Maman ! Il est Bagul, le monsieur !

Logique. Sinister, en 2012, a engrangé plus de 77 millions de dollars… pour un budget de 3 millions. Donc, une suite verra le jour en 2015. Ce qui est rassurant, c’est que nous retrouvons les scénaristes du premier opus ; C. Robert Cargill et Scott Derrickson qui était également réalisateur. Ici, sa place est prise par Ciaran Foy, aux commandes du mitigé Citadel en 2012. On le sait (à tort ou à raison), les suites, ce n’est jamais très folichon. Alors est-ce que celle-ci parviendra à convaincre ? Le croque-mitaine de l’histoire, il est cool ou Bagul ? La frénésie du pognon aura-t-elle raison de ce métrage ? Que d’interrogations ! ATTENTION : cet article contient des spoilers

Plusieurs années après la mort terrible de la famille Oswalt, l’ex-adjoint du shérif qui avait aidé Ellison continue de traquer Bagul en détruisant les lieux par où il est passé. Son enquête le mène dans un endroit où habitent une mère, Courtney, et ses jumeaux, Dylan et Zach. Mais Bagul et « ses enfants » sont déjà sur le coup pour engluer Dylan dans leurs pratiques sacrificielles atroces, l’enfant étant obligé de regarder des films tournés par les autres bambins. Continuant son enquête, l’ex-adjoint devra tout mettre en œuvre pour en finir une fois pour toute avec cette entité maléfique.

On retrouve l’adjoint du shérif de Sinister (James Ransone) dans ce nouvel opus, faisant le lien avec le précédent, et souhaitant stopper Bagul dans ses agissements. Courtney (Shannyn Sossamon) vit un calvaire. Fuyant son mari violent, elle ne cesse de déménager pour que ce dernier ne la retrouve pas et ne lui prenne pas ses enfants. Dylan (Robert Daniel Sloan), doux et posé a été choisi par les enfants de Bagul pour devenir l’un d’entre eux. Cette situation déplaît à Zach (Dartanian Sloan), violent et colérique, souhaitant être élu à sa place. Le Dr. Jonas (interprété par Vincent D’Onofrio dans le premier opus) étant absent, c’est son collègue, le Dr. Stomberg (Tate Elligton) qui le remplace, apportant de l’aide à l’ex-adjoint pour en apprendre plus sur Bagul. Milo (Lucas Jade Zumann) est le chef des enfants de Bagul, intimidant et convaincant, surtout pour son premier long-métrage. Nicholas King reprend le masque de Mr. Cruel pour ce nouvel opus.

Dans l’ensemble, les prestations sont intéressantes… mais un peu clichées, surtout comparé au métrage précédent qui se la jouait plus naturel. Le héros solitaire arrivant dans la maison d’une mère de famille en situation critique, tout cela concordant admirablement avec la venue de Bagul dans les parages, on ne ressent plus un malaise comparable à celui du premier opus, surtout concernant les enfants. Les jumeaux (frères dans la vraie vie) nous offrent une prestation convaincante entre eux, même si l’écriture de leurs personnages semble un peu surfaite. Il en va de même pour les enfants de Bagul qui étaient, il faut le dire, nettement plus flippant quand ils n’ouvraient pas la bouche, même si leurs sourires malsains en visionnant les films restent flippants.

Les films dans le film, parlons-en. Nous avons ici la même chose que dans Sinister, à savoir des métrages qui mettent clairement mal à l’aise. Entre une partie de pêche au crocodile, une électrocution en bonne et due forme, une visite chez le dentiste et une session de torture particulièrement éprouvante dans une église (merci Milo !), y’aura de quoi faire. Mention spéciale au segment du matin de Noël, un passage réellement… glaçant. La musique présente durant ces enregistrements aide grandement à conserver une ambiance sinistre, ce qui n’est pas pour déplaire.  

Outre ces films, l’enquête menée par l’ex-adjoint et les manifestations de Bagul viendront compléter une trouille bienvenue, le méchant croque-mitaine arrivant à nous faire sursauter à coup de jump-scares, mais aussi en apparaissant sans bruit au moment où l’on s’y attend le moins. Constitué d’une ambiance moins lourde que son grand frère, Sinister 2 semble plus détendu et surtout ancré dans un scénario sans oser faire plus fort et aller plus loin.

Ici, le temps est à l’explication. Nous aurons donc une dissertation sur un crime de Bagul commis dans les années 70, avec, en prime, un petit air de piano et quelques voix flippantes dans une radio. C’est aussi pour cette raison que les enfants du méchant monsieur ont une présence plus marquée dans ce métrage. Maintenant que nous sommes au courant du fonctionnement de Bagul, il est temps de nous montrer comment il procède. Du coup, le soufflé retombe un peu et le croque-mitaine-Willy-Wonka-dark semble un peu moins menaçant.

La romance entre l’ex-adjoint et la jeune mère tombe à plat, n’apportant pas de réel enjeu, si ce n’est quelques coups de poing à mettre dans la tronche du pauvre héros, via le mari de Courtney. Ce dernier, interprété par Lea Coco, est criant de vérité et parvient à nous coller les miquettes tout en réveillant en nous un profond sentiment d’injustice lors d’un repas de famille particulièrement éprouvant pour le pauvre Dylan. Comme quoi, l’horreur peut se jouer dans les moments de l’existence n’impliquant pas de surnaturel.

Pourtant, le scénario se suit sans mal et tout est compacté dans un ensemble cohérent, allant même jusqu’à reprendre le personnage de l’adjoint du premier film pour se mettre en quête d’un moyen de tuer Bagul. Les choix des personnages ainsi que les raisons de leurs actions sont également cohérents, jusque dans ce qui pousse Courtney à finalement quitter la maison, enclenchant ainsi la malédiction. Nous aurons droit à une scène de course-poursuite où les enfants de Bagul se mettront à l’œuvre pour que l’un des fils de Courtney tue sa famille et puisse ainsi accomplir le rituel. Le bien triomphe toujours à un moment et ça ne sera que partie remise, Bagul apparaissant une ultime fois pour nous montrer que, tôt ou tard, il reviendra pour terminer ce qu’il a commencé.

Sinister 2 est une suite, ça c’est sûr. Personnages moins profonds, situations moins crédibles, explications plus fournies, on peine à se sentir mal comme devant le premier opus et c’est bien dommage. Là où l’histoire pouvait devenir gigantesque et nous offrir du sinistre 2.0, on se retrouve avec certes un bon film, mais ne parvenant pas à se hisser ne serait-ce qu’à un niveau satisfaisant de sinistritude. Si Bagul revient, espérons qu’il soit un peu plus en forme.

En attendant de savoir comment en finir avec lui et si vous avez des enfants, évitez de déménager. 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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