Qui regarde les Gardiens ?

L’univers cinématographique Marvel (ou Marveliverse pour les intimes) compte quatorze métrages au moment de la sortie de celui-ci en 2017, faisant de lui le quinzième. Un univers dense, contenant plusieurs dizaines de personnages principaux, à tel point que sans suivre cela d’assez près, il serait facile de s’y perdre. Dans cet océan, Les Gardiens de la Galaxie premier du nom, sorti en 2014, avait clairement fait l’unanimité des critiques presse et public. James Gunn revient aux commandes, prêt à en découdre et à nous offrir une expérience dans le Marveliverse qui ne se contente pas du simple film bourrin. Alors, bougerons-nous toujours notre popotin sur les tubes du « Awesome Mix Vol. 2 » ? ATTENTION : cet article contient des spoilers.

Les Gardiens de la Galaxie effectuent une mission pour le compte des Souverains afin de récupérer Nebula, la sœur de Gamora. Cela fait, Rocket vole des batteries avant de s’en aller, déclenchant la colère des Souverains qui se mettent à leur poursuite. Durant celle-ci, l’intégralité de la flotte des poursuivants se fait détruire par un mystérieux vaisseau. Atterrissant en catastrophe sur une planète, les Gardiens découvrent qu’il s’agit du père de Peter Quill, Ego. Intriguée par ce personnage semblant posséder une puissance unique, une partie de l’équipe se rend sur la planète d’Ego tandis que les autres restent pour réparer le vaisseau. Les Ravageurs, menés par Yondu, profitent de l’occasion pour les attaquer. D’un côté comme de l’autre, les Gardiens vont découvrir qui sont leurs véritables amis… et aussi leurs véritables ennemis.

Pour poursuivre les aventures des Gardiens, le casting de base reste inchangé… et ça fait plaisir ! Chris Pratt est Peter Quill, alias Star-Lord. Rouleur de mécaniques, secrètement amoureux de Gamora, son personnage sera au centre de l’intrigue du film, nous proposant de creuser un peu plus la personnalité atypique de cet humain pas comme les autres. Un changement qui donne l’occasion à Chris Pratt de nous emmener plus loin et de nous faire découvrir une toute nouvelle gamme d’émotions de son personnage.

Zoe Saldana est Gamora, qui cette fois-ci nous projettera dans un délectable conflit entre sœur avec la participation de Nebula, jouée par Karen Gillan. Toutes deux en conflit ouvert, mais ne pouvant se résoudre à occire l’autre, les scènes les concernant seront également plus profondes que dans le premier opus. David Bautista reprend son rôle de Drax, toujours autant drôle et poignant (ou empoignant, c’est selon). Bradley Cooper est la voix de Rocket, se trouvant être ici au centre d’une intrigue sur la « famille » des Gardiens extrêmement bien torchée et émouvante. Vin Diesel fait à nouveau la voix de Groot, cette fois-ci en mode bébé mais toujours aussi drôle et touchant. Michael Rooker reprend son costume de Yondu et conférant à son personnage une véritable explosion de saveur.

Dans les nouveaux venus, on retrouve Kurt Russell en Ego, le méchant de ce second opus, qui se trouve être bien plus qu’une simple enveloppe corporelle. Sa présence touche à la démence au fur et à mesure de l’avancée du métrage, permettant un réel échange psychologique avec son fils, Star-Lord. Pom Klementieff, actrice française, prend le rôle de Mantis. Personnage étrange et comique, sa présence dans l’équipe des Gardiens sera finalement bien emmenée et appréciée. Elizabeth Debicki est Ayesha, la cheffe des Souverains. Inquiétante et déterminée, une apparition finale nous montrera qu’elle n’en a pas fini avec les Gardiens.

