Attrapez-les-tous !

Ah… les séries sud-coréennes… que du bon ! Avec Demon Catchers (que l’on peut également retrouver sous le nom de The Uncanny Counter), ne vous attendez pas à de l’horreur viscérale avec des démons à la mode Regan McNeil ; ici, nous sommes dans un univers détendu, fantastique et passablement drôle. Basé sur le webtoon de Jang Yi (2018), cette série arrive sur la plateforme Netflix en 2020 et se trouve être assez fidèle au matériau d’origine. Elle nous présente une équipe de choc, travaillant dans un restaurant de nouilles… et traquant les démons pour les renvoyer dans l’au-delà. Créés par Yu Seon-dong, les seize épisodes de cette première saison envoient du lourd… du très lourd, comme savent le faire si bien les séries sud-coréennes. Est-ce que chasser les démons est compatible avec tout type d’autre boulot ? Le passé revient-il toujours nous hanter ? Que penser des privilèges accordés pour les esprits malins de classe 4 ? On met son jogging rouge et on se lance dans la critique. ATTENTION : il est possible que cet article contienne certains spoilers

Dans la petite ville fictive de Jungjin, quatre chasseurs de mauvais esprits travaillent d’arrache-pied pour renvoyer les vilains démons dans l’au-delà. Quand l’un d’entre eux se fait assassiner par un ennemi particulièrement puissant, un remplaçant débarque ; un jeune lycéen boiteux, souffre-douleur de son établissement scolaire et possédant un passé dramatique. Au fil du temps, apprenant à se connaître et développant ensemble leurs pouvoirs, la petite équipe va prendre en puissance pour se dresser face à leur pire adversaire rencontré jusqu’ici.

ATTENTION, ça va être chaud ! On se trouve ici en présence d’une production rudement bien menée, avec des acteurs à fond dans leurs rôles, une juste dose de suspense, de fantastique et d’humour, le tout empaqueté avec amour dans une histoire aux rebondissement multiples et aux dénouements émotionnellement rodés. En gros, que du bon.

So Mun (Jo Byung-gyu) est un lycéen recueilli il y a sept ans par ses grands-parents après la mort tragique de ses parents dans un accident de voiture. Il traîne souvent avec ses amis ; le timide et constamment raillé Woong-min (Kim Eun-soo) ; et l’intrépide et déterminée Joo-yeon (Lee Ji-won). Sa vie va basculer quand un esprit de l’univers de Yung (l’au-delà) va entrer en contact avec lui et le guider pour lui présenter des chasseurs de démons, œuvrant pour renvoyer un maximum d’enflures de l’autre monde là où ils doivent se trouver.

Cette équipe est composée du téméraire Ga Mo-tak (Yoo Jun-sang), ancien inspecteur de police, amnésique et bourru, possédant une force incroyable ; la douce et attentionnée Chu Mae-ok (Yeom Hye-ran), ayant un lien spécial avec Yung, sachant cuisiner les nouilles et ayant le pouvoir de guérison ; et la jeune et battante Di Ha-na (Kim Se-jeong), ayant une terrible histoire de famille, ne supportant pas qu’on la touche et qui peut détecter les démons à des kilomètres à la ronde.

Autant vous dire que les présentations sont houleuses et donnent droit à de bonnes barres de rire, chaque personnage possédant un caractère bien trempé et nous occasionnant toujours des scènes burlesques ainsi que des dialogues aussi savoureux que les plats de nouilles de Chu. Sans compter que le leader et soutien financier de cette équipe, Choi Jang-mul (Ahn Suk-hwan), au physique que l’on repère de loin et possédant un humour hors normes, complète admirablement le tableau, principalement dans la seconde partie de la saison.  

Les personnages sont indubitablement un des points forts de cette série. Possédant tous un physique aisément reconnaissable (merci pour la permanente gratuite lorsqu’un esprit de Yung s’allie au nôtre), une histoire bien à eux et un développement en conséquence, on s’attache immédiatement à chacun et on aime en apprendre d’avantage d’épisode en épisode.

Car tandis que cette équipe doit apprendre à travailler ensemble, une ombre plane sur la ville. Un gros projet immobilier mis en place par des politiciens pour le moins véreux devrait prochainement voir le jour… sans se soucier du bien-être des habitants de la cité. Pire ; ces politicos en question utilisent un tueur à gage possédé par un démon pour leurs basses besognes… et c’est le début des emmerdes.

