On n'est jamais mieux que chez soi

Une série horrifique sud-coréenne avec des monstres dedans ? Bien sûr que je vais procéder au visionnage ! Débarquant en décembre 2020 sur la plateforme Netflix, la série Sweet Home est tirée d’un webtoon éponyme de Kim Carnby et Hwang Young-chan. L’action se déroulant au cœur d’un immeuble, on y suit une troupe de survivants se dressant contre des hordes de monstres particulièrement affreux. Créée par Netflix, cette histoire va-t-elle nous changer des standards habituels de zombies ? Visuellement, est-ce que ça vaut le coup ? Qui sont les véritables monstres dans l’histoire ? On prend sur soi, on évite la transformation et on se lance dans la critique.

Cha Hyun-soo (Song Kang) arrive dans un nouvel appartement situé à la résidence Green Home. Dépressif et solitaire, il vit seul depuis la mort tragique de ses parents. Peu après son arrivée, il est témoin d’un acte effroyable de la part de sa voisine. Les habitants, ainsi que le reste du monde, se transforment en monstres difformes. En faisant la connaissance d’autres survivants, tous vont tenter de découvrir le fin mot de l’histoire… en prenant garde de ne pas se faire dévorer… ou de se transformer.

On peut démarrer en disant que les acteurs présents dans cette production n’en sont pas à leur coup d’essai dans leur pays. Song Kang convainc dans son personnage désespéré et montre bien la dualité se trouvant en lui. Pyeon Sang-wook (Lee Jin-wook) est le bad boy du coin que tout le monde prend pour un gangster. Sa placidité ainsi que sa force brute restent cependant des atouts. Pour conclure le casting principal, nous avons Seo Yi-kyeong (Lee Si-young), une pompière déterminée, combative et sachant manier un camion de pompier.

Ensuite, nous avons une pléiade de personnages récurrents tous aussi savoureux les uns que les autres ; Eun-hyuk (Lee Do-hyun), ex-étudiant en médecine et leader de l’équipe des survivants, accessoirement frère d’Eun-yoo (Go Min-si), ancienne ballerine et peste imbuvable que l’on apprend à aimer au fil des épisodes ; Jae-heon (Kim Nam-hee), chrétien convaincu, héros et habile manieur du katana ; Ji-soo (Park Gyu-young), belle et jeune bassiste ayant débarqué dans l’immeuble après le suicide de son petit ami ; ainsi que Du-sik (Kim Sang-ho), un homme dans un fauteuil roulant sachant fabriquer une arme mortelle avec un balai-brosse, un couteau et une batterie.

Bien d’autres font partie des survivants de Green Home mais je vous laisse le soin de faire leur connaissance par vous-même. A noter que comme dans beaucoup de productions sud-coréennes, on se prend rapidement d’empathie pour les personnages, ces derniers bénéficiant d’une écriture soignée et complète. C’est donc avec une certaine délectation que nous en apprenons plus sur eux et que nous sommes témoins de leur évolution au cours de la série.

En matière d’histoire, il faut dire que Sweet Home reste dans les standards de ce que l’on connaît déjà. Vous prenez la majorité des films de zombies, vous remplacez ceux-ci par des monstres et BOUM, vous obtenez le scénario. Cependant, l’intérêt certain pour la série ne réside pas tant sur son fond… mais sur sa forme. Dans la majorité des productions de ce genre, l’attitude des êtres humains dans un contexte tragique est nettement plus intéressante que le danger fondamental devant lequel ils se dressent.

MAIS, Sweet Home va nous proposer des monstres issus des désirs les plus profonds de leurs victimes. Ceci découle alors sur un bestiaire hallucinant, nous proposant des créatures horribles, vicieuses et reflétant tragiquement les souhaits cachés de ceux que l’on pouvait jadis appeler des humains. Un œil géant, un monstre protéiné, une créature aveugle mais avec une ouïe de fou et une araignée particulièrement retorse ne sont que quelques exemples des bestioles présentes à Green Home.

