Seulement sur invitation

Les escape games sont maintenant chose courante dans notre société actuelle. Le domaine horrifique a déjà tenté de nous vendre l’idée avec Escape Room en 2017, exécrable sur tous les points. En 2019, en voyant l’arrivée d’un nouveau film basé sur la même idée, normal d’avoir un peu les jetons de retourner dans une escape room comme celle précédemment visionnée. Pour la réalisation, c’est Adam Robitel qui s’y colle, ayant déjà été aux manettes de L’étrange cas de Deborah Logan et Insidious : La Dernière Clé. Ose-t-on entrer ? Va-t-on trouver les indices ? Y a-t-il des sorties de secours en cas de problème ? On révise ses talents de roi de l’évasion et on tente le visionnage. ATTENTION : cet article contient des spoilers

Six personnes se retrouvent invitées pour un escape game extraordinaire avec 10'000 dollars à la clé s’ils parviennent à en sortir. Tous se rendent compte rapidement que le jeu est plus réel que ce qu’ils pensaient et la mort peut intervenir s’ils ne parviennent pas à déchiffrer les énigmes. Les voilà piégés dans le plus grand jeu d’évasion de tous les temps où ils devront faire preuve de logique et de tolérance pour s’en sortir.

Présentons rapidement nos candidats. Zoey (Taylor Russel) est une jeune étudiante extrêmement timide mais possédant un QI qui crève le plafond. Elle aime la physique quantique et la destruction de caméras de sécurité. Nous avons ensuite Ben (Logan Miller). Magasinier de son état, fumeur, légèrement porté sur l’alcool, il aspire à plus de responsabilités. Vient ensuite Amanda (Deborah Ann Woll), ancien soldat, balèze en gymnastique et ayant une horreur absolue des endroits confinés. Mike (Tyler Labine) est un sympathique routier qui a besoin d’argent. Sa cordialité, son humour et son optimisme comptent parmi ses meilleurs atouts. Jason (Jay Ellis) est employé dans une société boursière et se trouve donc apte à gérer les situations de stress. Pour terminer Danny (Nik Dodani) est un expert en escape games et se trouve être un geek accompli.

Maintenant vous prenez ces six personnes et vous les collez dans un escape game histoire de voir s’ils s’en sortent. Au niveau de leurs prestations, il n’y a pas grand-chose à redire. Chacun possède une personnalité propre (pas d’uniformité dans l’équipe) et a une histoire bien à lui. Il y a même un point commun qui les relie et qui se trouve être crucial dans le choix de leur présence dans ce jeu concocté par une grosse société appelée Minos (tiens, tiens, bon choix de nom). En plus, quel plaisir de revoir Deborah Ann Woll à l’écran (True Blood, Daredevil).

La personnalité des différents protagonistes aide grandement à la compréhension de l’histoire et également au bon déroulement de celle-ci. Chacun possède des aptitudes particulières et même si on a envie d’en cogner certains par moment (je pense notamment à Jason et Ben), n’en reste que c’est bien le but recherché en nous présentant les joueurs de cette manière-là.  

Au niveau des salles qui composent le jeu, il faut vous accrocher. Fini les pièces à la petite semaine ou les intrigues à deux francs six sous. Ici, c’est du sérieux. On commence par une salle d’attente où le thermostat pourrait poser un problème radical. On continue dans une salle sous la neige avec cabane dans les bois et lac gelé à l’appui. On se dirige ensuite dans un bar à l’envers de toute beauté avant d’atterrir dans une pièce où les chambres d’hôpital des protagonistes (tous des survivants) ont été refaites à l’identique. On termine la visite avec une salle psychédélique sur le fond comme sur la forme et une pièce rétrécissante.

Globalement, les salles envoient du lourd (particulièrement la salle d’attente et le bar, mes préférées) et possèdent des énigmes relativement cossues et bien amenées. On sent bien le stress des différents protagonistes à devoir trouver des indices et c’est là que le film met son accent ; si vous ne trouvez pas les indices, vous mourrez. Dès lors, c’est véritablement dans l’esprit d’un escape game que le film est construit.

On peut donc parler des effets spéciaux qui envoient du bon qu’il s’agisse de l’effet de chaud ressenti dans la première salle ou du design magnifique du bar à l’envers. La salle enneigée reste un bijou de technologie pour les acteurs présents sur les lieux mais ne parvient pas aisément à nous convaincre comme le reste. N’empêche, faire une escape room qui aurait ce cachet, ça doit envoyer du lourd, non ?  

Pourtant, on ne peut s’empêcher de se croire dans un Saw grandeur nature pendant toute la durée du métrage et il faut avouer que c’est un peu embêtant. Si l’on retranche le fait que nous ne sommes pas du tout dans un même contexte (quoique…), n’en reste que l’effet est là et c’est dommage. Au moins, en mettant l’accent sur les indices à trouver, ça nous permet de nous évader la moindre de cette impression.

L’histoire en elle-même est relativement simple et intrigante… du moins jusqu’à la révélation finale. Au début du film, nous rencontrons plusieurs personnes qui reçoivent un cube casse-tête à élucider dans le but de faire apparaître l’adresse où aura lieu l’escape game en question. Pendant tout le film, les caméras présentes dans les salles montrent bien qu’une bande de rigolos se bidonnent à regarder des gens claquer sous leurs yeux. Mais qui sont-ils ?

C’est là que le bât blesse. La révélation finale incluant une multinationale, une connexion Internet et des riches prêts à dépenser des sommes faramineuses pour voir des gens mourir gâche un peu la notoriété qu’aurait pu prendre le film. Certes, il n’est pas évident de trouver une excuse à ces fameux jeux d’indices, surtout que partir sur l’idée d’un gaillard souhaitant dévoiler lesquels étaient de vrais survivants, ce serait copier Saw.  

Mais du coup, on sent la fin du film comme un gros WTF international avec une dernière scène qui ne laisse aucun doute sur la suite que vont subir les survivants à cette session de jeu. Simulateur de vol, gros moyen, 4% de chance de réussite, un Game Master mystérieux, du matériel hi-tech, ça sent le complot à plein nez et surtout les biftons pour celui qui tient les manettes.

Le film se base pourtant sur une idéologie simplissime ; pour survivre, il faut travailler ensemble et ne pas aller trop vite en besogne. Dès la première salle, les tensions se mettent à fuser et si tous avaient pris le temps de réfléchir et de désigner un meneur, sans doute auraient-ils pu arriver plus loin ensemble. De toute manière, les dés étaient pipés mais ça, on ne pouvait pas le savoir avant le final.

Bien mieux que le film Escape Room de 2017, Escape Game nous fournit assez d’indices pour que nous puissions passer un bon moment devant ce métrage relativement atypique, où se mêlent technologie, thriller et une pointe d’horrifique. Une suite est d’ores et déjà prévue pour 2020 et avec une multinationale comme Minos, il faut s’attendre à tout… même au pire.

Moralité : l’anticipation ça a du bon. 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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