Les démons sont classés par ordre ; Classe 1, potentiellement peu dangereux ; Classe 2, a déjà commis un meurtre et alimenté le démon présent dans l’hôte avec une âme ; Classe 3, a commis plusieurs meurtres et la communication est possible entre le démon et son hôte, sans compter un accroissement notable de la force ; Classe 4… harmonie parfaite entre le démon et son hôte, permettant un décuplement des pouvoirs, comme la capacité de parler à distance à d’autres démons ou de manipuler la psychokinésie (déplacement d’objets à distance et lancement de salves de force).

Autrement dit, on va se retrouver avec une pléiade d’antagonistes de tous poils, autant des humains que des hôtes possédés. Aucune différence physique ne les distingue, si ce n’est une possible double voix pour les possédés, audible par certaines victimes et par les chasseurs. Donc, pour retrouver les vilains pas beaux dans la petite ville de Jungjin, c’est coton.

Et c’est là que la série prend une ampleur énorme ! En plus d’un casting aux petits oignons (et je n’ai pas cité tout le monde parce que, dans les séries sud-coréennes, c’est blindé de monde et chacun a son importance), l’histoire prend une dimension qui va au-delà de la simple traque de bestioles venues de l’au-delà. Une incidence politique, remettant en question les supports mêmes de la société, vient s’immiscer là-dedans pour donner une consistance bien plus costaude à l’ensemble.

C’est donc avec un franc plaisir que l’on se bouffe chaque épisode d’une heure dans cette première saison. Les intrigues secondaires sont également assez nombreuses pour nous tenir en haleine ; le destin des parents de Mun, le lien filial de Chu avec l’un des esprits sur Yung, le but de la chasse aux démons, les relations scolaires difficile entre Mun et le fils du maire… instigateur du projet immobilier susmentionné, le passé de Mo-tak en tant qu’inspecteur lié à sa petite amie de l’époque ; franchement, y’a de quoi faire.

C’est l’occasion pour moi de vous annoncer que je ne comprends pas pourquoi les séries sud-coréennes arrivent à ce point à m’émouvoir contrairement à beaucoup d’autres. Non, mais franchement, la détresse de Mun à l’endroit de l’accident de ses parents, la joie ressentie lors d’une guérison, le désespoir quand tout semble perdu, les retrouvailles finales ; ils font ça comment pour autant nous donner de tapotements sur notre petit cœur ? A ce titre, la musique aide également énormément, comme le thème récurent de la série, arrivant à chaque fois pile quand il faut et écrit par Kim Woo-geun, ou encore l’une des chansons de fin comme Close Your Eyes d’Isaac Hong.

Pour résumer, c’est une série sur des restaurateurs spécialistes en nouilles qui chassent du démon, qui doivent prendre sous leurs ailes un jeune homme censé les aider grandement dans leur tâche et qui font face à des menaces tant humaines que surnaturelles, le tout dans une ambiance bon enfant, colorée, franchement drôle, avec un soupçon de drame, une pincée d’émotion et un brin de violence. Ben… que demander de mieux ?

Si on prend en compte le nombre de thèmes traités, j’en aurais sans doute assez pour écrire un bouquin complet. Ce qu’il faut dire, c’est que j’ai très peu à redire concernant cette série, se révélant être complète d’un bout à l’autre. Même si on peut ressentir une certaine redondance dans la manière d’appréhender les choses par l’équipe de chasseurs, n’en reste qu’il y a assez de rebondissement pour ne pas se laisser endormir.

Une putain de bonne surprise ! Disons que je commence gentiment à m’y faire concernant les séries sud-coréennes ; rares étant celles qui déçoivent. Mais pour le coup, Demon Catchers envoie du très lourd en matière d’histoire, de personnages et de mise en scène. Qui plus est, les effets spéciaux sont sympathiques et les plans toujours au top. Si vous voulez découvrir l’univers des séries sud-coréennes, vous pouvez vous lancer sans autre avec celle-ci ; c’est de la bombe ! Une saison deux a d’ores et déjà été commandée. Non, franchement, là, je vais chialer… de bonheur, hein !

Si vous connaissez la recette des nouilles à la mode Chu, c’est volontiers. 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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