Test your might !

Mortal Kombat, c’est une longue histoire. Le premier jeu sur borne d’arcade sort en 1992, créé par John Tobias et Ed Boon. Tandis que la franchise de jeux s’allonge, deux films sortent ; Mortal Kombat de Paul W.S. Anderson (1995) et Mortal Kombat : Destruction finale de John R. Leonetti (1997). Le premier ne faisant pas l’unanimité et le second étant une œuvre d’art en matière de nanar, le cinéma oublie la franchise… jusqu’en 2021 ! Cette année-là débarque le nouveau Mortal Kombat, dirigé par Simon McQuoid, un nouveau dans le monde du cinéma. On nous promet un grand respect des jeux et une violence extrême. La promesse est-elle tenue ? Ce film effacera-t-il les deux précédents ? Est-il prêt à gagner le tournoi ? « Get Over Here » et c’est parti pour la critique ! ATTENTION : des spoilers sont présents dans cet article

Pas fortiche, Cole Young (Lewis Tan) est un combattant de MMA qui est qualifié de punching-ball humain. Pourtant, il va se retrouver courser par un mystérieux assassin nommé Sub-Zero (Joe Taslim) qui veut l’empêcher de retrouver d’autres champions du Royaume Terre. Ceux-ci doivent participer au Mortal Kombat, un tournoi durant lequel les gagnants pourraient empêcher notre planète de se faire envahir par l’Outre Monde.

Bon, je pense que la plupart d’entre vous connaissent déjà l’histoire. Pour les autres, vous pouvez vous refaire la série de jeux (dont les trois derniers sont excellents) ou tenter le visionnage des deux premiers films (avec une préparation psychologique adéquate pour le second). Mais pas d’inquiétude ; même si le nom de Shao Kahn ne vous dit rien et que vous ne savez pas où se situe l’Outre Monde, le métrage de 2021 donne tout de même quelques informations.

Grand fan de la série, j’attendais ce film avec une réelle impatience. Qu’est-ce que ça donne après le visionnage ? Tout d’abord, la production a ENFIN choisi un acteur asiatique pour le rôle de Raiden (Tadanobu Asano), rôle précédemment tenu par Christophe Lambert (1995) et James Remar (1997). Un bon point de départ.

Ensuite, on ne peut pas nier que le respect du matériau d’origine est présent et que les personnages collent entre l’univers cinématographique et vidéoludique ; Sonya Blade (Jessica McNamee) se défend bien ; Kano (Josh Lawson) est grossier, imbu de lui-même et insupportable… comme le perso du jeu ; Jax (Mehcad Brooks) a les bras pour porter son rôle ; et Raiden se rapproche bien du dieu du tonnerre irascible des derniers opus sur console.  

On peut même citer quelques prouesses dans les personnages à commencer par Cole Young (Lewis Tan). Créé spécialement pour le film, ce nouveau kombattant a une histoire qui se tient, une personnalité bien à lui et une méthode de combat qui envoie du lourd. Cependant, ce sont Hanzo Hasashi alias Scorpion (Hiroyuki Sanada) et Bi-Han alias Sub-Zero (Joe Taslim) qui remportent la palme. Le fondement même du film se base principalement sur leur confrontation, le design des personnages est top et ils se battent furieusement, nous gratifiant d’un combat final à la hauteur. Pour l’anecdote, le réalisateur devait demander à Joe Taslim de calmer ses ardeurs pendant les scènes de fight, ce dernier bougeant souvent trop vite pour la caméra.

Et puis, il y a les laissés-pour-compte ; Shang Tsung (Chin Han), puissant sorcier de l’Outre Monde, ne casse pas des briques ; Liu Kang (Ludi Lin), kombattant iconique des jeux, se retrouve à interpréter les midinettes jouant avec le feu ; Kung Lao (Max Huang), perso grandiose, se bat bien, violemment, mais est rapidement expédié ; Mileena (Sisi Stringer) a la hargne mais pas la manière ; et Nitara (Mel Jamson), kombattante peu connue, se la joue Sheeva dans Destruction Finale en se faisant rapidement virer du film. On se console en se disant que même si le personnage de Kabal (Daniel Nelson/Damon Herriman) n’est pas développé pour un sou, au moins il apparaît à l’écran.

