Nom d'un petit d'homme !

Les grands classiques Disney ne meurent jamais. Ici, nous nous trouvons en présence de l’aventure écrite par Rudyard Kipling parue en 1894. Après un métrage d’animation de Disney en 1967, plusieurs films en prises de vues réelles et Le Livre de la jungle 2 en 2003, Jon Favreau est appelé pour mettre en image l’adaptation live du premier film d’animation. Si, si, Jon Favreau, déjà aux commandes des débuts du Marveliverse avec Iron Man en 2008. Il s’agit donc d’adapter un métrage d’animation pour enfants en prises de vues réelles, sans trop l’égratigner et tout en conservant l’essence même du film. Pari réussi ? Jon Favreau a-t-il sa place comme roi de la jungle ? Pourquoi les animaux qui parlent parviennent à nous mettre dans des états pareils ? On s’accroche et on regarde ce que l’adaptation des plus grands classiques Disney a à nous offrir. Bien souvent, les gens exceptionnels vous font découvrvir des films exceptionnels. ATTENTION : cet article contient des spoilers

Mowgli est un tout jeune orphelin adopté et élevé par une tribu de loups, confié à ceux-ci par la panthère noire Bagheera après un terrible drame. Fervent défenseur de la loi de la jungle, il vit au jour le jour en apprenant à être un véritable louveteau. Durant une terrible sécheresse, le terrifiant tigre Shere Khan fait son retour dans la jungle. Il menace de tuer le garçon le jugeant dangereux pour les animaux. Mowgli décide de quitter la meute et de retrouver le village des hommes. Ça y est, l’aventure démarre !

Nous reviendrons sur les différentes symboliques possibles plus tard dans la critique. Ce qu’il faut tout d’abord retenir, c’est que nous avons ici une adaptation (un remix ?) de l’aventure originale en dessin animé. De prime abord, on se dit que franchement, la débauche de CGI et l’histoire vue et revue n’a aucune chance de capter notre attention vivace de spectateur chevronné. Et pourtant… et pourtant…

Première chose qui claque sérieusement dans ce film, les effets spéciaux. Les animaux parlent (oui, oui, nous sommes dans un Disney) mais cela sans pour autant prétendre à s’humaniser. Les mouvements de chaque créature de la jungle sont minutieusement étudiés, donnant un aspect on ne peut plus réaliste à chaque protagoniste animalier. Le design animal envoie du lourd, tant dans la précision visuelle des différentes espèces que du soin apporté aux détails. Du très beau travail.

Il est nécessaire de passer au-dessus de quelques libertés prises pour les bienfaits du film. Nous sommes ici dans une adaptation modernisée de l’histoire (tout en conservant apparemment son contexte historique propre) et il faut bien que certains se mettent au goût du jour, à l’instar d’un certain Roi Louie, doublé en français par ni plus ni moins qu’Eddy Mitchell (Christopher Walken en VO). La créature en impose dans tous les sens du terme et même s’il fait preuve d’un swing qui balance un max, il n’en reste que le gigantopithèque est loin de la première version, bien que visuellement plus réaliste. Il fallait bien un peu d’action et la taille de l’animal se justifie par une scène de poursuite bien rodée.

Ensuite, il faut se mettre dans le plot que nous avons un seul acteur « réel » durant le métrage, je veux bien entendu parler de Mowgli, interprété par le jeune Neel Sethi. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il gère bien, le gamin ! Excellente prestation si l’on prend en compte le fait qu’il est entouré d’animaux créés par ordinateur. Les dialogues, les interactions, les sentiments, on sent le cœur à l’ouvrage et on ne peut qu’admirer ce petit d’homme qui sait si bien parler aux créatures de la jungle.

A propos de celles-ci, on va retrouver les grands standards déjà vu dans le métrage d’animation. La panthère Bagheera et son charisme hors normes, avec un doublage de Ben Kinglsey en VO et Bernard Gabay en VF. Charismatique, déterminé, ingénieux, le personnage est à la fois intéressant et prenant. Il en est de même pour Baloo, doublé magistralement en VO par Bill Murray et par Lambert Wilson en VF. Paresseux, râleur, prenant la vie comme elle vient, il reste l’un des piliers et des amis les plus sincères de Mowgli, non sans jouer sur une pointe d’humour bienvenue.  

