3... 2... 1...

Une application pouvant vous dire combien de temps il vous reste exactement à vivre, l’idée est séduisante, non ? Du moins pour un scénario de film d’horreur, cette base semble alléchante. Surfant sur la vague technologique actuelle et plus précisément celle des applications disponibles sur nos smartphones, on se retrouve sur un concept mélangeant La Mort en ligne et Destination finale. Sorti en 2019, le film paraît bougrement intéressant… du moins sur le papier. A l’écriture et à la réalisation, Justin Dec (pour son premier long-métrage) doit nous convaincre pour atteindre la note de cinq étoiles. Va-t-il y arriver ? L’application a-t-elle des achats intégrés ? Connaître l’heure de sa mort ; une nécessité ? On enclenche le compte à rebours et on se lance dans la critique.

Quinn (Elizabeth Lail) vient de passer son diplôme pour devenir infirmière. Son travail lui plaît et elle doit malheureusement faire face aux assauts décalés de son responsable, le Dr. Sullivan (Peter Facinelli). En discutant avec un patient, elle apprend l’existence de l’application Countdown qui prédit le moment exact de sa mort. Elle la télécharge et… il ne lui reste que trois jours avant de passer de vie à trépas. Les apparitions terrifiantes qu’elle subit sont-elles un funeste message de son décès à venir ?

Les personnages présents dans Countdown font leur travail sans aller réellement plus loin. Le rôle de Quinn est interprété par Elizabeth Lail et nous fait ressentir une empathie salvatrice. Dans le cas des autres, ce n’est pas vraiment gagné ; Peter Facinelli est grinçant de malaisance ; Jordan (Talitha Bateman), la petite sœur de Quinn, est en pleine crise d’ado ; et Matt (Jordan Calloway) sert presque exclusivement de chair à canon.

Pourtant, dans le casting, deux éléments sortent du lot. Tout d’abord, un certain Tom Segura qui nous gratifie du rôle de Derek, un gérant de boutique de smartphones qu’on adore détester, revenant même dans une scène mi-générique pour nous horripiler une dernière fois. Puis, P.J. Byrne, fort de son impressionnante filmographie et de son talent comique, jouant le rôle du Père John, un prêtre geek à la fois drôle et utile.

C’est peut-être ici l’un des problèmes de Countdown ; on ne sait pas trop dans quelle direction semble se diriger le métrage. On se retrouve pourtant en présence d’une histoire résolument horrifique dans son concept ; une application vous donne le moment de votre mort et si vous essayez d’y déroger, une entité malfaisante vous retrouve pour vous faire la peau au bon moment.

Pourtant, dans son déroulement, le film hésite entre plusieurs standards ; faut-il faire de l’horreur pesante avec une tension bien amenée ; une production horrifique plaisante et décomplexée à l’instar des films de Destination finale ; ou quelque chose de carrément cliché et parodique comme un certain Hellphone ? Entre un personnage comme Quinn surfant sur le drame et un comique fendard à l’instar du Père John, on sent bien que le film cherche sa toile de fond.

Car en plus de traiter le sujet d’une application maudite qui est littéralement mortelle, nous allons aussi parler d’harcèlement sexuel sur le lieu de travail, de deuil familial et de liens conflictuels entre individus. Des sujets importants qui se trouvent catapultés au milieu du film, non sans avoir un intérêt scénaristique. C’est d’ailleurs un point plaisant du film ; la simplicité de son scénario. Enfin…

Oui, enfin, c’est vite dit, car même si l’on suit l’heure et demie qui nous est proposée avec un certain intérêt, les rails du domaine horrifique sont suivis avec une rigidité cadavérique. Jump scares (notamment avec la sonnerie des notifications de l’application), morts brutales et graphiques (sans aller jusqu’à l’élaboration que l’on peut trouver dans Destination finale), entité de mauvais poil et sacrifice pour parvenir à ses fins ne sont que quelques-uns des standards proposés.

On peut cependant noter une entité démoniaque qui possède un visuel bien fichu et carrément flippant. Envoyé pour tuer ceux qui oserait modifier l’heure de leur mort, ce monstre se la joue Dahaka dans Prince of Persia histoire de remettre tout le monde à sa place. Implacable, ne connaissant ni pitié ni fatigue, c’est un bon antagoniste avec des origines anciennes, comme l’explique si bien le Père John.

L’idée du compte à rebours sur l’écran de smartphone est excellente pour conserver le spectateur dans un continuel état d’attente lors du visionnage du film. Si un décompte s’opère devant nos yeux, une certaine magie émane de ce dernier et nous force à rester jusqu’à la dernière seconde. Etonnamment, le spectacle archi-conventionnel qui se déroule sous nos yeux passe beaucoup plus facilement parce que, irrémédiablement, on veut savoir ce qui se produira quand le décompte arrivera à zéro.

Tout ça pour arriver à une fin tout aussi convenue que le film en lui-même, mais possédant tout de même son petit clin d’œil technologique. On constate alors deux faits indiscutables ; on ne gagnera jamais contre les machines et les mises à jour sont l’une des choses les plus exécrables que l’on peut trouver dans le domaine du numérique.

Partant sur une très bonne idée (l’application et le compte à rebours) mais n’utilisant pas le potentiel à 100%, Countdown lague pas mal sur sa durée. Malgré une conventionnalité 2.0 et un système d’exploitation vu et revu, on se surprend à rester devant notre écran en ne lâchant pas des yeux le décompte qui s’égratigne. Amateurs de technologies et d’applications en tout genre, ce film est sans doute pour vous. Les vrais aficionados de l’horreur s’endormiront peut-être… mais ne pourront résister à l’envie de voir si cette application existe.

Elle existe bien et je l’ai téléchargée ! Voyons combien de temps il me reste… Comment ça, 3… 2… 1…  

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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