'C'est pas du sans plomb

Il faut dire que je l’attendais avec une certaine impatience, cette saison deux ! The Boys, une série créée par Eric Kripke (Supernatural) et basée sur la bande dessinée de Garth Ennis et Darick Robertson, continue son bonhomme de chemin en 2020 dans cette nouvelle trame tout aussi délectable que la première ! Les intrigues laissées en suspens lors du final précédent trouvent une suite logique et on découvre de nouveaux personnages tout en creusant ceux que nous connaissons déjà. On retrouve donc la troupe des Boys combattant des super-héros dérangés et se retrouvant face au plus grand défi de leur vie. Mais le rythme peut-il être maintenu ? Le Protecteur va-t-il péter une case ? La société Vought va-t-elle dominer le monde ? Pour le savoir, une seule solution : le visionnage… et ce n’est clairement pas déplaisant ! On s’accroche à son canapé et on se lance dans la critique. ATTENTION : cet article contient des spoilers ; ceux de la première saison ne sont pas indiqués mais ceux de la seconde le sont par une balise

Depuis la mort de la vice-présidente de la société Vought, les Boys se cachent dans la cave d’un prêteur sur gage. Poursuivis par les autorités, ils doivent faire profil bas pour s’en sortir, ceci sans l’aide de Butcher (Karl Urban), parti à la recherche de sa femme, Becca (Shantel VanSanten). Du côté des Sept, la bande de super-héros exploitée par Vought, Stella (Erin Moriarty) tente d’aider les Boys à montrer au grand jour la supercherie ; le Protecteur (Antony Starr) s’émancipe de plus en plus ; et une nouvelle super-héroïne, Stormfront (Aya Cash) arrive avec son lot de mystères.

Tout comme pour la première saison, les personnages sont absolument incroyables et nous gratifient d’une écriture plus poussée. Hughie (Jack Quaid), cherche sa place au sein des Boys et sa romance avec Stella semble évoluer ; La Crème (Laz Alonso) veut retrouver sa famille mais fait preuve d’une fidélité sans faille envers ses amis ; Le Français (Tomer Kapon) nous en apprend plus sur son passé et tente de se rapprocher de Kimiko (Karen Fukuhara), la Fille qui s’avère ne pas être seulement une machine à tuer. Et que dire de Billy Butcher (Karl Urban) qui va passer par tous les états émotionnels durant cette nouvelle saison et ainsi nous montrer qu’il peut aller plus loin que simplement péter des gueules en balançant une punchline assassine.

L’évolution des personnages se fait aussi du côté des Sept ; Le Protecteur (Antony Starr) pète lentement mais sûrement une case en nous gratifiant de scènes toujours aussi sanglantes ; Stella (Erin Moriarty) joue double-jeu entre les Boys et Vought pour tenter de faire ce qui semble juste ; Reine Maeve (Dominique McElligott) entame une relation et devient la nouvelle égérie du mouvement gay ; A-Train (Jessie Usher) ne court plus aussi vite mais ne veut pas rester sur la touche ; l’Homme-Poisson (Chace Crawford) tente de se racheter une conduite et rejoint l’Eglise du Collectif pour retrouver sa place ; et Black Noir (Nathan Mitchell) défonce tout en scène d’introduction et semble être une véritable menace pour les Boys. 

Bien que les Sept ne soient plus foncièrement sept, il fallait remplacer Translucide dans l’équipe et c’est pour cela que débarque Stormfront (Aya Cash), une jeune femme aux pouvoirs électriques dévastateurs. On constate rapidement qu’elle semble aussi frappée que le Protecteur et que son passé est beaucoup plus sombre que ce que l’on pourrait croire. Sa présence donne donc un essor tout particulier à cette seconde saison.

On retrouve aussi quelques autres acteurs qui font plaisir à voir ; Susan (Jennifer Esposito), toujours directrice-adjointe de la CIA, aidant les Boys tant qu’elle peut ; Donna (Ann Cusack), la mère de Stella, cherchant la rédemption auprès de sa fille ; Edgar (Giancarlo Esposito), le directeur de Vought, calculateur, froid et déterminé ; Ashley (Colby Minifie), la remplaçante de Madelyn Stillwell (Elisabeth Shue), qui semble un peu patauger dans son nouvel emploi ; la Torche (Shawn Ashmore), qui possède un lien particulier avec le Français ; Alastair (Goran Visnjic), le directeur de l’Eglise du Collectif ; Becca (Shantel VanSanten), la femme de Butcher, et son fils doté de super-pouvoirs ; Victoria Neuman (Claudia Doumit), une politicienne semblant se dresser contre Vought ; et nous avons même une apparition de John Noble (Fringe) dans le rôle d’un membre important de la famille de Butcher. Du TRÈS bon.

Et que dire… Tout ce petit monde s’affaire à nous présenter des personnages cohérents aux histoires entremêlées qui viennent donner une consistance non négligeable à la série. On comprend dès lors mieux les réactions des différents protagonistes car au fur et à mesure de l’avancée des épisodes, nous en apprenons plus sur eux. Tantôt jouissif, tantôt triste, le passé de chacun a des répercutions inexorables dans le présent.

On suit donc comment les Boys vont faire pour tenter de détruire Vougt une fois pour toute en prenant également le temps de constater que les Sept (du moins une partie) semblent gentiment s’émanciper de cette image de super-héros de fonds de commerce. Les confrontations envoient du lourd et tout cela dans une ambiance où chacun semble prendre clairement son pied à jouer son rôle.

