Star Wars, ton univers impitoyaaaaable !

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Star Wars est une énorme, une immense, une colossale machine. Depuis la sortie du premier opus (qui est en fait l’épisode IV) en 1977, la saga n’a pas fait que changer l’histoire du cinéma en s’imposant comme l’une des meilleures franchises et en inspirant des milliers de personnes, elle a également posé sa marque dans la culture en général. Après un bon épisode VII, auquel nous ne savions pas réellement à quoi nous attendre, voici que débarque, en 2017, l’épisode VIII, sous-titré Les Derniers Jedi. Ce nouveau film est réalisé par Rian Johnson, ayant déjà officié sur Brick (2005) et sur le très bon Looper (2012). En se mettant aux commandes d’un monstre comme cet épisode VIII, il n’a pas choisi le chemin le plus facile. Alors, ce nouvel opus va-t-il nous en mettre plein les mirettes ? Star Wars, est-ce toujours Star Wars ? Est-ce que la Force sera avec Rian Johnson ? On prend notre vaisseau spatial et on part en quête de réponses.

La Résistance est poursuivie par le Premier Ordre dans le but des les anéantir une fois pour toute. Afin de survivre et continuer la lutte, la flotte rebelle doit user de stratégie pour s’en sortir avec le moins de pertes possibles. Pendant ce temps, sur Ahch-To, la jeune Rey retrouve Luke Skywalker, Maître Jedi en exil, et lui demande de l’aide pour combattre le Premier Ordre. Refusant strictement de la former, il finit par accepter, malgré les conséquences que cela pourrait avoir. De son côté, Kylo Ren essuie les réprimandes du Suprême Leader Snoke et se voit obligé d’agir pour prouver son allégeance au Premier Ordre.

Dur, dur de résumer un épisode de la saga Star Wars. Pour être plus précis, ça se passe ainsi. Vous êtes tranquillement installés dans la salle quand les lumières s’éteignent et le rideau s’ouvre. Vous passez outre les publicités et les bandes-annonces avant que l’écran ne devienne noir. Soudain, vous entendez le thème de John Williams, qui signe également la brillante musique de cet opus. Les poils du dos se dressent, le texte défile ; vous allez regarder l’épisode VIII de Star Wars.

La scène d’introduction ne laisse aucun répit et remplit totalement les exigences du lancement de ce nouveau film. Rien que le bruit des lasers du destroyer du Premier Ordre colle des frissons. Ah, quel bonheur ! Et puis, voir Rey (Daisy Ridley) et Luke Skywalker himself (Mark Hamill) taper la causette sur une île au milieu d’un immense océan, ça n’a pas de prix, de même que de retrouver la générale Leia Organa (Carrie Fisher) dans ses œuvres. Celle qui était la princesse devenue leader de la Résistance s’est éteinte fin 2016, et sa présence dans ce métrage implique une émotion non négligeable.

On retrouve aussi les autres petits nouveaux, comme Finn (John Boyega), ancien Stormtrooper s’étant lié avec la Résistance, et bénéficiant d’un humour et d’un optimisme à toute épreuve. Poe (Oscar Isaac), l’intrépide pilote, n’a rien perdu de sa superbe et envoie toujours du lourd, dès la première scène. Bien sûr, Kylo Ren (Adam Driver) est également de retour pour nous jouer encore plus de mauvais tours et s’affirmer comme un méchant à part entière. Le plus grand fan de Dark Vador sera-t-il digne ?

A noter Laura Dern, dans le rôle de la vice-amirale Amilyn, avec une couleur de cheveux peu commune. Joonas Suotamo reprend le rôle de Chewbacca qu’il avait déjà tenu dans l’épisode VII. Andy Serkis, spécialiste de la motion capture, devient le Suprême Leader Snoke et Benicio del Toro fait un passage par le casting dans le rôle d’un voleur-escroc professionnel pour notre plus grand plaisir. Pour l’anecdote, l’acteur Anthony Daniels reprend son rôle de C-3PO, seul acteur à avoir joué dans l’intégralité des Star Wars.

Au niveau casting, on a donc du lourd, tant dans les anciens que les nouveaux. Les personnages de la première heure reviennent pour nous mettre de l’émotion plein les yeux, les nouveaux se débrouillent admirablement bien, et tout ce petit monde permet à l’univers Star Wars de grandir et de s’étendre, tout en nous faisant part de nouvelles prouesses, ou de nouveaux coups tordus pour certains.

Ce que l’on peut dire, c’est qu’au niveau du scénario, il y a beaucoup d’hésitations… qui finissent par trouver des ancres concrètes. Kylo ne semble plus vraiment savoir où il en est (tout comme Rey) et la tension monte au fur et à mesure que les deux personnages s’entrevoient via la Force. Qui basculera ? Qui restera ? Eh bien, je vous laisse le découvrir. Ce petit jeu du chat et de la souris, qui se dessine tout le long du métrage, laisse tout de même un semblant d’intrigue. Nous sommes dans de nouveaux épisodes, tout est potentiellement possible.

Les effets spéciaux sont gigantesques et nous en mettent plein la gueule du début à la fin. Impossible de déceler des quelconques malversations dans le visuel, tant l’ensemble forme un tout cohérent, magnifique et collant admirablement à l’univers. Qu’il s’agisse des batailles dans l’espace ou des passages sur les différentes planètes, la maîtrise est totale et ça fait franchement plaisir.