A noter l’apparition de Sylvester Stallone prenant le rôle de Stakar Ogord, chef des Ravageurs. Plusieurs caméos bienvenus seront également de la partie et l’infatigable Stan Lee se verra devenir un astronaute racontant son histoire aux confins de la galaxie. Globalement, tout le casting se débrouille à merveille et je vous invite à découvrir par vous-même les différents acteurs présents et non cités ici. Dans l’ensemble, tous les acteurs présents portent un véritable intérêt à devenir leurs personnages jusqu’au bout des ongles, et cela sans prise de tête inutile. C’est donc naturellement que l’alchimie entre les différents protagonistes fonctionne à fond les bidons et que nous prenons d’autant plus de plaisir à les voir déambuler sur l’écran.

Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2, c’est un film de super héros. Donc, ça va bouger, tirer, exploser et faire des bonds galactiques à tout-va. Toujours rythmé par une bande son de malade (du Electric Light Orchestra au George Harrison en passant par du Cat Stevens), oui, nous allons à nouveau bouger notre popotin sur des tubes des années 70, intégrés de manière tout à fait appropriée à différents moments du film. Tout comme son prédécesseur, le métrage peut se targuer d’inclure une bande son des plus stimulantes.

Mais Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 ne s’arrête pas à simplement tout faire péter. Plus profond que le premier opus, nous allons ici parler de la famille dans son ensemble et ce que représente vraiment ce mot. Pour Peter, retrouver une famille n’est pas forcément synonyme de joie ineffable tandis que pour Rocket, en faire baver aux siens ne signifie pas d’office un quelconque renvoi. D’ailleurs, la plupart des scènes mettant ce sujet sur la table seront fortement sujettes à une larme ou deux. C’est donc avec un immense plaisir que nous constatons que James Gunn ne s’est pas contenté de refaire la même chose ; une profondeur supplémentaire vient clairement apporter un plus au récit.

Au niveau du scénario, ça colle, tant dans le film en lui-même que dans le cadre du Marveliverse. On passe alors 2h16 délectables durant lesquelles nous passerons par toutes les formes d’émotions existantes. Un gros travail d’acteurs, un gros boulot de cohérence, une bande son qui claque ; jusqu’ici, rien à redire. De plus, l’on retrouvera l’humour qui faisait beaucoup de la saveur du premier opus. Entre les interventions pas du tout discrètes de Drax au sujet des sentiments de Star-Lord, les discussions animées entre Rocket et Baby Groot et les punchlines diverses et variées entre tous les personnages, nos zygomatiques ne seront pas au repos.

Y a-t-il donc quelque chose à redire sur ce film ? Eh bien, si vous n’êtes pas fan de super héros, ça ne passera pas. Idem si vous n’aimez pas les films blindés d’effets visuels hallucinants d’un bout à l’autre, les effets spéciaux étant également une valeur sûre du métrage. Donc, en gros, il faudrait vraiment ne pas supporter le Marveliverse pour ne pas tomber sous le charme des Gardiens de la Galaxie Vol. 2. Tout comme le premier opus (que j’ai trouvé maîtrisé d’un bout à l’autre), nous avons ici une histoire prenante, touchante et cohérente, incluant de véritables personnages qui vont indubitablement revenir lors de la confrontation contre le terrifiant Thanos dans un prochain film Marvel.

Et même le final parviendra à mettre tout le monde d’accord. Avec la mort d’un des personnages principaux, nous aurons droit à une cérémonie des plus touchantes, appuyant fortement sur notre système lacrymal. Ajoutez à cela un dialogue entre Rocket et Star-Lord capable d’adoucir n’importe qui et vous aurez alors le temps de vous remettre de vos émotions durant les différentes scénettes présentes lors du générique. Jusqu’au bout, je vous dis.

Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 est un grand film, combinant énormément de points positifs et mettant la majorité des spectateurs d’accord. Aucun regret après le visionnage, juste une terrible envie de retrouver toute cette équipe pour les voir blaster une fois pour toute le gros vilain Thanos. D’après ce qu’on en sait, Nebula serait déjà sur le coup. Si vous aimez le cinéma, regardez les Gardiens… non sans revoir les quatorze films qui précèdent celui-ci. Marvel, continue ainsi.

Je n'ai qu'une chose à dire : « Je s’appelle Groot ! »