Promenons-nous dans les bois...

…et espérons que le loup y soit pour qu’il nous bouffe la gueule ! Vaut mieux rencontrer une meute de loup en colère que de s’attaquer à The Forest. Pourtant, tout semblait bien aller. Tout d’abord, c’est un film qui parle de la forêt d’Aokigahara, au pied du Mont Fuji, au Japon, aussi appelée « la forêt des suicides ». Donc, ça claque vachement de poser le cadre d’un film d’horreur là-bas. Ensuite, parce que le casting paraît sympa ; Natalie Dormer et Taylor Kinney en avant. En plus, une affiche qui en appelle à une ambiance glauque. Et finalement…

Sara reçoit un appel de la police japonaise. Sa sœur jumelle a été vue s’enfonçant dans la forêt d’Aokigahara et n’est pas réapparue. Elle décide donc de partir pour le Japon afin de la retrouver. Sur place, elle va faire la connaissance d’Aiden qui, justement, s’en va avec un guide, Michi, dans ladite forêt. Et ça ne sera pas une promenade de santé.

Les acteurs principaux ont déjà une certaine bouteille. Natalie Dormer, Taylor Kinney, Eoin Macken et Yukiyoshi Ozawa ont leur lot de films et surtout de séries. Le ton est juste, ça, il faut leur laisser. Mais si les comportements semblent parfois incohérents, l’incohérence est jouée de manière juste. Inutile donc de rechigner là-dessus vu qu’en plus, il s’agira sans doute de la seule chose à sauver.  

Côté scénario… comment vous dire… c’est plat. L’idée de base est déjà convenue (un membre de la famille s’en va chercher un autre dans un endroit glauque, mystérieux et/ou maudit) et on devine chaque étape que suivra le fil rouge. Tout comme les ficelles dans la forêt, on trace le long de ces dernières pour se retrouver avec du déprimant et du mortel en bout de course.

Le cadre aussi dépeint un peu. On a plus l’impression de voir une équipe partir à la chasse aux champignons qu’à la recherche d’une personne disparue. De plus, les deux anglophones de passage ne suivent pas les conseils du guide et c’est bien entendu cela qui va déclencher les événements du film. Ben oui, sinon, ce ne serait pas drôle. Et les deux anglophones du coin, parlons-en. Quelle magnifique coïncidence de tomber sur le beau gosse australien, parlant la même langue et s’en allant justement dans la forêt. On peut comprendre qu’ils se retrouvent tous dans la forêt, mais les réelles motivations d’Aiden restent floues.  

A noter que le film a été tourné dans une forêt de Serbie et non réellement à Aokigahara, le gouvernement japonais n’autorisant pas de filmer à cet endroit. Quitte à chercher une autre forêt, autant en prendre une qui fasse l’effet de la fameuse « Mer d’arbres » (« Jukai » en japonais), un endroit étouffant, prenant et angoissant. Pas une chouette forêt aérée et propice aux pauses pique-niques.

Et puis… c’est un film d’horreur, non ? Alors, qu’est-ce que ça donne ? Nous sommes en 2016 au moment de la sortie du film, on s’attend donc à nous en prendre plein les mirettes. Un mélange de Blair Witch et du film Le Cercle agrémenté d’un drame familial en devenir, ce serait la classe. Eh bien… QUE DALLE ! Le métrage dure 1h33 et un seul passage a réussi à me faire sortir de ma torpeur. Ce moment ne se passe pas dans la forêt mais SOUS la forêt. Quelques minutes où la tension commence de monter et où l’on se dit que ça va enfin démarrer mais… non. Dès qu’on retourne dans les bois, on repart comme avant sur de bonnes bases bien sages et tranquilles.

Aucune dose d’horreur dans ce film, donc. On s’attendait aux montagnes russes et on se retrouve dans les canots en forme de canards, tranquillement en train de flotter sur un ruisseau paisible et clair. Mais où sont le désespoir, la glauque-attitude, les esprits en colère de la forêt et la sensation d’étouffement ? Sans doute restés à l’hôtel car ils avaient mieux à faire.  

Tout ce petit chemin balisé pour en arriver à un final déconcertant où j’hésite entre le pouce en l’air et la consternation blasée. A la fois sympathique mais convenue, étrange mais logique, bien vue mais naze, cette fin me laisse perplexe car elle colle au métrage et en même temps, je ne peux m’empêcher de penser qu’il manque quelque chose pour clairement finaliser tout cela. Je vous laisserai en juger.

The Forest parle d’un endroit mystérieux et terrifiant d’une manière prude et gentille. C’est l’histoire qui avait la capacité de nous faire sauter la pompe et qui prendra finalement des gants pour nous caresser l’épaule. Honnêtement, promenez-vous dans une forêt près de chez vous, de nuit, avec un paquet de chips et une imagination bien fournie ; vous aurez plus de sensations que devant ce film.

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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