Un djinn un peu trop serré

Vous souhaitiez la suite de Wishmaster sorti en 1997 ? Votre vœu s’est exaucé en 1999 avec cette suite sobrement intitulée Wishmaster 2 (Wishmaster 2 : Evil Never Dies en VO). Pour mettre en image la suite des aventures du djinn piégé dans une opale de feu, on embauche Jack Sholder, réalisateur de La Revanche de Freddy (1985) et Hidden (1987), qui signe également le scénario. Créé pour la télévision et une sortie DVD, ce film peut-il apporter autant de fun que le premier ? Le djinn va-t-il encore nous étonner par sa répartie ? L’argent est-il le vice de tous les maux ? Quand une suite est mise en place pour une sortie télé-DVD, on souhaite que ça ne soit pas les prémices d’un naufrage annoncé. ATTENTION : cet article contient des spoilers

Durant le cambriolage d’une galerie d’art, Morgana (Holly Fields) libère accidentellement le djinn (Andrew Divoff) de son opale de feu. Ce dernier, arrêté par la police, va faire un tour par la case prison avant de se mettre en quête de la personne qui l’a libéré afin de lui faire cracher ses trois vœux, et de mettre en place la prophétie selon laquelle les djinns règneront sur le monde s’il y parvient. De son côté, Morgana reprend contact avec un de ses anciens petits amis, Gregory (Paul Johansson), devenu prêtre.  

Pour ce nouvel opus, on conserve Andrew Divoff comme djinn. Contrairement au premier film, le personnage semble en faire des caisses (eh oui, encore plus), arborant un sourire forcé en maintes occasions, comme si son jean était trop serré. Il n’empêche qu’au niveau du rendu du personnage et de sa capacité à rester une créature vivant entre les mondes et ne possédant pas une once d’humanité, on reste dans le tir. Cabotinant abusivement mais en restant cette créature qu’on aime détester, Andrew Divoff conserve tout de même son statut de type fait pour ce rôle.

Concernant le reste du casting, on change tout ! Holly Fields, jouant Morgana, adepte des séries télévisées avant ce Wishmaster 2, se débrouille moyennement. Jouant les voleuses intrépides à la gâchette facile dans un premier temps, elle va alors se mettre en quête de pardon et de pureté afin de pouvoir en finir avec le djinn. Pour l’aider dans sa démarche de changement radical, Paul Johansson est le prêtre Gregory, ancien petit ami de la jeune femme. Ensemble, ils se lancent dans une course pour stopper la créature avant qu’elle ne parvienne à atteindre le quota de 1'000 âmes afin de débloquer la prophétie… après que Morgana ait effectué ses trois vœux, bien entendu.

Très peu d’empathie envers les personnages, il faut l’avouer. A quelques reprises, on se demande vraiment comment l’écriture de ces derniers à pu se faire sans cris et grincements de dents. Une voleuse en quête de rédemption, un prêtre un peu volage et se laissant volontiers aller aux plaisirs de la chair sans se poser de question, un djinn en roue libre ; sans posséder de profondeur ou de réelles raisons de s’y attacher, les personnages se perdent un peu en convention et deviennent alors plus lourds qu’autre chose. Par contre, mention toute spéciale à Oleg Vidov qui joue un russe convaincant, voire drôle par moment.

Le scénario reprend les grands standards du premier film en ajoutant quelques nouveautés. Le quota des 1'000 âmes n’était (si ma mémoire est bonne) pas précisé dans l’opus précédent. Et cette fois-ci, notre djinn va prendre un « disciple » sous son aile, Ossip, le russe dont il est fait mention un peu plus haut. Et puis, pour détruire cette créature démoniaque, on change la manière de faire et on va en apprendre un peu plus sur l’origine de tout cela, via une formule à répéter devant le djinn pour qu’il s’en retourne dans sa pierre.

Mais les changements, ça n’a pas que du bon. En axant l’histoire sur une quête de pureté, on en vient à une facilité scénaristique déconcertante et que l’on aurait préféré ignorer. Des incohérences sont également parsemées çà-et-là dans le script, mais tout comme le premier Wishmaster, c’est un film pour le fun et basé sur la non-prise-de-tête. Décomplexé, le métrage l’est assurément, mais peut-être un peu trop, et la qualité s’en ressent. 

De plus, les sous-intrigues sont carrément à passer par le feu tellement on s’en bat les steaks. La relation passée entre Morgana et Gregory ? On s’en contrefiche ! Nous, ce qu’on veut, c’est en savoir plus sur le djinn, ses origines, sa motivation et sa capacité à mettre à mal l’ensemble du monde connu pour nous en blaster plein les mirettes. Les bisouilles des deux rôles principaux, on s’en carre ! Honnêtement, cela ne change en rien la couleur du sirop ; les deux tourtereaux débloquent toujours autant peu d’empathie.

Malgré un désintéressement clair et net pour certains aspects du scénario, et des personnages qui ne semblent pas vraiment se battre pour que l’on parviennent à les apprécier, il faut tout de même avouer que l’on ne s’ennuie pas. Des longueurs durant le visionnage ? Personnellement, je n’ai pas trouvé le temps long et on reste toujours dans cette optique de fun, les hommages présents à foison dans le premier opus en moins.

Et puis, il reste encore les vœux ! Usant de son pouvoir quasi-absolu, le djinn va en exaucer un certain nombre ; passage à travers des barreaux, scène de massacre sur la fin, un type qui se fait mettre… littéralement, le mauvais goût du djinn pour les jeux de mots et les souhaits vaseux continue comme en 1997. De ce côté-là, on dit « ouf ! ». Les effets spéciaux sont corrects, même si certains ont vieilli et on ne peut pas vraiment leur en vouloir (c’était il y a 19 ans…et pour une sortie à la télévision). Dans l’ensemble, on reste dans du visuel, du sanglant, avec une touche de fun.

Les vices des humains se retrouvent également au centre de l’histoire. Entre son passage en prison et surtout un final se déroulant à Las Vegas, notre créature millénaire au sourire carnassier a fort à faire. Qu’il s’agisse de vengeance, d’envie de liberté, de gagner de l’argent ou de prouver sa force, les pauvres souhaiteurs seront victimes de leurs tares. Au fond, l’être humain n’est pas si compliqué et ça, le djinn le sait et en use pour parvenir à ses fins.

Wishmaster 2 n’est pas une « bonne suite » à proprement parler. Ni même réellement un « bon film ». Mais ce qui est bien, c’est que l’on continue l’histoire du djinn avide de pouvoir avec une nouvelle histoire (certes bancale) et de nouvelles occasions de voir notre génie de la pierre à l’œuvre. Un film à voir avec une détente absolue et sans en attendre beaucoup. Conseillé à tous ceux qui ont vu le premier film et aux passionnés d’Aladdin, ce métrage est à caser dans votre emploi du temps si vous avez 1h30 pour voir du fun. Bâclé, mais du fun quand même.

Pour le djinn de cette suite, on aurait préféré une taille au-dessus.   

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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