Que dire de la musique ? John Williams reprend son poste pour que des gouttelettes viennent s’immiscer dans nos yeux. Les différents thèmes sont repris magistralement et nous offrent une immersion complète dans l’émotion. Chevaleresque, détonante, précise, la BO est incroyable et nos oreilles disent un grand MERCI à ce compositeur talentueux.

L’histoire se suit sans complexes, entre dialogues, intrigues et scènes d’action. En regardant cet épisode VIII, on se dit que certaines scènes font juste office de remplissage (le voyage de Finn et Rose à Canto Bight prend relativement de place), mais visuellement, on prend une claque et surtout, cela permet très certainement d’introduire de nouveaux personnages dans la saga (coucou Benicio !). C’est donc avec une bonne dose de satisfaction que nous regardons ce nouvel opus, avec tout de même quelques passages too much (Leia dans l’espace… y’avait franchement pas un autre moyen ?), nous permettant de secouer la tête à de rares instants.

La Résistance continue de lutter contre la tyrannie du Premier Ordre et subit (on peut bien le concevoir) de lourdes pertes. Cela n’empêchera pas un dernier assaut dantesque sur Crait, planète au désert de sel possédant une étrange couleur. Après cette bataille, on souffle un bon coup en appréciant les derniers instants du métrage. La scène finale sur Canto Bight ne laisse aucun doute sur le fait que les Jedi sont loin d’être finis. Scène intrigante, touchante et clôturant à merveille ce nouveau film.

Fidèle à l’idéologie de la saga, nous arpentons la galaxie pour que la Résistance puisse perdurer et en finir une fois pour toute avec le Premier Ordre. Cependant, il a été souvent soulevé que cet épisode n’était pas vraiment un Star Wars à part entière, principalement dans son traitement. Pourquoi ça ? Eh bien parce que les blagounettes sont légion, que le bestiaire s’agrandit pour permettre plus de ventes de peluches, et que nous ne nous retrouvons pas vraiment dans un univers que l’on peut attribuer à celui créé par Georges Lucas. Qu’en est-il ?

On sent effectivement la notion détendue du rire de Disney, mais cela reste relativement rare, parsemé simplement dans quelques scènes. L’humour présent depuis les débuts de la saga est, lui, également de la partie. Alors même si quelques passages se veulent sortir tout droit d’un Lilo & Stitch, sur les plus de 2h30 de film, ce n’est pas cela qui fera pencher radicalement la balance.

Au niveau du bestiaire, il est simplement fabuleux. La franchise se veut pionnière en matière de créatures venant de toute la galaxie (allant même jusqu’à insérer les extraterrestres du film E.T. dans l’épisode I, La Menace Fantôme) et ce nouvel opus n’est pas avare dans ce domaine. C’est ainsi que nous passons notamment par une ville-casino (Canto Bight), grouillant de créatures en tout genre pour notre plus grand plaisir. Chewie aura également affaire à des petites bestioles mignonnes et drôles. Dans ces deux derniers cas, nous sommes d’accord, ça sent un petit peu l’entreprise au château.

Donc oui, les blagounettes sont légion, mais ça détend un peu l’atmosphère. Le bestiaire s’agrandit, mais permet une plus grande vision de la galaxie et l’univers qui va avec, car une galaxie, c’est grand. Et dans le fait que nous ne nous retrouvons pas vraiment dans un Star Wars, je pense que la question est plus complexe que cela.

Cela a-t-il vraiment changé lorsque Disney s’est approprié la franchise en 2012 ou est-ce l’époque de sortie de ces nouveaux films qui impose un changement de rythme ? Ou ne serait-ce pas nous qui avons changé depuis la sortie du premier film en 1977 ? Pour reprendre ce qui a été dit dans l’introduction, Star Wars est une immense machine et il est impossible de contenter tout le monde. Les nouveaux venus trouveront les anciens films vieillots et les aficionados de la saga crieront au drame à chaque nouvel opus, surtout si ce dernier comporte quelques changements. Dur, dur de faire un Star Wars.

Par contre, l’univers s’étend, comprend de nouveaux personnages, de nouvelles créatures et de nouveaux défis. Pour qu’une saga grandisse, il faut qu’elle puisse s’émanciper, changer, et parfois briser certains codes établis dès le départ. Star Wars fêtant, en 2018, ses 41 ans, il est dès lors compréhensible que des changements s’opèrent, même si ne sont pas ceux que l’on souhaiterait.

Star Wars, épisode 8 – Les Derniers Jedi en impose sur la quasi-totalité de ses aspects. Emotionnellement, on retrouve les anciens personnages et ça fait chaud au cœur de les revoir dans leur univers. Visuellement, c’est purement une grande baffe. Historiquement, on reste dans le tir de l’opus précédent et surtout de la globalité de l’univers mis en place par Georges Lucas. Pour tous, foncez le voir pour découvrir ou continuer cette franchise hors normes, ayant tant apporté au cinéma et à la culture en générale. Rian Johnson signe ici un excellent film, malgré les quelques remontrances que l’on pourrait lui faire, principalement sur son traitement. Le réalisateur de Looper connaît malgré tout le sujet et parvient à gérer la chose tout en conservant son style. Les Derniers Jedi est un épisode pivot, se situant après la reprise de la saga et conservant une très bonne qualité. Mais attention ; on attend l’épisode IX de pied ferme pour 2019. Car même si Star Wars est un monument, il faut prendre garde à ce qu’il ne chute pas. Oui, l’univers de Star Wars est vraiment impitoyable.

Que la Force soit avec eux !  

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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