A Thor ou à raison

Dix-septième film de l’univers cinématographique Marvel (ou Marveliverse pour les intimes), Thor : Ragnarok nous emmène dans une nouvelle aventure aux côtés du dieu de la foudre, suivant directement le film Avengers : L’Ere d’Ultron. Pour sa réalisation, c’est Taika Waititi qui passe derrière la caméra. Egalement acteur, producteur et scénariste, il s’est notamment illustré comme réalisateur avec Boy (2010) Vampires en toute intimité (2014) et Hunt for the Wilderpeople (2016). Chaque film du Marveliverse est un carton au box-office et celui-ci n’enfreint pas la règle. Cependant, est-ce que Thor va réussir à nous surprendre ? Ce métrage est-il une brique supplémentaire dans l’immense mur Marvel ? La vie sur Sakaar est-elle envisageable ? De toute manière, quand on fait partie des Avengers, on possède quelques passe-droits. ATTENTION : cet article contient des spoilers

Deux ans après les événements en Sokovie, Thor (Chris Hemsworth) est à la recherche des Pierres d’Infinité. Il se retrouve confronté au démon Surtur qui lui annonce que le Ragnarok (la destruction d’Asgard) aura bientôt lieu. Après avoir mis une dérouillée au monstre, Thor revient dans sa patrie et remarque que Loki (Tom Hiddleston) mène son monde à la baguette depuis un certain temps. Les deux frangins se retrouvent alors aux prises avec Hela (Cate Blanchett), la déesse de la mort, bien décidé à prendre possession du trône d’Asgard. Les ennuis ne font que commencer.

Dans cet opus, on retrouve un certain nombre de personnages connus, à commencer par le célèbre Thor. Marteau en main (mais pas pendant tout le film), le personnage vacille entre acte héroïque et blague involontaire, comme il sait si bien le faire, allant même jusqu’à prendre sa destinée en main en toute fin de métrage. Loki reste fidèle à lui-même. Dieu de la fourberie, il change de camp relativement souvent, laissant le spectateur dans le doute le plus complet quant à ses intentions… sauf sur une image vers la fin du film où l’on comprend rapidement qu’il va de nouveau être au centre d’une bonne intrigue des familles dans Avengers : Infinity War. Idris Elba reprend son rôle de Heimdall, le gardien du Bifrost et Anthony Hopkins celui d’Odin, roi d’Asgard exilé sur Terre.

Dans les nouveaux, nous avons tout d’abord Hela, interprétée par une Cate Blanchett en pleine forme, se trouvant être un des adversaires les plus coriaces rencontrés jusqu’ici par Thor. Jeff Goldblum est le Grand Maître de Sakaar, délicieusement timbré. La belle Tessa Thompson interprète Scrapper 142, une chasseuse de têtes au service du Grand Maître, et possédant un passé pas piqué des hannetons. Karl Urban joue Skurge l’Exécuteur. Après un début de métrage où il passe un peu pour un benêt, il s’avère prendre en force jusqu’à un final digne de lui.

Les autres personnages du Marveliverse font aussi un tour par ce film, à commencer par Mark Ruffalo qui est resté vert de rage depuis plus de deux ans et qui aura un rôle crucial dans cet opus. Le Dr. Strange est aussi de la partie, sous les traits de Benedict Cumberbatch, que l’on voit malheureusement assez peu, mais qui peut sans autre se lancer dans la commercialisation de binouzes. Bien entendu, Stan Lee, grand maître des comics Marvel devant l’Eternel, fait son traditionnel caméo, changeant complètement le look de Thor au passage.

Dans les anecdotes, on peut mentionner la présence du réalisateur Taika Waititi en performance-capture dans le rôle de Korg, un combattant à la peau de pierre et émotionnellement perturbé. Clancy Brown (Highlander, Les Evadés, Simetierre 2) fait un passage vocal en donnant de la voix au démon Surtur. Luke Hemsworth (le frère de Chris), Sam Neil et Matt Damon se paient le luxe de participer à une pièce de théâtre, respectivement dans les rôles de Thor, Odin et Loki. Fendard, cela dit. Et pour terminer, notons que la voix d’Hulk dans la version originale est celle de Lou Ferrigno, interprète du célèbre héros colérique dans la série de L’Incroyable Hulk, de 1977 à 1982.

Le casting, c’est du lourd, avec la présence des habitués de Marvel… et d’autres acteurs connus. Qu’ils fassent un passage éclair ou que leur présence soit auréolée durant l’intégralité du film, tout se passe impeccablement pour chacun d’entre eux, parvenant à capter le spectateur par leurs personnalités bien fondées. Même si certains restent en roue libre (Loki), cela fait partie intégrante de leurs personnages et ne fait qu’apporter un plus au scénario.

