Tri sélectif

Les films catastrophe possèdent des codes bien établis depuis la nuit des temps. En entendant parler de la possibilité de visionner Greenland, je n’ai pas hésité afin de voir de quoi il en retournait. A noter que le titre n’est nul autre que l’anglicisme du Groenland ; moi qui pensais que cela avait quelque chose à voir avec l’arrière-plan principal de Windows XP, ‘me suis largement planté. Ce métrage, narrant l’impact imminent d’une comète sur la Terre, est réalisé par Roc Roman Waugh (Felon, La chute du président). Alors, dans quel sens cela va être catastrophique ? Après Armageddon et Deep Impact, les objets stellaires sont-ils encore une menace ? Va-t-on être sélectionné pour survivre ? On sort son parapluie et on se lance dans la critique.  

John Garrity (Gerard Butler) a une relation de couple plutôt tendue avec son épouse Allison (Morena Baccarin). Cela a bien entendu un impact sur leur fils, Nathan (Roger Dale Floyd), malgré tout l’amour qu’ils lui portent. Un barbecue est néanmoins organisé par la petite famille pour que leurs amis et eux-mêmes puissent profiter ensemble du passage de la comète Clarke proche de la Terre. Mais cette coquine de l’espace a un autre objectif ; balancer quelques morceaux de son corps céleste sur notre planète pour effectuer un reset. La famille Garrity est sélectionnée pour se rendre dans un abri secret… mais le chemin est semé d’embûches.

Comme toujours dans les films catastrophe, le but est de nous présenter nos réactions humaines face à un destin tragique et incontrôlable. Certains films y parviennent avec brio… d’autres non. Est-ce que Greenland peut se targuer de nous faire réfléchir par le biais de l’intervention d’une comète retors s’en prenant à notre planète ?

Eh bien, le film commence par la présentation de la petite famille Garrity. On sent bien qu’entre Monsieur et Madame, ce n’est pas la joie et cela entre parfaitement dans le standard des films catastrophe de ces dernières années, les conflits familiaux étant une base solide pour tenir un suspense sur la durée. Malgré les tensions présentent dans le couple, la famille semble bien s’en sortir et on ressent un élan de normalité bienvenu.

Puis, il y a Clarke, comète de son état, qui vient se balader non loin de notre Planète Bleue. Le nom ce cet objet stellaire nous vient du regretté Arthur C. Clarke, écrivain étant notamment à l’origine du roman Le Marteau de Dieu, racontant l’histoire d’un astéroïde fonçant contre la Terre. Cette comète, apparemment inoffensive, va pourtant se révéler être fractionnée en plusieurs parties… qui vont s’écraser sur notre chouette plancher des vaches.

Des messages d’alerte sont lancés et plusieurs familles sont sélectionnées, dont les Garrity, notamment parce que John travaille comme architecte et peut donc, dans le monde post-destruction, être d’une aide précieuse. Lui, son épouse et leur fils doivent se rendre à une base pour être ensuite transférés dans un lieu secret et sûr. Mais les choses se passent dramatiquement mal et une course pour la survie débute.

Quand il n’est pas affairé à Sparte ou qu’il ne se trouve pas confronté à la nature déglinguée dans Geostorm, Gerard Butler convainc dans le rôle du père quelque peu paumé mais souhaitant plus que tout réunir sa famille afin de survivre ensemble… ou de mourir ensemble. Excellente prestation également de Morena Baccarin et du fiston Roger Dale Floyd.

A préciser que l’on retrouve également Scott Glenn (Le Silence des agneaux, la série Daredevil) dans le rôle du père d’Allison, toujours à son top niveau ; Hope David (série The Office) en conducteur machiavélique ; ou encore Holt McCallany (série Mindhunter) en pilote d’avion.

Il ne faut pas s’attendre à un déluge de feu comme rarement vu sur grand écran… mais Greenland respecte son quota de catastrophes. Les débris de Clarke qui s’écrasent sur Terre dévastent des villes entières et peuvent s’abattre n’importe où et n’importe quel moment. Les effets sont très bien fichus et nous plongent dans des scènes assez intenses pour nous tenir en haleine. Qu’il s’agisse de l’onde de choc de chaque impact ou de la pluie de débris sur l’autoroute, la menace de Clarke est omniprésente et frappe sans concession.

Et puis, il y a le cheminement des personnages qui joue un grand rôle. Comment vont-ils faire pour se retrouver ? Est-ce seulement possible ? Que va devenir le couple Garrity au vu des événements traversés ? Est-ce que le diabète de Nathan va poser un problème scénaristique ? Tout cela, le métrage parvient à bien le construire en prenant le temps de poser un constat réaliste des réactions que nous pourrions avoir face à une catastrophe d’une telle ampleur.

Le film prend également le soin de bien diviser les choses. Il y a d’une part la méchanceté et la violence qui font surface dans ce genre de situation, poussant certains à tuer par simplicité (scène de la pharmacie), d’autres à kidnapper un enfant dans le but de tenter de survivre ou encore ceux prêts à tuer pour avoir un laisser-passer permettant l’accès à une des bases militaires.

D’autre part, il y a la bonté qui peut ressurgir en chacun dans ce genre de circonstances, à l’instar du choix du père d’Allison, de la détermination de John à réunir sa famille ou encore du courage de ce dernier de tenter le tout pour le tout dans le but de sauver un parfait inconnu des flammes de son véhicule. Comme quoi, il peut y avoir du bon… et du mauvais en chacun de nous.

Traitant d’autres thèmes centraux, notamment la sélection des individus obtenant le droit à la survie pour le bien de la suite de l’humanité (qu’il pourrait être pertinent de creuser), ou encore de la véritable valeur des gens qui nous entourent lors d’une catastrophe, le métrage nous offre une belle gamme de sujets pertinents sur toute sa durée, nous tenant éveillé jusque dans ses dernières secondes.

Sans être moralisateur outre mesure, possédant un casting franchement sympa, des scènes de destruction bien foutues et des réactions humaines réalistes, Greenland est une bonne surprise en matière de film catastrophe. Je dirais même qu’il peut se hisser dans le haut du panier des films traitant d’un vilain objet cosmique venant nous en balancer plein la gueule. Amateurs du genre, vous ne serez pas déçus !

Finalement, oubliez le parapluie ; ça ne vous servira à rien. 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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