Insidieusement pas mal

Sorti en 2010, Insidious est le premier film d’une saga qui s’étend jusqu’à nos jours. A la production, on y retrouve la société Blumhouse et un certain Oren Peli, aux commandes de Paranormal Activity. A la réalisation, un type qui a fait son chemin en matière horrifique ; James Wan. Après Saw et Dead Silence, il se lance dans la mise en scène de ce film sur un scénario de Leigh Whannell, également à l’écriture des deux films susmentionnés et acteur dans le présent métrage. En 2010, le but recherché est de coller la trouille aux spectateurs tout en conservant une intrigue torchée et intéressante. Fort est de constater que la majorité des films ne sont pas arrivés à concilier le tout. Est-ce le cas d’Insidious ? Va-t-on se faire insidieusement avoir ? Le jump-scare est-il un genre à part entière ? S’il faut s’introduire dans le Lointain pour avoir des réponses, soit, allons-y. ATTENTION : cet article contient des spoilers

La famille Lambert, composée de Josh (Patrick Wilson), sa femme Renai (Rose Byrne) et de leurs trois enfants Dalton (Ty Simpkins), Foster (Andrew Astor) et la petite Cali, vient d’emménager dans leur nouvelle maison. Après une mésaventure étrange au grenier, Dalton plonge dans un profond coma et des événements paranormaux commencent de se produire dans leur demeure. Ils décident de retourner dans leur ancienne maison en hospitalisant à domicile le jeune Dalton. Mais les esprits semblent continuer à s’acharner sur eux.

Avec ce film, James Wan souhaite se la jouer plus viscéral, plus flippant, plus… insidieux. En optant pour cette solution, nous avons ici un métrage avec un scénario cossu, se déroulant sur un plan temporel incluant plusieurs années et regroupant les événements autour d’un seul ; le coma de Dalton. Est-ce que le réalisateur parvient à s’en tirer avec brio ou va-t-on s’ennuyer ferme ?

En matière d’ennui, ce dernier ne vient nous titiller que lors de certaines scènes de causette qui finissent, la plupart du temps, avec un bon vieux jump-scare des familles. Car la marque de fabrique des productions Blumhouse, c’est la capacité à vous coller au fond de votre canapé quand vous vous y attendez le moins. Avec son lot d’images surprises (dont une particulièrement bien léchée, considérée comme l’un des meilleurs jump-scare du cinéma d’horreur, coucou le monsieur à la tête rouge), Insidious s’inscrit dans la lignée des films qui font sursauter. Cela dit, c’est toujours de bon aloi et justifié. Soyez prévenu ; votre bol de pop-corn va en prendre un coup. Rien qu’à l’apparition du titre et de sa musique tonitruante, on a déjà réussi à en lâcher la moitié parterre.

On suit donc les mésaventures de la famille Lambert, clin d’œil possible au nom de famille d’une certaine Mary, réalisatrice notamment au pilotage du traumatisant Simetierre (1989). Et la petite famille, elle kiffe sa nouvelle maison ! Mais après l’incident du grenier, Renai en arrive à la conclusion que la maison est certainement hantée et qu’il faut retourner dans leur ancien foyer. C’est chose faite… mais ce n’était pas la maison qui était hantée.

C’est alors que les protagonistes s’en prennent plein le cornet en matière d’événements surnaturels ; objets qui bougent, interférences dans le baby-phone, apparitions fantomatiques, ils ne sont pas épargnés. Josh, réticent dans un premier temps, accepte de demander une aide extérieure après une discussion particulièrement éprouvante avec sa mère Lorraine (Barbara Hershey). L’actrice a déjà été face à une entité maléfique dans l’oppressant L’Emprise (1982).

C’est ainsi que débarque les casseurs de fantômes ! Tout d’abord Steven Specs joué par… Leigh Whannell, le scénariste du film. Déjà présent sous les traits d’Adam dans Saw, celui qui se tient à l’écriture du film est également celui qui retranscrit les dires d’Elise (Lin Shaye), le médium venant en aide à la famille Lambert. Ce personnage deviendra le centre du reste de la saga. Et comme troisième membre de l’équipe, nous avons Tucker (Angus Sampson), déballant à l’écran sa stature imposante et son humour étrange.

Cette équipe va alors découvrir que Dalton est coincé dans un endroit appelé le Lointain suite à un voyage astral non désiré. Une terrifiante créature veut s’emparer du corps du jeune garçon afin de débarquer dans notre monde. Une course contre la montre s’enclenche pour tenter de l’en empêcher et de préserver non seulement Dalton d’une incursion démoniaque, mais également de sauvegarder le monde pour qu’une telle entité maléfique ne puisse pas y entrer. Moi j’vous dis, y’a du boulot !

Outre les jump-scares, on peut noter un scénario intelligent, quoique surfant étrangement sur un certain Poltergeist et son monde parallèle chelou, avec le père qui s’en va pour retrouver sa fille. Les scènes se suivent et ne se ressemblent pas, instaurant une ambiance toute particulière, notamment durant un passage de dialogue entre Elise et l’autre monde, masque étrange et ambiance tendue à l’appui.

Nous en arrivons à un final terrifiant, usant d’un petit twist des familles pour nous surprendre et terminer sur une note pessimiste et inquiétante. On ressort du métrage avec la conviction que nous venons de voir un film d’horreur sympatoche, conservant une ambiance bien « Blumienne » mais qui parvient toujours à nous coller les miquettes.

La fameuse ambiance est instaurée par des plans malins, une teinte d’image particulière suivant les scènes (verte lors du dialogue entre Elise et les entités, bleue dans le Lointain, le tout sur fond de démon à tête rouge) et cette capacité à nous faire lâcher plusieurs cris de surprise durant le film. Car même si certaines scènes sont clairement basées sur une tension bien existante (la caméra fixe sur un événement qui n’arrive pas, la présence maléfique omniprésente dans le métrage), la majorité du temps, c’est par surprise que nous nous tressaillirons sur notre canapé.

Plaçant la responsabilité du père de famille au centre de son histoire, Indisious se permet de retourner dans le passé de ce dernier pour mieux creuser ses personnages et ainsi nous offrir une gamme de facettes plus intéressantes. Mettant de côté certains protagonistes (qui seront développés dans les autres films), on sent que le travail d’écriture a été fait et que le résultat donne un métrage bien charnu, avec les choix des protagonistes ouvrant la voie aux terribles conséquences qui peuvent en découler.

Surprenant par ses jump-scares, intéressant par son écriture et original par sa manière de mixer possession maléfique et monde parallèle, Insidious ne nous induit pas en erreur et nous propose de passer un bon moment de trouille pendant sa durée. Exagérant parfois l’aspect « J’te fais sursauter » et souffrant de quelques traînées en longueur, il en reste un bon film d’horreur qui a le mérite d’oser quelque chose de nouveau sur la forme, tout en conservant un fond bien connu des aficionados qui ne se perdront pas en route. Et si jamais vous ne retrouvez plus le chemin de chez vous après l’avoir visionné, utilisez la fameuse lanterne.

Vous l’avez aussi trouvé sympathique le démon mélomane à la meuleuse ?

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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