D’ailleurs, ce dernier, qu’en dire ? Eh bien, ça va vite… très vite. On se retrouve dans un nombre incroyable de situations en seulement une demi-heure de film. Donc, on ne s’ennuie pas… et il en sera ainsi pour le reste du métrage. Voguant sur l’histoire propre de Thor et de son peuple, le réalisateur parvient à placer le spectateur au milieu de l’action pour son plus grand plaisir. On passe par plusieurs lieux (Asgard, Sakaar, la Terre) et franchement, on ne voit pas le temps passer.

L’intrigue en elle-même permet non seulement d’en apprendre un peu plus sur Thor et surtout sur son monde natal (Asgard), mais aussi de mettre en avant les personnages qui prendront une place toute trouvée dans le prochain film, Avengers : Infinity War. On peut donc voir Thor : Ragnarok comme un nouvel opus des aventures du célèbre dieu au marteau, et également comme un marchepied permettant à certains personnages d’accéder au level supérieur.

En matière de scènes d’action, Taika Waititi sait clairement y faire. Combat entre Thor et Hulk, baston anthologique sur le pont du Bifrost, extermination de l’armée d’Asgard par Hela, l’image bouge en promettant un spectacle bourré d’action et d’humour. Au vu de l’apparence du sous-titre Ragnarok, tout de couleur vêtu, on se doute bien que l’on ne va pas se retrouver dans quelque chose d’aussi sombre que l’était Thor : Le Monde des ténèbres, mais dans un métrage bien plus coloré, nerveux et fun.

Et c’est là que les choses peuvent éventuellement se gâter, sans pour autant descendre la qualité du film. Ce dernier est réalisé de manière tellement décomplexée que l’on vient à rater le coche sur certaines scènes où l’émotion aurait pu prendre le dessus. Typiquement le moment rassemblant Thor, Loki et Odin ne parvient pas à nous faire tomber dans une quelconque émotion, tant l’ensemble se trouve être dans le fun le plus total. Donc, c’est classe, beau, ça envoie du lourd, mais l’émotion n’est pas des masses au rendez-vous, contrairement à d’autres opus du Marveliverse. Certes, il y aura quelques scènes bien senties (le choix de Skurge, le dialogue de Thor et Loki dans l’ascenseur) mais globalement, l’émotion sera moins présente, le métrage jouant à fond la carte des punchlines et des situations marrantes.

Cependant, comme je l’ai dit, cela ne péjore en rien la qualité du métrage qui se veut justement décomplexée ; un pur produit du cinéma Marvel pop-corn à 200%, où l’on prend un pied certain à suivre les aventures trépidantes de notre Thor intergalactique. La musique aide grandement à l’affaire, en nous présentant des titres comme The Lonely Man de Joe Harnell (se trouvant dans la série télévisée de L’Incroyable Hulk) et Immigrant Song de Led Zeppelin. Le reste du son est composé par Mark Mothersbaugh, grand fan de synthétiseur et de Jean-Michel Jarre.

Les effets spéciaux sont juste dantesques et nous font vadrouiller dans l’espace sur un fond très seventies tout en conservant une qualité de fou. On regarde ce film, on se retrouve en plein dans l’action et franchement, on aime ça. La décision finale de Thor peut en surprendre quelques uns, mais cela ne fait qu’apporter une touche « réaliste » au métrage, permettant de ne pas tomber dans le mièvre et surtout de pouvoir passer à autre chose, faisant évoluer non seulement l’univers cinématographique Marvel, mais aussi les personnages qui le composent.

Comme dans chacun des films centrés sur Thor, on en revient à l’acceptation de sa destinée. Dans celui-ci, les événements pousseront notre éclaireur (notez le jeu de mot extrêmement subtil) à découvrir son véritable potentiel et à prendre la place qui est la sienne. Tout cela avant d’en arriver à deux scènes post-générique ; la première annonçant du très lourd pour la suite des événements ; la seconde, plus anecdotique, montrant un Grand Maître philosophant un brin sur les raisons d’un soulèvement populaire.

Thor : Ragnarok est une petite bombe du Marveliverse. Plus coloré, décomplexé et fun que d’autres métrages de cet univers, il permet de passer un agréable moment tout en continuant d’arpenter le chemin de la destinée des personnages Marvel, le sourire aux lèvres. En regardant ce film, on a un peu l’impression de se retrouver au milieu de la Holi, en Inde, et ça fait un bien fou. De l’humour à gogo, des situations rocambolesques, des protagonistes hauts en couleurs, on ne s’ennuie pas un instant et surtout, on attend avec une impatience intolérable l’arrivée d’Infinity War.

Avec ce film, on peut dire que Thor est mis au courant de plein de choses sur son potentiel. 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

Partagez cette page