Montée en puissance

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la série Stranger Things se fait désirer. Alors que la troisième saison sortait en 2019, il a fallu attendre cette fois-ci trois ans pour avoir la suite. Celle-ci a débarqué sur la plateforme Netflix en mai 2022 (pour sa première partie) et s’est terminée début juillet de la même année. L’impatience était donc à son plus haut niveau lorsque les premiers épisodes se sont pointés. Mais est-ce que la série, créée par les Duffer Brothers, va s’essouffler ? Qu’est-ce qu’il reste à dire sur le Monde à l’envers ? Peut-il y avoir un ennemi plus redoutable que le Flagelleur Mental ? On se prépare à retrouver notre bande de chasseurs de monstres préférée et on se lance dans la critique ! ATTENTION : article avec quelques petits spoilers

Six mois se sont écoulés depuis la bataille du centre commercial d’Hawkins. Nous sommes en 1986, notre bande de potes est maintenant séparée et chacun doit continuer d’avancer malgré les changements. Pourtant, une terrifiante menace va faire surface depuis le Monde à l’envers et forcer nos irascibles jeunes héros à remettre le couvert pour tenter de sauver la situation.

Avant de démarrer, il est nécessaire de préciser que plusieurs années se sont écoulées dans notre réalité là où seulement six mois l’ont été dans la série. Nous avons donc une puissante poussée grandissante de nos protagonistes. Cependant, cela ne change en rien le plaisir de les retrouver et de découvrir les nouveaux venus.

Commençons par un rapide tour d’horizon ; Joyce (Winona Ryder) reçoit un étrange colis venant de Russie. Cela serait apparemment envoyé par Jim Hopper (David Harbour), capturé par les Russes à la fin de la saison précédente. Elle va donc demander l’aide de Murray (Brett Gelman), ayant été présent durant les derniers événements et connaissant le russe, pour l’aider à faire s’évader Jim d’une prison secrète.

Elfe (Millie Bobby Brown) vit maintenant avec Joyce, Will (Noah Schnapp) et Jonathan (Charlie Heaton) en Californie. Loin de son petit ami Mike (Finn Wolfhard), elle se réjouit de retrouver ce dernier lors des prochaines vacances. Elle subit les brimades de ses camarades de classe et ne peut plus utiliser ses pouvoirs… vu qu’ils ont disparus.

A Hawkins, Mike et Dustin (Gaten Matarazzo) ont rejoint le Hellfire Club (club de jeux de rôles) dirigé par Eddie (Joseph Quinn), excentrique mais sympathique. Lucas (Caleb McLaughlin) est devenu membre de l’équipe de basket et n’est plus avec sa petite amie Maxine (Sadie Sink), celle-ci perdant peu à peu pied après la terrible mort de son frère, Billy.

Nancy (Natalia Dyer) se pose des questions sur sa relation avec Jonathan, surtout depuis que celui-ci traîne avec Argyle (Eduardo Franco) un livreur de pizza défoncé H24. Steve (Joe Kerry) et Robin (Maya Hawke) sont toujours amis et vivent leur vie tant bien que mal après les événements de la saison précédente.

On peut également citer Erica (Priah Ferguson), la sœur de Lucas, forte tête et faisant partie intégrante de l’équipe ; le Dr. Brenner (Matthew Modine), ancien antagoniste pouvant redonner ses pouvoirs à Elfe ; le Dr. Owens (Paul Reiser), allié de choix pour Elfe et son équipe ; et même l’apparition visuelle (mais pas pour lui) de Robert Englund, interprétant Victor Creel, un homme emprisonné pour une série de meurtres atroces. Son passage fait d’ailleurs assez écho à une certaine scène dans Le Silence des agneaux, avec Nancy dans le rôle de l’agent Starling.

Premier constat ; que sont devenus les anciens ? Eh bien, les personnages évoluent, tant dans leurs relations que dans leur psychologie. Nous avons plaisir à tous les retrouver même si certains semblent plus être des faire-valoir que des persos à part entière. On peut regretter peu de présence pour Will (qui sert principalement de motivateur et de détecteur de Monde à l’envers) ou pour Erica (personnage intéressant mais peu exploité).

On peut par contre souligner une bonne évolution pour Elfe, toujours au top en matière d’interprétation de son personnage torturé par un passé trouble, ainsi que pour Steve et Nancy, tous deux ayant une présence plus accrue et plus intéressante dans cette nouvelle saison. En ce qui concerne Joyce, Jim et Murray… je reviendrai plus spécifiquement sur leur intrigue par la suite. Dans l’ensemble, retrouver tout ce petit monde fait chaud au cœur.

Et les nouveaux dans tout ça ? Il faut avouer qu’ils envoient du lourd ! Argyle est complètement délirant et apporte une touche de nawak complet au casting, permettant d’esquisser quelques souries bienvenus. Idem pour le personnage d’Eddie que l’on trouve immédiatement sympathique. Extraverti, leader déjanté des geeks du lycée, c’est une prestation incroyable tant sur le plan de la rigolade que de l’émotion.

Donc, dans l’ensemble, tout ce petit monde se débrouille bien, comme à son habitude. Et là, je me rends compte que je n’ai pas encore parlé de la menace de cette nouvelle saison. Il s’agit d’un personnage perfide, calculateur, méthodique, cruel, vicieux, intelligent et moche à regarder ; Vecna. Interprété par un Jamie Campbell Bower qui devait passer plusieurs heures en maquillage avant de se placer devant la caméra, on peut dire que notre équipe de héros se retrouve face à un antagoniste de choix pour cette nouvelle trame.