Avec des effets spéciaux qui ne sont pas en carton, on assiste alors à un déferlement de monstres liés à des désirs humains. Alors oui, il peut arriver que les effets soient visibles mais cela ne péjore en rien le frisson que chacune des créatures nous fait ressentir le long de notre épine dorsale. Vous pensez bien qu’avec un tel manège de monstres, le gore sera de la partie… et c’est le cas ! N’oubliez pas votre parapluie car je vous le dis, ça éclabousse pas mal.

On assiste donc à la survie d’un petit groupe au cœur d’une malédiction mondiale transformant certains humains en monstruosités hors normes. En découvrant non seulement les personnages mais aussi leurs antagonistes, toute la problématique de qui est le plus méchant peut s’ouvrir au débat. Surtout avec la présence de Hyun-soo, ce dernier étant infecté… mais pas totalement.

Comme mentionné plus haut, c’est un thème récurrent dans les histoires de monstres et particulièrement de zombies. Mais ici, le traitement est fait d’une manière dynamique et il faut avouer que ça donne un coup de jeune à la thématique. Qui plus est, les personnages étant intéressants et bien construits, on prend encore plus de plaisir à se poser la question ; qui, du gros balourd explosant les gens d’un coup de poing ou du commerçant avare ne souhaitant pas donner de la bouffe aux survivants, est le pire ?

Pour hausser le tout, Sweet Home bénéficie de moments bien foutus, comme un combat entre un monstre géant et un camion de pompier ou un jeu de cache-cache bien flippant entre Hyun-soo et une créature aveugle. La tension et l’action sont au centre du récit, non sans oublier une certaine émotion. Durant l’épisode huit, une scène particulièrement prenante se tiendra devant un ascenseur avec la chanson Warriors du groupe Imagine Dragons en fond. Une petite larme ?

Malgré quelques petits coups de mou, le rythme est bon et nous invite à directement visionner l’épisode suivant. On en arrive alors à une conclusion certes commune mais nous faisant entrevoir potentiellement une deuxième saison. Celle-ci n’as pas encore été confirmée mais la production serait d’avis de se lancer et d’en profiter pour insérer les monstres qui n’ont pas encore pu être repris du webtoon (je pense notamment au Face Monster pour ceux qui connaissent).

Alors, cette série est-elle exempte de défauts ? Je dois dire que j’ai pris un pied énorme à la visionner et qu’il s’agit franchement d’un beau travail. Donc, mises à part quelques lenteurs peu présentes… il ne resteraient que les facilités scénaristiques. OK, là, je pinaille, et je ne sais pas si c’est dû au fait que je regarde énormément de choses, mais quelques éléments sont outrepassés pour permettre de continuer l’histoire sans trop se prendre la tête.

Typiquement, à quoi cela sert de barricader l’entrée comme des malades parce des monstres se trouvent devant si c’est pour que tout pète dans l’épisode neuf avec l’arrivée de pillards… laissant un trou béant à la porte principale ? Les monstres sont-ils allés faire un tour le temps d’un épisode pour éviter que ça parte en cacahuète ? Qui plus est, certains figurants se font tuer en cours de route… mais cela ne semble pas affecter grand-monde. On s’en balec de la chair à canon ; on ne fait des funérailles que pour les récurrents.

Comme je vous l’ai dit ; je cherche vraiment quelque chose à redire, mais ces deux éléments m’ont sauté à la tronche en fin de saison. Il faut également avouer que l’aspect « live » de la série colle beaucoup au matériau d’origine et que cela montre bien que les créateurs savaient ce qu’ils faisaient. Ces quelques légères imperfections n’enlèvent rien au spectacle.

Il faut également mentionner qu’une foule de thèmes sont présents, notamment les désirs humains enfouis et leurs conséquences, mais aussi, et c’est là le thème central, le fait de se sentir chez soi. Est-ce le lieu ou les gens avec qui nous partageons notre vie ? Dans cette première saison, la réponse vient en musique et ce qui nous est présenté met réellement du baume au cœur.

Sweet Home est donc un excellent show horrifique sud-coréen ! Des personnages attachants et intéressants, des monstres difformes et dangereux, une base commune mais qui sait se démarquer et un rythme bien soutenu pour plus de plaisir. En cette période où il fait froid dehors, rester chez soi et mater cette série semble une bonne solution. Amateurs du genre, lâchez-vous ; c’est monstre bien !

C’est marrant de se demander en quoi on pourrait se transformer.

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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