Le ton sombre, désespéré mais aussi fun et décomplexé de la série se retrouve dans cette nouvelle saison. Sur les huit épisodes présentés, on conserve un rythme optimal, s’en prenant plein les yeux ou les oreilles à chaque occasion. A nouveau, ça explose, ça tache, ça cogne fort et ça envoie des punchlines à tout-va. On prend un réel plaisir à assister à ce spectacle qui allie puissamment violence, profondeur, émotion et rire. 

Qu’il s’agisse de faire exploser des têtes, de cramer une foule entière, de flinguer un cachalot avec un bateau à moteur, de se battre contre un membre masculin démesuré ou de se confronter à une myriade de super-vilains, la série n’est pas avare en scènes choc, tout comme c’était le cas dans la première saison. Cela ne l’empêche pas de traiter de sujets cruciaux (la rédemption, la justesse des choix, la trahison, le contrôle des masses, le racisme, etc.) dans un ton qui lui est propre et sans en faire des caisses.

Des scènes telle que celle dans l’asile de Sage Grove laissent carrément baba car elles montrent le potentiel incroyable de la série. En alimentant son scénario avec de nouveaux personnages, héros ou vilains, on constate que The Boys peut aller dans de nombreuses directions pour continuer de nous satisfaire de cette histoire de dingues qui nous est contée. 

Pas réellement de mauvaises surprises durant cette seconde saison, si ce n’est potentiellement un rythme un peu plus posé. Cela est entièrement normal car après avoir installé les jalons dans une première section, il fallait bien continuer sur la lancée de creuser les personnages et c’est chose faite. Il ne s’agit donc pas d’une baisse de rythme mais d’une maturation de l’histoire.

Tout cela pour en arriver à un final dévastateur où les choses ne se passent pas, mais alors pas du tout comme prévu. La majorité des personnages n’en sortiront pas indemnes et les révélations dans les dernières minutes nous prouvent qu’il y a encore du taf’ pour Butcher et son équipe. Pour en savoir plus, passez la barrière des spoilers (mais pas sans visionnage, hein).

ATTENTION : à partir de ce point, des éléments-clés de l’intrigue sont révélés ; pour conserver une surprise totale, merci de revenir après visionnage.

Avec la promesse faite à sa femme, Butcher se retrouve maintenant dans une situation des plus délicates ; protéger l’enfant du Protecteur qui s’avère également être la cause de la mort de son épouse. On lui propose également d’intégrer une section spéciale de surveillance des « supers », chose qui peut être magnifiquement intéressant pour une troisième saison.

Même si le passé de Stormfront sent un peu le réchauffé (oui, des nazis qui ne lâchent pas le morceau, on en a eu à toutes les sauces), il est indéniable que les dernières images que nous avons d’elle font froid dans le dos… sans compter qu’elle est potentiellement toujours en vie. Dans un sale état, certes, mais toujours en vie. Y aura-t-il un retour de cette méchante dans la suite ?

Le Protecteur se pose dans une scène outrancière dans les dernières minutes, la fameuse scène qui n’avait pas été incluse dans la première saison (parce que c’est vrai, c’est du lourd). Ce personnage est maintenant totalement libéré de tout joug et peut clairement péter une case par la suite, devenant l’antagoniste qu’il mérite d’être.

Et surtout, maintenant que les Boys sont libres, que va-t-il se passer, principalement pour Hughie qui s’en va chercher du boulot auprès de Victoria Neuman, alias « Miss-j’explose-des-têtes » ? Encore une fois, les scénaristes parviennent à tirer les ficelles pour que ces dernières puissent se croiser et se recroiser dans le but de nous offrir, sans doute, encore plus de spectacle.

Et que dire de la charmante super faisant du stop après la mise à sac de l’asile de Sage Grove ? N’y a-t-il pas ici une possibilité dingue de nous présenter une ligue de super-vilains, l’image inverse des Sept, se formant pour détruire les super-héros et l’humanité par la même occasion ?

Après nous avoir présenté les personnages dans une première saison et développé le potentiel de chacun dans cette nouvelle, il va sans dire que la troisième pourrait envoyer du lourd en matière d’intrigues, mais aussi intégrer de nouveaux personnages, venant exprès dans le casting pour intensifier l’histoire et faire craquer certains protagonistes. D’après les rumeurs, Soldier Boy (présent dans la bande dessinée) serait de la partie, ce qui peut absolument tout chambouler, étant le premier vrai super-héros de l’Amérique. Attendons encore un peu pour en savoir plus.

Tant de choses qui sont en suspens en cette fin de saison mais qui trouveront des réponses dans la prochaine qui devrait sortir sur Amazon Prime… en 2022. Oui, c’est long, mais je garde The Boys dans un coin de mon petit cœur en attendant impatiemment qu’ils reviennent pour mettre une tannée dévastatrice à tous ces « supers » qui le méritent.

Avec son histoire qui suit son cours, ses personnages plus fouillés, ses petits nouveaux qui ne prennent pas de gants et son ton toujours aussi fun, décomplexé et irrévérencieux, cette saison deux de The Boys tient ses promesses d’un bout à l’autre. Rythmée, intéressante et prenante à plus d’un titre, c’est LA série qu’il faut suivre si vous aimez voir les super-héros autrement. Franchement, c’est quand même super…

Et, bon sang, C’EST QUI BLACK NOIR ?!?!

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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