Ici... c'est le Nord !

Après une première saison qui a débarqué sur Netflix en 2020, voici qu’arrive la suite des aventures de Magne et Cie de la série Ragnarök. Créée par Adam Price, cette production dano-norvégienne possédait une première saison calquée sur les standards de séries pour ados non sans avoir un sens aigu de la mise en scène et de l’utilisation de la mythologie nordique. Cette seconde saison va-t-elle continuer de nous intéresser ? Le panthéon des Dieux et Géants du Nord va-t-il s’étoffer ? Des ados avec des pouvoirs, est-ce que ça fout le bordel ? C’est reparti pour une virée dans les fjords majestueux de Norvège ! Prenez votre paquetage ; on se lance dans la critique ! ATTENTION : cet article contient des spoilers

La confrontation entre Magne (David Stakston) et Vidar (Gisli Örn Garoarsson) s’est soldée par un match nul. La famille Jutul, composée de Géants, comprenant que la menace que représente Magne (réincarnation de Thor) est bien réelle, ils comptent bien riposter. Pour réussir à vaincre ces vicelards ancestraux, Magne va avoir besoin d’alliés… et de son célèbre marteau, Mjöllnir.

Il est déjà nécessaire de préciser que la série tient ses promesses. Lors de la première saison, il s’agissait de poser les bases de la mythologie de l’histoire, celle-ci grandement inspirée (voir directement issue) des contes et légendes nordiques. On constate alors une claire évolution des personnages et de l’histoire. Cependant, si l’on s’y connaît quelque peu dans le domaine de la mythologie de nos voisins du Nord, on parvient assez rapidement à précéder les événements… et théoriser sur ce qu’il va se passer par la suite, mais j’y reviendrai.

On a donc des personnages qui évoluent clairement lors de cette nouvelle saison ! Magne prend conscience du poids de ses pouvoirs ; son frère Laurits (Jonas Strand Gravli) découvre sa véritable filiation ; et leur mère Turid (Henriette Steenstrup) est toujours à des kilomètres de biller quoique ce soit aux enjeux cosmiques qui l’entourent… et en fait les frais.

Du côté de la famille Jutul, donc les Géants… donc techniquement les antagonistes, on a également du renouveau ; Vidar, le père, minimise la dangerosité de Magne et fait connaissance avec son « nouveau » fils, Laurits ; Ran (Synnove Macody), la mère, se la joue Desperate Housewives en fumant clope sur clope, un verre de blanc à la main… avant de passer en mode Hunger Games ; Fjor (Herman Tommeraas), le fils, n’est manifestement pas fait pour être humain ; et Saxa (Theresa Frostad Eggesbo), la fille, essaie de gérer les choses entre l’entreprise familiale et le lycée.

On peut également citer le retour de Gry (Emma Bones), l’ex de Magne et la petite amie de Fjor, visiblement dépassée par les événements ; Isolde (Ylva Bjorkaas Thedin), la défunte militante écolo du lycée, revenant lors de visions de Magne ; Erik (Odd-Magnus Williamson), prof de lycée qui se rapproche lentement mais sûrement de Turid ; et Wenche (Eli Anne Linnestead), toujours aussi cintrée à sa caisse de supermarché… mais qui déploie ses ailes lors de cette nouvelle saison.

Qui dit évolution des personnages dit nouvelles trombines au casting… et pas des moindres ! Iman (Danu Sunth), réincarnation de la déesse Freyja, alliée de Magne et possédant un don de persuasion bien rodé ; Harry (Benjamin Helstad), réincarnation du dieu Tyr, forgeron et garagiste à ses heures perdues ; et bien entendu Wotan (Bjorn Sundquist), réincarnation d’Odin, dieu des dieux, pouvant potentiellement faire flipper les employés de la maison de retraite où il se trouve.

Bon, comme dit précédemment, si vous avez un minima de connaissances en matière de mythologie nordique, vous pouviez sans doute suspecter la présence d’Odin dès la première saison. Néanmoins, tous ces nouveaux personnages permettent de donner une nouvelle dynamique à l’histoire, développant une construction bien amenée et surtout relativement prenante.

