Sympa ton ficus, mais je crois qu'il m'a mordu

Posté le 20.09.2017

On ne parle pas assez des plantes. C’est joli, ça décore l’appartement et ça apporte de la joie et de la bonne humeur. On peut même leur parler et leur faire écouter un bon vieux Mozart ! Dans le cinéma, les plantes sont souvent un ornement, un accessoire, placées dans le fond d’une pièce sombre pour meubler la scène. Quelques fois, elles sont dans un rôle plus important et se font vaporiser par une ménagère de plus de 50 ans qui sifflote l’hymne nationale américain. Rares sont les plantes qui ont eu droit à leur heure de gloire sur grand écran. Pourtant, en creusant un peu dans le jardin, j’ai réussi à retrouver cinq films où ces végétaux sont considérés comme des personnages à part entière. Pas d’arbre (désolé les Ents) ni de fruits et légumes (n’oubliez pas ; cinq par jour) dans ce top ; rien que des plantes. Et même de belles plantes ! ATTENTION : ce top contient des spoilers.  

Après ce top, foncez chez votre fournisseur de fougères et refaites entièrement la décoration de votre appartement ! 

5. Batman & Robin (Joel Schumacher, 1997)

On commence avec du lourd en 5ème place ; LE film de super héros absolu ! Sérieusement ? Non, je déconne. Entre les punchlines frigides de Mister Universe Freeze, le Q.I. de Bane, la présence « Clooneysque » de Batman (« What else ? »), Robin en mode adolescent en pleine crise hormonale et Batgirl qui arrive comme un cheveu blond sur la soupe, y’a de quoi faire.

Pourtant, c’est ici la seule représentation cinématographique de Pamela Isley alias Poison Ivy. Incarnée par Uma Thurman, cette jolie plante a tout pour plaire ; des yeux magnifiques, une odeur de chlorophylle, du poison sur les lèvres, tout j’vous dis ! En plus de ressembler à une plante, elle peut également les contrôler, ce qui en fait une candidate idéale pour cette 5ème place.  

Il est vrai que son personnage est sérieusement malmené dans le film. On pourrait même dire que c’est un plantage total. On lui préférera nettement sa version en comics ou en dessin animé. Si vous voulez vous tourner vers sa représentation ultime, intéressez-vous aux jeux Batman Arkham, transposant à merveille ce personnage mythique de l’univers du justicier masqué.

Ah, « belle plante » dans les deux sens du terme.  

4. Léon (Luc Besson, 1994)

Vous allez me dire « Mais qu’est-ce que ce film vient faire dans un top 5 sur les plantes ? ». Eh bien, amis cinéphiles, souvenez-vous que notre tueur à gage favori possède… une plante verte ! Pendant la durée du film, on le voit régulièrement la trimballer et s’en occuper. Mathilda, sa jeune protégée, en fera de même, n’oubliant pas de la mettre sur le bord de la fenêtre pour un bain de soleil.

Vous ne voyez toujours pas ? Et si je vous dis que Léon, à un moment donné, se compare clairement à sa plante, via la phrase suivante : « C’est ma meilleure amie. Toujours de bonne humeur, jamais de questions. Et puis, elle est comme moi tu vois, pas de racines. ». Non, ça ne vient pas ?

La raison de la présence de cette plante verte dans ce top 5 c’est sa symbolique par rapport au personnage principal, Léon. Voyageant de planque en planque, tout comme la plante qui se fait embarquer à chaque fois, le nettoyeur ne possède pas d’attache. Aucune racine, il ne pose jamais de question et se retrouve, la plupart du temps, confiné dans sa planque à moins qu’un contrat ne le fasse sortir, comme la plante que l’on poserait sur le bord de fenêtre.

Et puis, il y a le final, où Mathlida dépose la plante en pleine terre, déclarant à haute voix « On sera bien ici, Léon ». Cette scène intervient bien entendu après le dialogue entre la jeune fille et le tueur, ce dernier déclarant que maintenant, il souhaiterait avoir des racines, tout arrêter et rester peinard. Dommage pour lui…

Mais bon, la plante, elle, a survécu.  

3. Phénomènes (M. Night Shyamalan, 2008)

Ici, c’est la nature entière qui se retourne contre l’humanité. La planète en ayant marre que les humains y foutent le bazar, elle décide de créer un virus via les plantes, transitant par l’air et forçant les gens à se suicider. Grosse fable écologique des familles, Phénomènes reste pourtant un film intéressant du réalisateur M. Night Shyamalan.