Toute cette petite bande se fout donc joyeusement sur la gueule pendant près de deux heures. Le film démarre et les premières minutes promettent de nous offrir quelque chose de totalement différent des autres métrages. L’histoire entre Hanzo et Bi-Han se met en place, ça claque fort, ça ne rigole pas et on peut ensuite démarrer dans le vif du sujet.

Il y a peu à redire sur les kombats (on est quand même là pour ça) ces derniers étant très lisibles et vachement bien chorégraphiés. Qui plus est la violence est au rendez-vous, nous donnant droit à des explosions de bras, des découpages en règle et à plusieurs fatalités qui ont fait la réputation de la série de jeux. On est donc réellement proche de ce que l’on peut trouver sous nos yeux, une manette à la main.  

Un peu trop proche, même. Car si l’enrobage du film vaut clairement la peine, son fond peine légèrement. Scénaristiquement, on nous présente un nouveau personnage (bonne idée) en nous balançant les autres comme étant principalement du fan service, donc sans réel background. Même si les phrases de certains d’entre eux font mouche (« Get Over Here » de Scorpion, « Flawless Victory » de Kung Lao ou « Finish Him » de Shang Tsung), on sent qu’on blinde le métrage de références pour nous faire plaisir.

Qui plus est, le scénario est relativement avare sur les raisons effectives de tout ce bordel, argumentant que seule la marque du Mortal Kombat peut permettre à son détenteur de développer son « arcana », pouvoir caché, justifiant ainsi les bras de Jax, la maîtrise du feu de Liu Kang ou encore l’œil laser de Kano. Cette justification tombe un peu à plat, renvoyant la majorité de la construction des personnages à la poubelle.

Dès lors, durant le visionnage, on a le fun de retrouver nos persos de Mortal Kombat et les diverses références sans pour autant se faire concrètement embarquer dans l’histoire. Si le fun prime sur le scénario, c’est très pop-corn, mais il y a un manque de consistance. La preuve avec Goro (Angus Sampson), sous-boss infaisable du premier jeu et monstre à l’écriture pourtant fournie dans la série vidéoludique, qui se fait déstructurer la tronche par le petit nouveau, lui-même pourtant sous-estimé. Dommage.

En même temps, il est compliqué de créer tout un univers sur l’espace d’un peu moins de deux heures, qui plus est capable de plaire aux fans… et aux nouveaux arrivants. A l’issue du visionnage, bien qu’un gros personnage soit teasé pour le potentiel prochain opus, j’ai eu cette terrible impression ; Mortal Kombat a fait la même erreur que d’autres métrages et principalement ceux de l’univers DC. On veut faire les choses le plus vite possible, engranger rapidement du pognon sur un métrage… et en développer d’autres si ça fonctionne. Au lieu d’étaler le gros bagage des jeux sur plusieurs films, on met beaucoup dans le premier et on regarde ce que ça donne. Peu de prise de risque… mais comme dit ci-dessus, un manque de fondations et de consistance.

Pourtant, le film tient ses promesses. Personnellement, j’en attendais peut-être un peu trop et avec un peu de recul, il s’agit d’une bonne adaptation d’un jeu vidéo. Nous sommes loin du speedant et électrique film de 1995 et de la bouse-totale-et-ultime de 1997. Donc oui, ce Mortal Kombat, malgré ses imperfections, se glisse tout de même dans le haut du panier.

Malgré un manque de punch scénaristique et un blindage en matière de fan service qui n’aide pas à la construction, Mortal Kombat peut se vanter d’avoir redonné un coup de boost à la franchise. Kombats intenses et lisibles, personnages faisant bien leur boulot (et même certains carrément impressionnants), effets spéciaux bien fichus et une excellente entrée en matière, il y a intérêt à avoir une suite digne de ce nom pour en découvrir un peu plus… et insérer de nouveaux kombattants prêts à en découdre !

Au final, « Simon McQuoid Wins… Friendship ! »

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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