Nous avons aussi le passage de Scarlett Johansson (Leïla Bekhti en VF) dans le rôle de Kaa, le terrifiant serpent qui manque de peu de becqueter le jeune garçon. Apparition remarquée bien que courte. Et bien entendu, nous avons l’unique, le seul, le vil et méchant Shere Khan, doublé par Idris Elba en VO (Daniel Lobé en VF). Ici, le tigre s’avère plus viscéral et mauvais que dans le dessin animé éponyme et ne manque pas de s’imposer comme étant un vrai méchant bien sadique (voir le passage lors de son arrivée auprès de la meute suite au départ de Mowgli). On le dit souvent ; un héros se dose au méchant qui se trouve en face de lui. Dans le cas présent, Mowgli est un vrai héros tout comme Shere Khan est un vrai méchant.

Dans les anecdotes, on peut mentionner la présence vocale de Sam Raimi dans le rôle de l’écureuil géant et de Jon Favreau himself dans celui du sanglier-nain. Deux réalisateurs de talents qui s’introduisent insidieusement dans un métrage comme celui-ci, ça fait toujours plaisir.

Est-ce que l’on s’ennuie devant Le Livre de la jungle ? Eh bien… non. Tout d’abord, on est bluffé par la qualité des effets spéciaux, mais vient ensuite le plaisir de suivre l’histoire du petit d’homme et de son aventure au travers de la jungle. Sa vie avec la meute de loups, son départ, ses rencontres avec Baloo, Kaa et le Roi Louie, son face à face chaud-bouillant avec Shere Khan, il n’y a pas un moment où l’on s’ennuie. Même les frasques de Baloo et de sa fructueuse entreprise de récolteur de miel mettent du baume au cœur dans cette histoire remplie de griffes et de crocs.

Impossible de parler du film sans mentionner la bande originale qui envoie également du lourd. Composée par John Debney, la musique est partie intégrante du métrage et nous offre quelques chansons bien senties. Sans exagérer en poussant la chansonnette toutes les deux secondes, les intermèdes musicaux offrent une fraîcheur intéressante dans le film, permettant de souffler un peu et même, qui sait, de siffloter l’air en même temps que les personnages.

Dans ce film, le scénario se rapproche plus de l’aspect sombre qui avait été prévu au départ pour le métrage d’animation tout en conservant un visionnage familial. Le fil rouge de la loi de la jungle permet à l’histoire d’avoir un point d’accroche ; Mowgli est un humain et les humains tuent les animaux, principalement pour le plaisir, ce que Shere Khan essaie de démontrer. Au fur et à mesure du récit, on comprend que Mowgli, bien qu’humain, parvient tout de même à utiliser ses capacités pour le bien de la communauté animalière et surtout pour les protéger d’un tyran tigré un peu sadique sur les bords.

Humain, animaux, tous sont censés se soumettre à la loi de la jungle pour le bon fonctionnement de la communauté. Malgré des individus ne se fondant pas dans le moule (Baloo, le Roi Louie), l’écosystème est préservé car chacun a sa place. On retrouve la notion de sagesse (Bagheera), de joie (Baloo), de pouvoir (Shere Khan) et de famille (la meute). En reprenant l’œuvre de Kipling, il y aurait encore beaucoup à dire sur les différentes symboliques présentes dans l’histoire et qui ressortent d’autant plus dans ce film de 2016.

Le Livre de la jungle est un coup de maître bluffant au niveau visuel et agréable à suivre pour son scénario simple mais efficace. Pour une mise à jour de l’histoire du dessin animé de Disney, Jon Favreau fait très fort, mettant en image tout ce que nous attendons d’un récit comme celui-là, avec ses rires, ses larmes et ses réflexions. Quand on pense qu’il va également prochainement réaliser l’adaptation live du Roi Lion, on ne peut qu’attendre avec impatience ce qu’il va nous réserver. 

Et si vous vous retrouvez au milieu de la jungle, gardez un briquet, au cas où.

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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