Même si Mère Nature décide d’en finir, les plantes ont tout de même une place dominante dans l’intrigue. Elles représentent les ennemis « visibles », le virus ne pouvant pas être détecter à l’œil nu. Avec ce procédé, chaque carré de verdure, chaque coup de vent et tout comportement irrationnel d’un individu nous met immédiatement en tension.

Et puis, il y a ce dialogue absolument grandiose à la 52ème minute entre Elliot (Mark Wahlberg)… et une plante ! Essayant de rester calme, ce dernier explique au végétal empoté que lui et ses amis ne font que passer pour utiliser les toilettes et qu’ils s’en iront immédiatement après. La scène, déjà cocasse, prend une tournure carrément WTF lorsque Elliot se rend compte que la plante est… en plastique.

Bref, les plantes ici sont des vecteurs non négligeables de mortalité et le pire dans tout cela, c’est que personne ne peut se mettre à l’abri… absolument personne.

Vous aussi vous demandez l’autorisation à votre plante pour aller aux toilettes ? 

2. Les Ruines (Carter Smith, 2008)

Film d’horreur peu connu (et c’est bien dommage), il nous présente une bande de jeunes en partance pour une expédition vers une ancienne pyramide Maya. Surpris par les autochtones, ils vont devoir se réfugier sur la structure, étonnamment recouverte de plantes et de fleurs. Ils vont très vite se rendre compte que les plantes en question… ben elles ne sont pas gentilles.

Petite perle horrifique crue et réaliste, Les Ruines nous présentent un antagoniste de taille sous la forme d’une couverture végétale apparemment inoffensive. Pourtant, les feuilles bruissent étrangement, les fleurs imitent curieusement des bruits humains et les tiges se déplacent pour attraper d’éventuels restes de macchabées. Pire encore, les plantes peuvent vous infecter et pousser à l’intérieur de votre corps ! De quoi proprement vous filer des cauchemars.

Les plantes ici ont plus qu’un simple rôle ; elles sont omniprésentes et affamées, prêtes à tout pour s’émanciper de leur temple Maya et prendre en main la conquête du monde ! Vivaces comme jamais, flippantes à bien des égards, ces véritables pestes ne manqueront pas d’en faire crûment baver à nos jeunes en vacances et également à tous les spectateurs. Film fortement conseillé et méritant amplement la seconde place de ce classement.

Moi, pour les prochaines vacances, c’est le Groenland.  

1. La Petite Boutique des horreurs (Roger Corman, 1960) & (Frank Oz, 1986)

Forcément, avec un top 5 sur les plantes au cinéma, il était impossible de ne pas terminer avec ces deux films absolument grandioses autant l’un que l’autre ! L’illustration ci-contre est celle du film de 1986, mais je vous assure que les deux se valent facilement.

Dans celui de Roger Corman, nous avons le maladroit Seymour, amoureux de la jolie Audrey. Travaillant chez un fleuriste, les affaires sont rudes mais le jeune homme a fait pousser une plante hors du commun qui ne manque pas d’attirer les clients. Cette jolie petite plante carnivore, nommée Audrey Junior, ne tardera pas à se nourrir de sang frais et à grandir de manière démesurée. Et en plus… elle parle !

Dans le film de Frank Oz, nous reprenons exactement les mêmes bases… mais en chansons ! Comédie musicale, personnages hauts en couleurs, la plante est devenue beaucoup plus cartoonesque et s’appelle maintenant Audrey 2. Son appétit n’a pas changé et en plus… elle chante !

Si vous voulez voir les plantes à l’honneur, je vous conseille fortement ces deux métrages. L’un esthétique, posé et drôle, le second déjanté, musical et marrant, ils mettent en scène Audrey, la plante carnivore par excellence, et surtout personnage à part entière dans les deux films. En matière de belle plante, il n’y a pas mieux.

Voilà de quoi faire sécher toutes les autres plantes du classement.

Conclusion

Le monde du cinéma ne parle pas assez des plantes. Pourtant, il est évident que l’on peut trouver des films traitant du sujet et parvenant à mettre ces végétaux, omniprésents dans nos vies, à l’honneur. Pour l’intégralité de ces films, vous ne regarderez plus jamais votre fougère de la même manière. Moi je dis, osons dire merci aux plantes ; elles le valent bien.