Pas envie de finir à l'asile ?

En 2011, un found footage horrifique sort sur les écrans, réalisé par The Vicious Brothers. Derrière ce nom peu avenant se cachent deux hommes ; Colin Minihan (canadien) et Stuart Ortiz (américain). Editeurs, scénaristes et réalisateurs, ils tentent le pari de mettre une trouille bleue à leur public en pondant Grave Encounters. Bon… un asile… une bande de pseudo-scientifiques à la petite trentaine… des phénomènes étranges… ça nous mène où, tout ça ?

Lance Preston et son équipe de chasseurs de fantômes tournent des épisodes pour une émission de téléréalité nommée Grave Encounters (« Rencontres d’outre-tombe). Tout semble leur sourire jusqu’à ce qu’ils en arrivent à leur 6ème traque dans l’hôpital psychiatrique abandonné de Collingwood. Enfermés par le gardien sur leur demande, ils vont se mettre en quête de preuves de l’existence du paranormal dans ce lieu. Leur rencontre avec l’univers de la mort ne sera pas des plus sympathiques.

Tout comme une tarte, c’est toujours le même fond ; lieu abandonné, phénomènes étranges, apparitions furtives, altercations violentes avec l’au-delà. On retrouvera ici tous les ingrédients d’une bonne pâte cinématographique, surfant habilement sur les conventions déjà établies et jouant avec nos nerfs sur des principes vus et revus. Cependant, tout comme dans l’élaboration culinaire d’une tarte, c’est ce qui va être placé dessus qui déterminera si elle est bonne ou non.

Grave Encounters ne prendra pas trop de risque dans les trente premières minutes de son histoire. Pourtant, on se surprend à prendre en sympathie cette équipe de ghostbusters, à commencer par le leader, Lance Preston. Joué par Sean Rogerson, il a déjà fait quelques passages dans plusieurs séries (Supernatural, Fringe, Smallville) et cadre très bien avec le présentateur du groupe souhaitant plus que tout informer le public. Son rôle transitera par plusieurs états émotionnels qui seront bien menés.

Ashleigh Gryzko (Sasha), Merwin Mondesir (T.C.), Juan Riedinger (Matt) et Mackenzie Gray (Houston) viennent compléter l’équipe, chacun avec son vécu et son bagage émotionnel. A noter la prestation sympathique de Mackenzie Gray, jouant un médium en carton-pâte fort bien amené. Dans l’ensemble, on retrouve des acteurs qui s’éclatent et qui semblent, parfois, réellement avoir peur.

Pour reprendre le début du film, les trente premières minutes seront utilisées pour la présentation de l’équipe, du lieu de tournage et l’installation du matériel. Même si cela peut paraître redondant et surtout d’un ennui mortel, on collecte toutes les petites informations nous passant sous les yeux pour deviner lesquelles nous reviendront en pleine poire durant le film. Du coup, on passe un bon moment.

Dès que la longueur se fait sentir… ça démarre ! A partir du moment où le Scooby-Gang se rendra compte d’une présence hostile dans le bâtiment, ça ne s’arrêtera plus. Le scénario nous emmène loin… très loin pour parvenir à nous garder dans cet endroit lugubre, à tel point que l’envie d’en sortir se fait réellement sentir. Bien que certaines astuces scénaristiques puissent paraître désuètes ou carrément hors propos, on n’aimerait clairement pas se retrouver à leur place et du coup, la magie opère.

De la trouille ? Il y en aura, ne vous inquiétez pas. La plupart du temps, tout est joué sur l’ambiance et la tension, contrairement à beaucoup de métrages qui se contenteraient de balancer quelques images chocs dans la tronche avec une grosse musique au synthé pour faire sursauter le public. Ici, on y va lentement mais sûrement, permettant quelques décollages de fesses du canapé forts bienvenus !

Le final nous fait tomber dans un désespoir total. On se demande même pourquoi, tout d’un coup, on se sent aussi mollasson. Qu’importe ! On vient de se balader dans les couloirs d’un asile d’aliénés hanté et, franchement, on a passé un délicieux moment horrifique. 

Bien sûr, plusieurs choses ne collent pas, notamment dans la finalité des explications concernant le bâtiment, même si l’on peut clairement déduire ce qu’il s’est passé pour que les esprits soient autant en pétard. Pour avoir le fin mot de l’histoire, il faudra voir le numéro deux, ce dernier venant combler les quelques vides laissés dans le premier opus. Rien de grave ici.

Quelques incohérences çà-et-là, des effets spéciaux visibles par moment, des fantômes à grandes gueule qui surprennent sans forcément nous faire fuir, Grave Encounters n’est pas exempt de défauts. Cependant, on voit qu’il y a un amour du genre derrière ce film et que les Vicious Brothers ont certainement dû s’éclater à mettre en boîte un métrage comme celui-là. Donc, quand on fait les choses avec passion, ça se voit.

Sans vraiment rechercher l’originalité absolue, Grave Encounters nous colle tout de même une bonne trouille grâce à quelques idées bien trouvées et un casting sympathique. Idéal pour passer une soirée d’horreur, le son à fond et les lumières éteintes, tout cela avant d’aller visiter la bâtisse abandonnée au coin de votre rue pour finir la nuit en beauté, devenant zinzin au moindre craquement de planche… et sans doute terminer à l’asile. Au moins, vous aurez vu Grave Encounters.

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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