Déverrouillage en cours

En 2020, Joe Hill (le fiston de Stephen King), créait la série Locke & Key, basée sur les comics éponymes dont il est le scénariste, avec Gabriel Rodriguez au dessin. La première saison (dont vous pouvez retrouvez la critique en cliquant ici) donnait l’eau à la bouche en nous présentant des personnages attachants, des intrigues à ressort et des clés aux pouvoirs incroyables. La deuxième saison débarque en 2021 sur la plateforme Netflix afin de creuser encore plus l’histoire et faire évoluer tout ce petit monde. Mais est-ce que ces nouveaux épisodes arrivent à conserver le rythme ? La famille Locke va-t-elle en baver ? Et, bordel, où est que j’ai laissé mes foutues clés ?! Avant d’entamer les recherches, lançons-nous dans la critique. ATTENTION : cet article contient des spoilers, notamment sur la première saison

Après leur victoire sur ce qu’ils pensaient être le démon Dodge, les enfants de la famille Locke reprennent leur vie. Tyler développe sa relation avec Jackie ; Kinsey papillonne avec Gabe ; et Brode entreprend de continuer la recherche des clés à Keyhouse. Quant à leur mère, Nina, elle entame une histoire avec le nouveau prof d’Histoire du lycée, Josh. Mais est-ce que Gabe est vraiment lui-même ? Duncan, l’oncle des enfants Locke, peut-il réellement aspirer à une vie heureuse ? Et, finalement, est-ce que le passé ne rattrape pas tout le monde à un moment venu ?

Niveau casting, on retrouve avec plaisir tous les membres de la famille Locke ; Tyler (Connor Jessup) en grand frère protecteur ; Kinsey (Emilia Jones) en jeune fille souhaitant croquer la vie à pleines dents ; Brode (Jackson Robert Scott) vaquant à ses occupations ; Nina (Darby Stanchfield) reprenant goût à la vie ; et Duncan (Aaron Asmore) décidant de s’installer à Keyhouse.

Ce qui fait plaisir, dans un premier temps, c’est que les personnages évoluent, tant dans leurs relations qu’au niveau personnel. Un développement bienvenu pour une seconde saison, sans stagnation, et permettant à chacun de se rendre compte de l’importance de l’héritage de la famille Locke. Être les protecteurs des clés, ce n’est pas chose facile… et cela entraîne des conséquences qui peuvent s’avérer funeste.

Ensuite, certains personnages prennent une importance plus capitale, comme celui de Nina et surtout celui de Duncan. Grâce à une bonne écriture, ceux qui semblaient plus ou moins effacés dans la première saison reviennent en force pour permettre non seulement une construction complémentaire à l’histoire mais également une gamme d’intrigues plus poussée. C’est bien vu.

L’insertion de nouveaux personnages, comme Josh (Brendan Hines) et sa fille Jamie (Liyou Abere) aide également à construire un peu plus cet univers, le monsieur susmentionné étant un fervent passionné de l’histoire de Matheson, la ville où se déroule l’intrigue. A noter également l’arrivée d’un certain Kevin Durand dans le rôle d’un soldat de la guerre d’indépendance qui va certainement foutre le bordel.

Chez les autres persos, on note plusieurs changements ; Scot (Petrice Jones) semble déstabilisé par ses sentiments pour Kinsey ; Jackie (Genevieve Kang) a tout de la petite amie parfaite pour Tyler ; Doug (Jesse Camacho) est le petit rigolo du groupe ; Logan (Eric Graise) sauve la mise à tout le monde ; et Erin (Joy Tanner), catatonique depuis des années, sort de son état pour filer un coup de main à la famille Locke.

Si on veut vraiment montrer un changement notable du doigt, il faut se tourner vers le personnage de Gabe (Griffin Gluck). Car après le twist de la saison précédente, on sait qu’il n’est personne d’autre que le démon Dodge, principalement campé par Laysla De Oliveira durant la première saison. Pour l’aider dans sa tâche de faire payer les Locke et d’ouvrir la porte Oméga, il peut compter sur l’allégeance d’Eden (Hallea Jones), peste imbuvable lors de la première saison… qui ne va pas s’améliorer ici.

