Un concept déjà exploré ?

Ah, les transpositions de jeux vidéo en film… c’est toute une histoire ! Le marché est juteux car beaucoup de gamers sont ravis de voir leurs personnages favoris à l’écran. Ce n’est donc pas étonnant qu’une franchise comme Uncharted puisse voir le jour au cinéma. Développé par Naughty Dog, cette série de jeux narre les aventures de Nathan Drake, chasseur de trésors de son état, voyageant à travers le monde pour résoudre une foule de mystères et en mettre plein la vue avec ses connaissances historiques. Un genre de Tomb Raider avec un personnage masculin, comme dirons beaucoup.

Donc, cette franchise est mise à l’honneur au cinéma en 2022. Réalisé par Ruben Fleischer (Bienvenue à Zombieland, Venom), le film retrace particulièrement les premiers pas de Nathan Drake comme aventurier et sa rencontre avec son ami et mentor, Victor Sullivan dit Sully. Mais est-ce que la transposition a été bien réalisée ? Que vaut réellement le film ? Est-ce un trésor caché ou une vieille babiole ? Pour le savoir, on enfile son costume d’aventurier et on se lance dans la critique !

Nathan Drake se retrouve embrigadé dans la recherche de l’incroyable trésor de Magellan, étant « engagé » par un certain Victor Sullivan. D’abord peu enclin à accepter l’offre de cet illustre inconnu, il va changer d’avis en apprenant que son frère, disparu depuis des années, serait peut-être également sur la piste du trésor. Ils s’en vont donc à la recherche d’indices pour retrouver quelques tonnes d’or tout en évitant de se faire attraper par la puissante famille Moncada.

Dur, dur de transposer ce genre de jeu ; il ne faut pas que cela ressemble trop au matériau d’origine mais il faut s’en rapprocher assez pour raconter une histoire cohérente et qui puisse plaire aux gamers assidus comme aux néophytes du genre. Ce film est le parfait exemple de la complexité que cela peut engendrer.

On se retrouve donc dans une histoire blindée d’aventure, de voyages à travers le monde, d’échanges de coups de feu et d’énigmes centenaires à résoudre. Du côté action, le film n’est pas pingre et nous propose quelques scènes bien senties, agrémentées d’effets spéciaux tout à fait corrects, permettant une bonne immersion dans le récit.

Et il faut dire que le casting aide grandement à la chose. Peu étonnant de retrouver Tom Holland dans le rôle principal. Après son succès détonnant en tant que Spider-Man, le jeune acteur endosse un rôle vidéoludique charismatique tout en apportant une touche de fraîcheur bienvenue. A ses côtés, un certain Mark Wahlberg interprétant Sully. Escroc notoire dans l’impossibilité d’accorder sa confiance à autrui, il reste assez mystérieux tout en ayant une grande gueule correspondant bien au personnage.

Chloe Frazer, jouée par Sophia Ali, est une jeune chasseuse de trésors téméraire et aimant jouer sur plusieurs tableaux, qui permet d’apporter un peu de féminité dans un monde de brutes. Le méchant de l’histoire n’est autre qu’Antonio Banderas (dont la voix française est celle de Bernard Gabay, également comédien de doublage principal pour… Robert Downey Jr. alias Tony Stark. Coïncidence ?) dans le rôle de Santiago Moncada, un puissant milliardaire qui estime que le trésor de Magellan lui revient de droit. Pour le soutenir dans sa tâche, Tati Gabrielle interprète Jo Braddock, une mercenaire tenace et ne craignant pas de se salir les mains pour obtenir ce qu’elle souhaite. A noter l’apparition franchement bonnard de Nolan North, posé pépouze sur une plage. Ce nom ne vous dit rien ? Il s’agit de la voix originale de Nathan Drake dans les jeux Uncharted.

Avec un casting comme celui-là, impossible de ne pas attiser l’envie des spectateurs de voir le film. Et je dois bien avouer que ça fonctionne. Même si plusieurs libertés sont prises en matière d’écriture des protagonistes (faire du copié-collé du jeu à l’écran, ça aurait été rasoir), n’en reste que chacun se trouve être à sa place.

Et en matière de scénario, est-ce le jackpot ? Comme dit précédemment, il faut prendre un certain nombre de libertés, ce qui est également le cas en matière de récit. Nous nous retrouvons alors dans un cadre qui précède apparemment les jeux, permettant la découverte des personnages et de leur passé (la période en orphelinat de Nathan et son frère (Rudy Pankow), sa passion pour l’histoire, la rencontre entre lui et Sully).

On ne peut donc pas cracher dans la soupe en disant que tout cela n’est que foutaises ; on nous présente une trame inédite s’inspirant des différents opus afin de créer un monde cinématographique cohérent autour de la série de jeux. On reste relativement bien croché du début à la fin, l’alternance entre les scènes d’action et celles qui sont plus posées est bien structurée et on assiste à un spectacle magnifiquement pop-corn où l’on trouve ce que l’on est venu chercher ; de l’aventure !

Bien que restant sagement sur ses rails, l’histoire nous propose de voyager à différents endroits (New York, Barcelone, au beau milieu de l’Océan Pacifique) et se trouve avoir un bon rythme. La scène finale est digne des jeux et il arrive même que lors du visionnage, on se demande si les mouvements n’ont pas été repris trait pour trait des épisodes vidéoludiques (pas vrai, Beep-Beep ?).

Et il y a cette scène inter-générique, annonçant une possible suite (qui n’est pas encore confirmée), que les gamers reconnaîtront bien ; les personnages de Nathan et Sully sont lancés, une possible franchise cinématographique aussi. Etant fan des jeux, j’attends avec impatience de voir comment une possible suite va être travaillée, surtout si l’on s’aventure un peu plus loin pour se rapprocher de ce qui est présenté dans l’univers vidéoludique.  

Cependant, pour un film qui se veut en plein dans la notion d’aventure, il y a peu de risques pris. On reste dans un cadre extrêmement connu par rapport à d’autres métrages du genre (qu’il s’agisse de film d’aventure ou de transposition de jeux) et il manque peut-être un grain de folie pour permettre de passer au stade au-dessus. Mais dans l’ensemble, si le but est de passer un bon moment ; le but est atteint.  

Franchement sympathique, sachant s’émanciper assez de la franchise vidéoludique sans aller trop loin non plus, Uncharted plaira à tous les fans de films pop-corn que l’on peut mater pépouze lors d’une bonne petite soirée ciné. Acteurs bien cadrés, humour faisant souvent mouche, action à gogo et cascades en série, le tout sur un fond de chasse au trésor à travers le monde, ça détend ; c’est chouette ; ça fait du bien.

Bon, je vais recommencer la série de jeux pour garder cette ambiance encore un moment.

Vu au Cinéma Colisée de Couvet

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