Visionnage Horrifique Sympathique

Les films à sketchs, ou anthologies, sont la source de beaucoup de bonnes idées. C'est donc allégrement que je me suis lancé dans la quête du visionnage des films titrant V/H/S. Pour certains d'entre nous, ces bonnes vieilles cassettes vidéo ont été un diffuseur non négligeable de joie et de bonheur. Qu'en est-il dans ce regroupement de plusieurs métrages en un, sorti en 2012.

Trame principale - Tape 56

Dans cette partie, nous suivons une bande, filmant divers méfaits pour ensuite vendre les vidéos. Ils sont rencardés sur un plan afin de voler une VHS dans une maison contre une bonne somme d'argent. En arrivant, ils vont non seulement découvrir plusieurs autres VHS (dont certaines seront les différents segments), mais également que les choses ne semblent pas être tout à fait normales. 

Cette trame centrale a été réalisée par Adam Wingard. Ce monsieur, fort en réalisation de courts-métrages, a notamment été à la direction du Blair Witch de 2016. Ce fil rouge, bien qu'apportant l'essence des films V/H/S, ne parvient pas a être totalement prenant. On suit les petits cailloux de l'histoire tout en s'attendant à une fin planifiée... qui arrive bel et bien au bon moment. Pas irrémédiablement convaincant. 

1er segment - Amateur Night - env. 20 min.

Trois jeunes gens souhaitent se faire une petite séance de porno amateur via une paire de lunettes avec caméra espion. Après une sortie en boîte, ils parviennent à ramener deux filles à leur hôtel, une étant particulièrement étrange. La nuit qui s'annonçait torride va alors virer au cauchemar de la pire des manière. 

Là, on a du bon. Même si l'idée a déjà été trouvée et que l'on se doute bien que rien ne va se passer comme prévu, c'est la violence avec laquelle tout ça se met en place qui va avoir le dessus dans ce premier segment. Rien ne prépare ni les jeunes, ni les spectateurs à ce qui va se passer. Le réalisateur, David Bruckner, parvient habilement à tirer les ficelles du genre pour nous en mettre plein la patate, avec une fin abrupte. Reste que la visibilité (tout comme pour tous les segments) laisse énormément à désirer et freine l'aspect horrifique. Mais dans l'ensemble, une bonne première partie, faisant grimper la tension jusqu'à l'apothéose finale. Attention particulière au personnage de Lily, joué par Hannah Fierman. A noter que ce segment est lié au film SiREN, de Gregg Bishop, sorti en 2016. 

2ème segment - Second Honeymoon - env. 22 min.

Sam et Stéphanie voyagent dans l'Arizona en guise de seconde lune de miel. Mais alors qu'ils semblent filer le parfait bonheur, une présence inquiétante va les suivre, jusque dans l'intimité de leur chambre de motel. 

Réalisé par Ti West, qui a officié dans l'anthologie The ABC's of Death comme la plupart des autres réalisateurs des segments, cet épisode est... nonchalant. Surprenant dans sa conclusion et n'en faisant pas des tonnes dans son axe principal, n'en reste de grosses longueurs où le spectateur attend qu'il se passe concrètement quelque chose. Il s'agit du plus long segment de cette anthologie, donc celui qui serait le plus à même d'avoir une ambiance particulière, de celle qui va crescendo jusqu'à un aboutissement final de malade. Du coup, l'ambiance, tout comme parfois la mayonnaise, ne monte pas. Dommage. 

3ème segment - Tuesday the 17th - env. 16 min.

Quatre jeunes partent en virée dans la forêt. Ils vont se retrouver confronter à une très étrange et inquiétante entité qui ne va pas se gêner de les occire un par un. 

Une forêt, des jeunes en vadrouille, des histoires macabres sur le lieu où ils se trouvent, tiens, on dirait que tous les ingrédients sont réunis pour qu'il y ait massacre. Même si le format du tueur sort des sentiers battus, on constatera que les dialogues sont parfois un peu foireux et que nous noue retrouvons en terrain archi connu. De plus, il s'agit là du segment le moins regardable en terme d'image. Même si les morts sont graphiques, on ne tressaille pas vraiment et on attend de passer à la suite. 

4ème segment - The sick thing that happened to Emily when she was younger - env. 16 min.

Emily parle avec son petit ami via un chat vidéo. Elle lui partage que des choses étranges se passent dans son appartement. Son copain va alors, grâce à la caméra, l'aider à découvrir ce qu'il se passe. 

Un loooooooong titre pour une histoire sympathique. Le fait d'utiliser la pratique du chat vidéo change du conventionnel et apporte une dimension toute particulière (merci Joe Swanberg). L'histoire, quant à elle, part dans un trip archi tordu sur la fin, mais c'est ce qui apporte une certaine saveur à ce segment. De nouveau, on ne tressaillera pas des masses et honnêtement, la fin arrive de manière relativement abrupte ce qui ne permet pas de bien la digérer. Mais qu'importe, il s'agit ici d'une histoire atypique filmée de manière atypique. Pas trop mal. 

5ème segment - 31/10/98 - env. 18 min.

Pour une soirée d'Halloween, une bande de trentenaires se rendent à une fête dans une grande maison. Cette dernière totalement vide, ils décident de l'explorer. Ils vont découvrir des choses absolument horribles, à leurs dépens. 

Pour moi, le second meilleur segment (après Amateur Night). Même si on se demande où a bien pu passer le cerveaux des gaillards (oui, c'est Halloween ; oui, il faut se faire peur, mais y'a pas de fête, y'a pas de fête, quoi !), il faut avouer qu'on revisite un mythe archi-connu dans l'univers du paranormal (je vous laisserai voir lequel) et que ce vent de fraîcheur fait du bien. La fin vient ponctuer le segment et le film de manière violente mais oh combien libératrice car nous aurons ici droit à une scène de fuite qui mettra tous les poils de l'avant-bras en mode haute tension. Segment réalisé par le groupe de Radio Silence, on est dans du conventionnel mais relativement bien foutu. Merci les gars !

Les segments de V/H/S valent-ils le coup d'être vus ? Oui, ne serait-ce que parce que cette franchise horrifique démarre ici et que le meilleur est sans doute à venir. Les bases sont posées grâce à ce film et cela fait toujours plaisir de voir des courts-métrages dans un film à sketchs, même si ces derniers sont parfois moyens. Les idées sont là, la volonté aussi, il manque juste quelques petites choses çà-et-là. Cependant, on pardonnera les quelques lacunes et on passera quand même un agréable moment avec ces différents segments qui montrent que l'univers de l'horreur a encore de bonnes idées. Les segments n° 1 et 5 étant les meilleurs à mon goût, avec un passable pour les n° 2 et 4 et un "non" pour le 3ème. 

Reste que si le mythe V/H/S est encore flou, les anthologies servent également à de jeunes réalisateurs à se faire les dents. Le found-footage est un style qui permet justement de se lâcher complètement et de partir dans de grands délires. Ce V/H/S semble, dès lors, un peu trop sage. Le travail est fait, mais ne dépasse pas littéralement nos attentes. Il reste un bon petit film d'anthologies à se mater le soir, tous feux éteints, le paquet de pop-corns sur les genoux. A regarder en fomat VHS, bien sûr. 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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