Une cinquième tranche ?

La saga Scream a posé sa marque dans le monde du cinéma. En 1996, Wes Craven réalise ce qui est sans doute un des films d’horreur les plus connus et les plus appréciés du grand écran. Jouant sur les codes du genre en les détournant à son avantage, il boucle le bec à tous ceux (dont moi) qui répètent sans cesse « Les gens qui jouent dans des films d’horreur… n’ont jamais vu de films d’horreur ». Ce tour de force donne naissance à trois suites, respectivement sorties en 1997, 2000 et 2011.

A chaque fois, les films de la franchise s’amusent à reprendre les standards horrifiques et à les détourner. Et quand on pense que tout a été fait, on nous annonce la sortie d’un cinquième opus. Wes Craven étant décédé en 2015, celui-ci est réalisé par Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett (V/H/S, Wedding Nighmare). Parviendra-t-il à tenir la distance ? Qu’est-ce que le scénario va nous inventer de novateur cette fois-ci ? Qui se cache derrière le masque du tueur ? Vu que tout le monde est suspect et qu’on est tous dans le même bateau, autant se lancer dans la critique. ATTENTION : des mini-spoilers sont possibles (mais pas la révélation du tueur, je vous rassure)

Vingt-cinq ans après les premiers meurtres de Woodsboro et dix ans après la dernière apparition d’un tueur sous le masque de Ghostface, ce dernier revient faire parler de lui dans la petite ville tristement célèbre. Alors qu’une bande d’étudiants est prise pour cible, les survivants des dernières tragédies vont débarquer pour leur prêter main-forte.

Afin de bien comprendre le fonctionnement du film, il faut tout d’abord comprendre son but. Là où l’opus original reprenait des grands standards horrifiques comme Vendredi 13 ou Halloween, ici on parle plutôt de métrages du domaine de l’horreur comme Hérédité ou Get Out, possédant des scénarios plus complexes et plus subtiles. Il faut également préciser que la saga Scream aime parodier le cinéma de genre… et même ses propres productions (la preuve avec la saga Stab, le film dans le film). Maintenant que cela est dit, on peut démarrer.

Tout commence avec la violente agression de Tara (Jenna Ortega) à son domicile par un inconnu portant le masque de Ghostface. Première surprise ; celle-ci survit à cette attaque contrairement à toutes les autres victimes de la scène d’introduction des autres films. Dès lors, on sent que quelque chose de nouveau va venir nous coller une bonne baffe.

La sœur de Tara, Samantha (Melissa Barrera) revient en ville avec son petit ami Richie (Jack Quaid) pour prendre des nouvelles de sa sœur. L’occasion de revoir un peu les jeunots du coin, notamment Mindy et Chad (Jasmin Savoy Brown et Mason Gooding), les neveux du défunt Randy ; Amber (Mikey Madison), discrète et amatrice de films d’horreur ; Liv (Sonia Ben Ammar), la déjanté du groupe ; et Wes (Dylan Minnette), le fils de la shérif Judy Hicks (Marley Shelton), survivante du film précédent.

Les retrouvailles se déroulent passablement bien… et les meurtres continuent. Cela permet à la petite bande de se laisser aller à quelques spéculations qui vont révéler la teneur du film. Nous sommes ici en présence d’un requel. Mélange des mots reboot et sequel, il s’agit d’une suite directe censée introduire de nouveaux personnages pour continuer une saga.

Scream mélange donc suite tardive, requel, élan de nostalgie et reprise des éléments de l’original pour constituer ce nouveau film. Il va sans dire que les recettes du succès sont toujours présentes ; meurtres brutaux, poursuites tendues, références aux autres métrages horrifiques et surtout, le concept de TOUT LE MONDE EST SUSPECT ! De quoi ravir les nostalgiques du premier film… et des suivants.

Mais le tableau ne serait pas complet sans l’arrivée des piliers de la franchise ! Dewey (David Arquette), maintenant à la retraite, va pourtant devoir en sortir pour donner un coup de main à la police du coin. Gale (Courteney Cox) couvre le sujet des meurtres pour son émission, permettant des retrouvailles en demi-teinte avec son ex. Et bien entendu, Sidney (Neve Campbell), LA survivante ultime, revient pour en découdre avec ce nouveau tueur, mettant de côté quelques temps sa vie maintenant bien rangée.

Dans la catégorie des « anciens qu’il fait plaisir de revoir », je peux également citer Martha (Heather Matarazzo), la sœur de Randy, qui débarque le temps d’une scène. Ouaip, ça fait plaisir de revoir sa bouille.

Tout ce petit monde enquête donc sur qui peut bien être le tueur pour cette nouvelle session. Il faut passer par quelques moments bien tendus, des morts inattendues et des révélations surprenantes pour en arriver à la finalité de cette histoire. Celle-ci a comme un copié-collé de ce que l’on connaît déjà et, malgré le travail effectué sur le scénario, n’apporte pas vraiment de surprises. Mais…

Là où Scream est intelligent, c’est qu’il respecte les codes instaurés par la saga, se moque gentiment de lui-même et parodie les requel en étant lui-même… un requel. Comme pour les autres métrages, l’auto-dérision permet une meilleure immersion et surtout de ne pas prendre les spectateurs pour des cons et ça, c’est déjà la classe.

Qui plus est, le secret de Samantha (révélé assez tôt dans le film) et l’apparition d’un autre personnage iconique de la saga de manière peu conventionnelle prend le spectateur à contrepied et, tout à la fin, nous promet une suite changeant radicalement les codes du genre et, qui sait, les faisant basculer pour de bon sur une pente totalement différente de ce que l’on a pu voir jusqu’à maintenant. Car oui, un sixième film a été récemment annoncé.

Personnellement, lorsque j’ai entendu Tara parler d’Hérédité ou de Mister Babadook au début du film, j’ai pensé qu’il y aurait cette prise de risque scénaristique de nous présenter quelque chose de plus métaphorique, complexe et innovant comme c’est le cas pour les films précédemment cités, ce qui n’est pas le cas. Il ne faut pas que j’oublie que l’on se trouve dans une franchise de slasher et que, par conséquent, on ne peut pas faire de l’horreur d’un autre genre avec Scream.

Surfant sur une vague nostalgique comme beaucoup d’autres métrages ces derniers temps, Scream, cinquième du nom, peut se vanter de tenir ses promesses en matière de violence, d’intrigues et de scènes tendues et poignantes. Même si le final ne donne pas réellement envie de se mettre en PLS tellement on s’est fait avoir pendant le métrage, n’en reste qu’il s’agit d’un très bon film d’horreur de la même teneure que les précédents. Si vous êtes fan de la saga, ça devrait passer crème. Et pour la génération qui ne connaîtrait pas le premier opus, c’est l’occasion de tous les revoir pour les découvrir ! Ghostface n’a pas fini de faire parler de lui et pour un fan du genre horrifique, c’est une très bonne nouvelle.

Juste con que ce soit Sidney la tueuse.

Non, je déconne !

Ou pas…

‘Je sais pas…

Matez le film, tiens !  

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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