Car le scénario de cette nouvelle saison nous offre son lot de surprises. Bien que l’identité divine de Laurits était clairement attendue (Loki, vous l’aurez sans doute compris) et que la révélation que Vidar est son vrai père ne fait mouche que si vous n’avez pas vu les films Thor du Marveliverse, ni ouvert un bouquin sur la mythologie nordique, le développement du personnage reste un des éléments les plus consistants de cette nouvelle saison. Dans la seconde partie du récit, nous apprenons même que « l’enfant » de Loki va avoir une importance non négligeable dans la suite de l’histoire (Jörmungand pour ceux qui veulent creuser).

Laurits joue donc sur plusieurs tableaux, comme le ferait le dieu de la malice. Qui plus est, j’ai trouvé particulièrement intelligent de miser sur l’identité sociétale du personnage pour illustrer d’autant mieux son appartenance à deux mondes ; celui des dieux et celui des géants. La dernière image de cette seconde saison reste, selon moi, la meilleure représentation que l’on pouvait en faire, respectivement le meilleur développement de cette nouvelle salve d’épisodes.

Bien sûr, l’histoire continue de se construire autour de Magne, ce dernier développant quelques doutes quant à sa véritable utilité. Rempli d’incertitude mais conservant un cœur pur, sa relation avec les autres (famille comme amis) prend de nouveaux tournants intéressants qui peuvent être d’autant plus développés par la suite.

On se retrouve alors à suivre avec attention cette nouvelle saison, attendant avec une certaine impatience la tournure des événements ; la relation entre Magne et Laurits va-t-elle tenir ? Les habitants d’Edda vont-ils s’en prendre plein le cornet à cause de la confrontation entre les Dieux et les Géants ? L’aspect écologique va-t-il triompher de la famille Jutul ? Magne va-t-il réussir à forger son marteau ?

Concernant la dernière question, je dirais simplement que le final de cette saison martèle du lourd en matière de future confrontation entre Magne et ses principaux ennemis. Bien que n’ayant pas la teneur d’un combat final comme on a pu l’avoir dans la première saison, l’issue de celle-ci nous promet du très bon pour la suite.

L’aspect « écolo » de la série continue sur sa lancée, sans en faire trop ni trop peu. Magne est devenu un symbole du combat pour la préservation de l’environnement et l’une de ses admiratrices du lycée, Signy (Billie Barker) pourrait bien avoir une importance capitale par la suite. La série nous propose donc toujours de défendre la nature, cependant avec subtilité et sans en faire son cheval de bataille principal, misant sur la dénonciation et non le matraquage publicitaire.

Bien d’autres thèmes sont traités car, il faut le dire, nous restons dans une série d’adolescents… pour des adolescents. Amourettes de lycée, déception amoureuses, idylles naissantes, coups bas, volonté de vengeance, pleurs et désillusions, les hormones travaillent quand même vachement dans cette nouvelle saison. Cependant, le traitement apporté est relativement adulte et la « nordic touch » permet de ne pas se retrouver devant un ersatz de série se basant uniquement sur le principe de la poussée hormonale de jeunes adultes en mal de sensations.

La série parvient toujours aussi bien à mélanger cet aspect « lycéen » avec la mythologie nordique, permettant ainsi de conter une histoire sans en perdre une certaine consistance avec des racontages de pioches qui pourraient être malvenus. Qui plus est, les effets spéciaux sont toujours bien fichus et je reste toujours pantois devant la beauté des paysages scandinaves, permettant une immersion bien plus accrue.

Bien que l’on s’attende à la plupart des événements et que le fond reste assez standard en se balisant sur la vague de séries actuelles, Ragnarök tire son épingle du jeu en nous présentant la mythologie nordique de manière différente et intéressante. On se prend très vite au jeu grâce à des acteurs bien dans leurs baskets et la construction de cette épopée qui ne peut avoir qu’une seule finalité ; le Ragnarök en lui-même. Impatient de découvrir la troisième saison !

Au moins, ce n’est pas une série qui vous rend… marteau.

OK, je sors.

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

Partagez cette page