Nous avons donc un retournement drastique, faisant passer un personnage sympatoche de la première saison au rang de super méchant pour cette nouvelle fournée d’épisodes. La transition est louable en matière d’histoire mais il faut avouer qu’en terme de charisme, on descend d’un cran. Pas que Griffin Gluck n’effectue pas son travail correctement mais passer d’un antagoniste badass à un manipulateur post-ado, ça change les choses. Eden, quant à elle, aurait bien pu reprendre le flambeau du grand méchant démon tant son dédain pour la vie humaine et son j’m’en-foutisme de tout la rendent réellement dangereuse. A noter aussi que Laysla De Oliveira refait quelques petites apparitions bien sympathiques.

Mais bon, on ne va pas non plus hurler au scandale ; le plan mis en place par Dodge/Gabe est rodé, implique grandement les Locke et principalement sa relation avec Kinsey qui pourrait bien l’aider dans cette affaire. Qui plus est, cela permet d’assister à des révélations douloureuses, mettant les personnages à mal et parvenant à rendre le spectateur attentif à ce qui se passe à l’écran.

Car dans cette seconde saison, il va être grandement question du passé. Finalement, on ne savait pas grand-chose des clés, de l’origine de leur pouvoir ainsi que de leur réelle utilité. Les réponses arrivent dans cette nouvelle saison. Il y a donc passablement de révélations sur l’histoire de la ville, celle de la famille Locke et surtout sur la raison de l’existence desdites clés.

Chaque médaille à son revers et l’envie d’en savoir plus sur l’origine de ces petites choses va irrémédiablement conduire les protagonistes vers une fin de saison forte en émotions (avec une démolition de maison en bonne et due forme). L’intrigue suit son cours jusqu’à une dernière scène où notre cher Kevin Durand va venir changer la donne… sans doute pour une troisième saison.

Et les clés dans tout ça ? On va bien entendu retrouver nos clés favorites de la première saison (le passe-partout, la clé de tête, la clé fantôme, etc.) et les nouvelles venues ne sont pas en reste. Entre la clé miniature (permettant d’interagir avec une maison de poupée à l’effigie de Keyhouse) et la clé de mémoire (permettant de se souvenir de la magie des clés… même une fois adulte), ces objets vont encore être au centre de l’intrigue pour notre plus grand plaisir.

Mais est-ce que cela n’est pas un peu redondant ? Scénaristiquement, on assiste à des nouveautés, des évolutions de personnages, une dimension complémentaire de la mythologie de la série et des intrigues nouvelles constituées grâce aux éléments présentés ici. Nous assistons alors à une continuité de la première saison et non à une copie, ce qui est fortement agréable et nous pousse à vouloir appuyer à nouveau sur « Play » après chaque épisode.

La série grandit, tout comme ses protagonistes, et c’est une bonne chose. On parle de sujets plus tendus, on nous montre la difficulté de la famille Locke à gérer la situation malgré leurs pouvoirs avec les clés et on nous confronte même à la mort d’un personnage clé (hé, hé), prouvant que Gabe sait être un vrai méchant quand il veut. Quelques scènes bien senties viennent ponctuer le visionnage, comme l’attaque d’une araignée géante à Keyhouse, la réapparition de « la peur » de Kinsey, un petit tour dans l’esprit dérangé d’Eden ou encore cette dernière qui assassine violemment un caissier dans un cinéma. Oui, on peut le dire ; la série grandit, osant plus de violence que dans sa première saison.  

La mythologie de la série est maintenant posée, ne reste qu’à suivre la voie ! Cette seconde saison de Locke & Key reste dans le tir de la première, parvenant à nous conserver devant notre écran pour en savoir plus sur cette intrigante histoire. Là encore, les quelques imperfections n’entachent pas une intrigue bien sentie et des acteurs qui kiffent jouer leur rôle. J’ai ressenti cette seconde saison comme un déverrouillage en cours, permettant de tout nous faire péter à la gueule pour un troisième acte.

Et comme dit le proverbe : « Le doute est la clé de toute connaissance ».  

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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