A ce titre, l’histoire de cette nouvelle saison monte en puissance pour nous donner quelque chose de différent par rapport aux récits précédents. Nous nous retrouvons ici en présence d’une affaire bien plus sordide, effrayante et glauque que ce qui nous avait été présenté dans les trois dernières saisons. On avait reproché à la série de faire du recyclage d’histoire au fur et à mesure que la mythologie avançait. Cette fois-ci, on peut considérer qu’il y a beaucoup d’éléments repris des précédentes saisons, mais qu’il y a un ajustement non négligeable en matière de maturité et de traitement du scénario.

Tout démarre vraiment lorsqu’une étudiante populaire du lycée, Chrissy (Grace Van Dien) est horriblement assassinée par une entité invisible dans le mobil home d’Eddie qui devient alors suspect numéro un. Dustin, Mike, Steve, Nancy, Maxine et Robin vont alors essayer de faire la lumière sur cette affaire et découvrir que celui qu’ils nomment Vecna assassine des jeunes dans la réalité depuis le Monde à l’envers.

Et c’est notamment avec ces meurtres que l’horreur monte d’un cran dans cette saison. Parce que le Père Vecna, quand il bute quelqu’un, il ne fait pas les choses à moitié ; lévitation, brisement des membres, destruction des yeux, ses victimes ne sont plus qu’un amas de chair désarticulé. Les visions terrifiantes de ses victimes quelques jours avant leur mort n’aident pas à se sentir dans un environnement sécurisé et cela apporte véritablement quelque chose à l’ambiance.

Difficile de faire le résumé de tout mais dans l’ensemble, il y aura ; des pétages de plomb d’Elfe qui mènent à une bagarre impliquant un patin à roulette et un nez cassé ; des road trips funs ou tendus ; du laboratoire secret pour qu’Elfe retrouve ses pouvoirs ; des enquêtes pour découvrir qui se cache derrière ces crimes horribles ; des planques en pagaille pour Eddie ; des membres de l’équipe de basket qui veulent en découdre avec le Hellfire Club ; des menaces constantes sur l’équipe (et principalement sur Maxine) ; et du final intense avec une planification aux petits oignons pour en terminer avec ce sordide personnage du Monde à l’envers.

Le combat final est franchement bien structuré et nous met constamment en situation de tension. Le face à face d’Elfe et de Vecna est intense, surtout lorsque l’on découvre les origines de cet affreux personnage. D’ailleurs, le développement de ce dernier est extrêmement bien fichu et l’affrontement final laisse comme un goût d’inachevé pour notre petite équipe vu qu’une dernière saison se profile pour cette série. La dernière image qui nous est présentée ici ne laisse aucun doute ; Vecna est toujours présent, clairement en pétard et projette d’en faire baver autant que possible à tous les survivants.

Dans l’ensemble, l’écriture de cette nouvelle saison est intéressante et je vois celle-ci comme une grosse introduction à l’affrontement final de notre team contre le Monde à l’envers dans son ensemble. Il faudra cependant être prévoyant lors du visionnage des épisodes ; les six premiers durent en moyenne 1h15, les deux suivants 1h30 et le dernier… 2h19. Une véritable super production pour un final qui en vaut la peine. Donc, ayez du temps avant d’appuyer sur « Play ».

Même si les personnages sont fendards, que la trame plus violente et mature sied parfaitement à cette nouvelle saison et que c’est un plaisir de retrouver tout ce petit monde, n’en reste quelques autres points assez étonnants. Les effets de surprise sont réduits par rapport aux autres saisons (on s’attend souvent à ce qu’il va se passer) et la trame impliquant Joyce, Jim, Murray et toute la clique de Russie n’apporte pas vraiment quelque chose à la globalité de l’histoire, si ce n’est le retour de Jim. Oui, c’est drôle ; oui, il y a de l’émotion ; oui, il y a des bastons avec des Démogorgons ; mais était-ce bien utile d’en faire autant ?

On peut également compter sur cette bonne vieille nostalgie des années 80, que ce soit en matière de visuel ou de musique. On peut notamment noter la chanson de Kate Bush « Running Up That Hill » qui a une importance toute particulière dans cette saison. Cela a notamment permis à ce titre de redevenir n° 1 dans certains charts, notamment en matière de téléchargement. Avis aux nostalgiques des eighties ; là encore, y’en a pour vos mirettes.

Avec une trame plus mature, des effets spéciaux qui ont la classe, une équipe motivée, un méchant qui envoie du lourd, des péripéties qui font mal, des hommages sympatoches et de l’émotion en pagaille, cette saison quatre de Stranger Things tient ses promesses. Là où l’on pouvait s’attendre à une certaine redondance par rapport aux autres trames, celle-ci nous apporte ce petit quelque chose en plus qui aide grandement à renouer des liens forts avec nos protagonistes et avoir envie de découvrir (ou redécouvrir) la mythologie de la série. Avis aux connaisseurs comme aux nouveaux ; cela annonce une dernière saison, je l’espère, au firmament.

Ouaip, y’a des choses bien étranges en ce bas monde.  

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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