez cette critique et, je vous en supplie, ne prenez (perdez) pas le temps de voir ce film ; il semblerait que ce soit une impasse. ATTENTION : cet article contient des spoilers (mais on s’en contrefiche).

Pour l’anniversaire de son chéri, Christen (Elisabeth Hower) organise une petite bouffe entre amis, assortie d’un plan « escape room ». Ils vont alors être conduits sur le lieu du jeu et placés dans des pièces différentes. Le but ? Ils ont une heure pour sortir en dégottant les indices leur permettant d’ouvrir la porte qui les mènera à la liberté. Mais au fur et à mesure que le temps passe, ils se rendent compte que ce n’est pas un jeu… et nous on s’ennuie ferme.

Niveau personnages, nous avons une belle brochette de puissantes têtes à claques, à commencer par Tyler (Evan Williams), le petit amie de Christen, qui se veut être le leader charismatique de son groupe d’amis, résolvant des énigmes cossues à tire-larigot mais incapable de voir ce qui est évident et posé sous son nez depuis le début (sérieux, la tête d’animal au mur, vous n’auriez pas regardé ?). Christen (Elisabeth Hower) se la joue 50 nuances de mystère avec ses tickets d’accès à l’escape room, prête à dépenser un saladier pour se la péter devant ses amis bourgeois, et se retrouvant à poil dans une cage le reste du métrage. Natasha (Annabelle Stephenson) est l’icône de la femme déjà prise mais bien chaude pour une relation adultère avec Tyler, histoire de se souvenir du bon vieux temps et de faire mousser son compagnon Anderson (Dan J. Johnson). Ce dernier, semblant peu concerné. Erudit, un chouia gnangnan, il paie le prix de son inaction. Et que dire de Conrad (John Ieradi) et Tabby (Kelly Delson) ? A part se bécoter et vivre dans leur bulle, y’a pas grand-chose.

Clichés à outrance des nouveaux riches qui se la pètent, les personnages ne provoquent aucune, je dis bien AUCUNE empathie. On attend qu’ils se fassent dézinguer dans le jeu et puis, au bout d’un moment, on est même las de cela, la suppression des protagonistes étant lente au possible et surtout sans rebondissements certains. Il faut également souligner que dans Escape Room, la femme en prend pour son grade.

Entre l’organisatrice du jeu qui finit dans le plus simple appareil dans une cage (pourquoi ? juste pour dire « On met une fille à poil dans notre film ! »), Natasha plus chaude qu’un four à croque-monsieur, Tabby qui détrône tous les stéréotypes masculins qui ne pensent qu’au sexe, et Hadlee (Iris Avalee) que l’on aperçoit au début et qui ne sert qu’à se torcher sur le compte en banque de ses potes, on peut dire que le réalisateur ne fait pas dans la galanterie, ni même dans le respect. En même temps, le gente masculine ne paraît pas être des plus intelligente non plus, lorgnant sur les clichés du mâle en quête de pouvoir, du timide qui n’ose pas s’affirmer et du queutard de l’extrême. En fait… tout le monde en prend pour sa grade, quoi.  

Bref, on démarre le film, et une première séquence nous titille les neurones. Un type finit au sol, l’écran titre arrive, et on s’attend à un mélange oscillant entre un Saw  du pauvre et un home-invasion à l’envers. Puis, on enclenche pour plusieurs minutes de blabla dans une voiture entre Christen et Tyler, sans aucune importance. Tout cela avant qu’ils n’arrivent à leur souper d’anniversaire, où l’ambiance n’est pas au beau fixe. Amis depuis longtemps ? Laissez-moi rire ! En même temps, avec un pote comme Tyler, pas besoin d’ennemis.

Ensuite (donc après plus d’une trentaine de minutes de film) on entre enfin dans l’intrigue de l’escape room… qui s’avère être la seule bonne idée du métrage. Attention, hein, j’ai dit « idée » sur le fond, pas sur la forme, car pour la mise en place, on repassera. On suit donc relativement longtemps les protagonistes se défaire de leurs liens primaires pour passer à la suite, où ils résolvent d’autres énigmes pour ouvrir des portes, où il y a d’autres énigmes, etc. Oui, c’est le principe de l’escape room, mais, et l’horreur et la tension dans tout ça ?

Rien, niet, que dalle. Même les quelques morts du métrage ne sont absolument pas dans le tir de ce que l’on pourrait attendre d’un film comme celui-là. Une liquéfaction à l’acide plus drôle que terrifiante ; un perso qui se fait couper en deux ; une potentielle survivante ; et une petite épine dans le cœur ; avec ça, on bouge nerveusement sur notre canapé, mais c’est parce qu’on a des fourmis dans les jambes.

Le sommet daubesque absolu, celui que tous les compatriotes de la loose attendent depuis une éternité, ce pic-là, il intervient en fin de métrage. On va assister à une fin des plus WTF du monde, où l’incohérence est légion et où les explications seront purement et simplement passées sous silence. On en déduit vaguement que le type qui gère ce jeu n’aime pas les riches (d’où la stature du premier type du film) mais à part ça, c’est le… néant.

Le générique de fin démarre et nous sommes là, devant l’écran, empli d’une profonde haine envers un film aussi bancal et inadapté. La seule bonne chose reste l’idée de base (utiliser une escape room) mais pour tout le reste, il faut malheureusement se rendre à l’évidence ; ça ne sert à rien. De l’horreur ? Rien. Des personnages bourrés d’empathie et intéressants ? Niet. Une ambiance tendue ? Pffff. Et ce ne sont pas les deux-trois sous-intrigues en carton qui nous feront croire le contraire.

Escape Room est, je suis désolé de le dire, l’un des films les plus ennuyeux, mal construit, incohérent et décevant que j’ai pu voir. Si au moins on avait un semblant de gore à la Saw ou une explication quelconque sur l’intrigue principale, ça aurait passé. Mais là, rien. C’est donc avec une envie irrépressible de me sortir de là que je vous conseille de toucher à ce film UNIQUEMENT si, dans votre vie entière, vous n’avez rien d’autre à faire. RIEN D’AUTRE, ok ? Sinon, vous aurez l’impression de perdre du temps.

Ou allez faire une vraie escape room, tiens !

Commentaires

charly

12.03.2021 08:40

réalisation plutôt classique. le visuel est réussi. la fin est peut être un peu ratée mais on dirait que le réalisateur voulait suggérer quelque chose mais le message ne passe pas. voir pour décoder

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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