Ce cercle ne tourne pas rond

Avant de se lancer dans la critique de ce métrage, petite révision historique sur la franchise du terrifiant cercle. 

En 1998, Hideo Nakata, réalisateur japonais de talent, porte à l'écran Ring, tiré d'un roman de Koji Suzuki, narrant l'histoire d'une cassette vidéo tueuse. Plus exactement, après l'avoir visionnée, le téléphone sonne et la voix glauque d'une fillette appelée Sadako vous annonce qu'il vous reste 7 jours à vivre. La tante d'une victime va mener l'enquête sur cette étrange malédiction. 

Ce film est l'un des piliers ultime de l'horreur, tout d'abord car les japonais maîtrisent parfaitement les "Yurei Eiga" (films de fantômes) et ensuite car Hideo Nakata va au bout des choses pour nous coller la frousse de notre vie. 

En 1999, ce même réalisateur rempile avec Ring 2, parvenant également à faire mouche. On passera rapidement sur la suite, Ring 0 : Birthday, ainsi que Rasen (techniquement suite officielle du premier opus) et Ring Virus, sortis respectivement en 2000, 1998 et 1999, tous trois de réalisateurs différents. 

En 2002, un certain Gore Verbinski est propulsé réalisateur du remake américain de RingLe Cercle. S'étant essayé précédemment aux métrages de La Souris et Le Mexicain, on l'attendait au tournant pour réaliser un métrage horrifique et ce fut une réussite, Sadako étant renommée Samara pour l'occasion. Le Cercle nous plonge dans une angoisse profonde à la manière d'Hideo Nakata. Sa suite, Le Cercle 2, réalisée par ce dernier, connaîtra également un bon succès lors de sa sortie en 2005. 

Maintenant, nous pouvons attaquer Le Cercle - Rings, sorti en 2017 et réalisé par F. Javier Gutiérrez, suite technique du film Le Cercle 2. Eh bien, pour résumer, espérons que cette fois, la boucle sera bouclée. 

Dans la capacité de tourner en rond, ce film y parvient admirablement, arborant des reprises ou clichés des films du genre (Destination Finale pour le coup de l'avion, Don't breath pour le passage avec le personnage aveugle). Bien que l'on puisse voir cela comme des hommages aux métrages d'horreur des ce siècle, fort est de constater que le scénario, lui-même, tourne en rond. 

Holt, un jeune homme commençant la fac, ne donne plus de nouvelles à sa petite amie Julia. Après une étrange conversation via Skype, elle s'en va le retrouver pour en savoir plus et découvre qu'il est mêlé à une histoire de cassette maudite. Elle va alors regarder une copie de cette dernière pour le sauver et découvrir qu'un film se cache dans le film et pourrait apporter des réponses à la malédiction de Samara. 

Première chose ; si vous avez vu la bande-annonce, tenez-vous en à celle-ci. Elle ne reflète pas DU TOUT ce que va vous proposer le film. Enfin... oui... seulement dans les trois dernières minutes. Du coup, là où l'on s'attendait réellement à une "renaissance" de Samara, nous n'en aurons que les miettes. Prévisible au possible, tant au niveau des actions que des jump-scares, le scénario part dans les méandres du convenu pour nous proposer une enquête sur les véritables origines de Samara. Pourquoi ? POURQUOI ? Pourquoi toujours vouloir expliquer les origines du mal ? Les explications fractionnent les mythes et notre imagination, du coup, en prend un sacré coup. 

On passera par une clique de jeunes adultes décérébrés se transmettant la vidéo comme une copie pirate de la dernière saison de Game of Thrones, des rebondissements qui n'en sont pas, des révélations prophétisées à l'avance et un final extrêmement frustrant, là où aurait dû démarrer le métrage. 

Côté acteurs, nous avons Julia, jouée par Matilda Lutz, ne semblant clairement pas se rendre compte de l'horreur qui est en train de se jouer. Personnage intéressant mais totalement fade dans son traitement. Holt, son petit ami, est interprété par Alex Roe, déjà vu dans La 5ème vague. En mode lover-protecteur-qui-ne-contrôle-rien, il restera principalement en mode spectateur de sa propre histoire. Johnny Galecki est bon dans son rôle de Gabriel, même si ce dernier aurait pu être mieux traité. Pour finir, Vincent D'Onofrio joue le rôle de Burke, un aveugle énigmatique qui a son importance, ne serait-ce que pour le fait qu'il s'agisse d'un des meilleurs acteurs existants, caméléon à souhait. Mais que fait-il là au milieu ?

Dans ce foutoir, qu'en retirer ? Eh bien, cette franchise horrifique est parvenue à foutre les boules à une génération entière et là, au 21ème siècle, nous nous retrouvons avec un ersatz de film d'épouvante, nous proposant juste trois scènes bien senties sur un total de 1h40. Samara perd totalement de sa superbe ; on détourne le regard de notre écran de télé non pas par angoisse qu'elle en sorte, mais bien parce que voir le mythe se détruire fait mal aux rétines. 

On a bien eu peur du contenu du film, mais pas pour les bonnes raisons. Fans de cette franchise, passez votre chemin et remattez-vous les premiers opus japonais et les deux remakes américains. On peut le dire, le cercle des poètes du cinéma d'épouvante a bel et bien disparu. 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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