Tire sur la corde pour que ça démarre

Actuellement, nous traversons vraiment une mode impliquant de reprendre les grands standards d’une lointaine époque pour en faire des suites directes se déroulant plus de quarante ans après les faits. Nous avons déjà eu le droit à une séquelle tardive avec Halloween en 2018 (récemment suivi en 2021 par Halloween Kills) et la duologie SOS Fantômes a eu sa suite directe également en 2021. Il n’est donc pas étonnant d’entendre parler du même procédé pour un certain Massacre à la tronçonneuse, dont le premier épisode est sorti en 1974, réalisé par Tobe Hooper. Débarquant sur Netflix, cette suite directe fait fi de tous les films la précédant.

A la réalisation, nous avons David Blue Garcia, déjà derrière la caméra pour le film Tejano en 2018. Ici, il s’agit de faire un bond de 48 ans pour nous présenter les retrouvailles de Leatherface et de sa victime chanceuse du premier opus, Sally. Mais comment orchestrer tout cela pour que ça fonctionne ? Le coup de vieux n’est-il pas trop important ? Reste-t-il assez d’essence dans la tronçonneuse pour causer un massacre ? On tire à plusieurs reprises sur la cordelette pour faire démarrer l’engin et on se lance dans la critique !

Une bande de jeunes fait l’acquisition d’une petite ville abandonnée au Texas dans le but de vendre les maisons aux enchères et créer un nouvel endroit branché. Ils découvrent une vieille femme et une homme imposant vivant dans le vieil orphelinat. Les jetant dehors, la femme fait un malaise fatal ce qui va mettre en pétard le grand bonhomme qui n’est personne d’autre que… Leatherface.

Bon, premier postulat ; je trouve l’excuse du retour de Leatherface extrêmement prétexte. Des jeunes bien sur eux, embourgeoisés à coin, se paient une petite ville pour faire du pognon et apporter un peu de luxe dans les environs. Même si on peut y voir une notion de la prise citadine dans les zones rurales, n’en reste que là, le contraste est assez effarant et difficile à avaler.

Heureusement, l’on retrouve une des figures les plus emblématiques du monde horrifique ; Leatherface. Campé ici par Mark Burnham, l’imposant gaillard à la tronçonneuse n’a rien perdu de sa superbe et prend toujours autant de place à l’écran. Qui plus est, la suppression de tous les nouveaux venus dans sa ville est une affaire de vengeance passablement délicieuse.

Il faut tout de même préciser que le reste du casting est dans le tir de ce qui lui est demandé… sans pour autant que les personnages aient un background bien étoffé. Melody (Sarah Yarkin), l’une des initiatrices de la vente, trimballe sa sœur Lila (Elsie Fisher) dans cette petite ville paumée, de peur de la laisser seule en zone citadine. En effet, cette dernière a survécu à une fusillade dans son école et en est encore traumatisée.

ET LÀ, on avait une écriture rêvée pour un personnage se retrouvant confronté au terrifiant Leatherface et même si l’évolution de Lila est présente dans le scénario, on ne peut qu’être déçu du manque de consistance qu’aurait pu apporter un passé comme celui-là. Mais… passons.

Nous avons également Dante (Jacob Latimore), un des piliers du groupe, et sa petite amie Ruth (Neil Hudson) ; Ginny (Alice Krige), la protectrice vieillissante de Leatherface ; Richter (Moe Dunford), un mécano du coin qui ne voit pas l’arrivée des jeunes d’un bon œil ; et John Larroquette en tant que narrateur, reprenant son rôle du film original ainsi que du remake de 2003.

Et parlons également de Sally, la survivante du premier opus ! L’actrice originale Marilyn Burns étant décédée en 2014, le rôle est repris par Olwen Fouéré. Maintenant ranger du Texas, elle a passé la majorité de sa vie à tenter de retrouver la malade qui l’a tant fait souffrir. Ses retrouvailles avec Leatherface vont être particulièrement… étonnantes.

Car au niveau scénario, j’ai vraiment eu l’impression de me retrouver devant un prétexte absolu pour sortir une suite. Devant techniquement sortir au cinéma, le métrage est finalement mis à disposition sur Netflix en février 2022. Choix étonnant quand l’on sait la potentielle capacité d’entrées qu’aurait pu engranger le film, non ?

L’histoire suit donc les jeunes débarquant dans cette ville fantôme, faisant du ménage en demandant à Ginny de bien vouloir dégager le plancher avant que celle-ci ne fasse un malaise. Leatherface perdant son seul contact qu’il a eu durant les 48 dernières années, il pète légèrement une case, parvient à se fabriquer un chouette masque et retrouve son engin de prédilection pour aller découper du d’jeun’s de manière revancharde.

Il faut le dire ; du gore, on en a ; mutilations, décapitations, blessures qui font mal, tout s’y trouve. Il est également nécessaire de préciser que contrairement au film original de 1974, nous avons ici une scène de massacre à la tronçonneuse digne de ce nom. Quand Leatherface s’énerve, ne vaut mieux pas se trouver dans un rayon approximatif de deux mètres… ce qui est très compliqué dans un bus-disco plein à ras-bord.

Mais tout cela ne rattrape pas une histoire cousue de fil blanc, sans réelle surprise, prévisible et n’apportant pas vraiment une évolution du film original, si ce n’est une mise à jour de l’environnement dans lequel évolue les personnages. A ce titre, la rencontre entre Sally et Leatherface est assez intéressante et c’est dommage de voir le personnage de la survivante si peu de temps à l’écran. Au moins, le face à face est bien présent.

Bien entendu, le métrage se termine avec une scène violente à souhait et la naissance d’une potentielle nouvelle survivante qui pourrait, qui sait, dans un nouvel opus, provoquer une évolution notable de la série. Là où Sally a échoué à retrouver son ennemi durant plusieurs décennies, cette nouvelle héroïne pourrait utiliser la technologie à sa disposition et nous présenter une véritable traque du tueur, faisant ainsi passer une possible suite dans un nouveau contexte plus nerveux mais cohérent avec le film présenté ici. Cela permettrait également de continuer à creuser l’évolution de son personnage qui reste le plus intéressant de ce métrage.  

Celui-ci reste d’ailleurs assez pauvre en matière par rapport à un Halloween de 2018 qui creusait vraiment les personnages (anciens et nouveaux) pour nous apporter une dimension scénaristique supplémentaire. Le film présenté ici se contente d’une nouvelle histoire, 48 ans plus tard, sans plus. Cela dit, il reste fidèle à l’original et pourra sans doute ravir les fans acharnés de la saga… ou les décevoir sur plusieurs points.

Se calant bien confortablement dans le canapé lové des suites directes de films des seventies ou eighties, Massacre à la tronçonneuse n’apporte pas de renouveau. Il s’agit simplement d’une mise à jour avec quelques nouvelles fonctionnalités gadgets mais qui n’apportent pas une réelle évolution à la saga. Cependant, l’aspect bien bourrin, l’utilisation de l’engin bruyant comme arme principale et quelques bonnes idées en cours de route, tout cela aide au visionnage sans pour autant nous coller de réels frissons.

Tronçonneur un jour… tronçonneur toujours !

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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