Vous avez un appel en absence

Après un premier film réalisé par Takashi Miike dans la pure veine du J-Horror, les appels maudits n’ont pas fini de sonner. Suite directe de l’opus précédent sortie en 2005, La Mort en ligne 2 continue de faire sonner les portables pour la plus grande trouille de ceux qui reçoivent les appels. Réalisé cette fois-ci par Renpei Tsukamoto, on reste dans le J-Horror conventionnel en apportant un peu plus de complexité au scénario. Va-t-on se débarrasser de notre portable ? Notre sonnerie est-elle adaptée ? Pourquoi la technologie fait-elle si peur ? C’est parti pour quelques sursauts et surtout, n’oubliez pas de NE PAS rallumer votre portable après la séance. ATTENTION : cet article contient des spoilers

Les appels maudits continuent de se propager au Japon… et au-delà. Une institutrice, Kyoko (Mimula), son petit ami Naoto (Yu Yoshizawa) et l’inspectrice Takako (Asaka Seto) remontent la piste et découvrent que tout a commencé, il y a des années, dans une petite ville minière maintenant abandonnée. La malédiction peut-elle être stoppée ?

Comme toujours, les acteurs asiatiques sont dans le ton, feignant l’horreur comme ils savent si bien le faire. Un peu de surjeu, comme d’habitude, mais cela n’engrène en rien la qualité des prestations qui sont, ma foi, bien dans le tir. Pour du J-Horror, on est pile dans ce que l’on attend de ce genre de métrage. A noter que le seul acteur reprenant le même rôle qu’il tenait dans le premier film est Renji Ishibashi, en tant qu’inspecteur Yusaku Motomiya, qui fait cela dit plus une apparition qu’autre chose.

Dans le premier film, nous avions un scénario simple se basant sur des appels maudits reçus par les protagonistes et les projetant à leur mort futur par message vocal et heure du décès. Ici, on va aller un peu plus loin en tentant de décoder les origines de ce mal afin de pouvoir en finir avec lui. Mais parfois, le scénario semble se perdre en convention pour tenter de marquer la différence. En faire des caisses ne représente pas nécessairement de faire mieux… et c’est ce qui arrive.

On reste donc dans un ton très J-Horror conventionnel dans les premiers temps du métrage, avec son lot de morts via des messages vocaux et des vidéos montrant ce qui va fatalement arriver à ceux qui les reçoivent. Puis, on va partir dans le complexe avec la mise en place de l’origine de tout ce bazar. Tout en restant dans un ton horrifique, la seconde partie sera plus axée sur la découverte des origines des appels et on apprendra qu’il n’y avait pas une fillette incriminée… mais deux.

Dès lors, on se demande vraiment où a voulu aller le scénario en nous présentant deux malédictions en parallèle. Faire compliqué, mais pourquoi ? Une seule ne suffisait pas ? La première enclenche la seconde et ça devient un vrai petit bazar dans notre petite tête. Heureusement, le final du métrage nous laisse quand même coi, car on se fait relativement bien avoir et c’est une bonne chose qui rattrape un peu la perte de repère que l’on peut ressentir en cours de route. 

Autre joyeuseté ; c’est un vrai film d’horreur japonais pur jus, avec ses fantômes et apparitions terribles (le coup de la valise, les passages tout tranquilles avec des mains et des visions horribles en arrière-plan). C’est très bien maîtrisé du début à la fin, gardant un sentiment de tension constant dans notre petit palpitant en mal d’émotions fortes. Même si on ne décolle pas radicalement du canapé et que l’on ne se retrouve pas en PLS au milieu de notre salon, reste tout de même que l’ambiance est bien glauque. La sonnerie du téléphone portable, annonciatrice de la mort, reste toujours autant dans la tête et n’en a pas fini de vous poursuivre.

Pour un second opus qui se perd un peu dans les méandres d’un scénario trop complexe pour être honnête, La Mort en ligne 2 nous donne tout de même une explication sur la fin de l’opus précédent qui était relativement WTF. On sait maintenant ce qu’il s’est réellement passé et on peu continuer l’histoire, restant dans la même ligne téléphonique que le premier et en étoffant un peu l’univers malsain des appels maudits.

Conseillé à tous les amateurs d’horreur et les aficionados des anciens téléphones portables avec sonnerie polyphonique, La Mort en ligne 2 reste un petit film d’horreur sympathique, surfant sur le J-Horror le plus propre que l’on puisse trouver. Cependant, en se perdant dans son scénario sans réel espoir de pouvoir concrètement s’y retrouver, on perd un peu le fil (du téléphone) et on se retrouve pantois devant certaines révélations. Mais bon, pour passer une longue soirée pluvieuse, c’est le film qu’il vous faut.

Et enfermez votre portable avant le visionnage.