A l'eau le croco !

Bien qu’étant sorti en 2018 en Thaïlande, The Pool débarque dans nos contrées trois ans plus tard. Il faut dire que ce métrage m’a passablement intrigué. Tout d’abord, il nous vient de Thaïlande, ce qui peut être intéressant au niveau du concept cinématographique. Ensuite, le réalisateur, Ping Lumpraploeng, a déjà quelques films dans sa besace. Et pour terminer de me convaincre, c’est l’histoire d’un mec coincé au fond d’une piscine faisant face à un crocodile. Ça doit valoir la peine, non ? Est-ce que j’ai bien fait de me jeter à l’eau ? Est-ce que le film va toucher le fond ? Pour le savoir, on enfile nos brassards et on se lance dans la critique ! ATTENTION, cet article contient des spoilers (dont la fin, mentionnée par une balise)

Day (Theeradej Wongpuapan) fait un shooting photo dans une grande piscine désaffectée, remplie pour les besoins des différentes prises. Une fois cela terminé, il s’endort sur un matelas gonflable et se réveille alors que l’eau a drastiquement baissée. Ne pouvant plus sortir du bassin, son chien étant attaché au bord et ne disposant d’aucune ressource, il va devoir se battre pour sa survie… surtout qu’un crocodile se pointe à la fête.

Pour commencer, je ne peux pas clairement m’arrêter sur les acteurs, n’étant pas un grand connaisseur des figures cinématographiques de Thaïlande (étonnant, hein ?). Pourtant, on retrouve ce léger surjeu présent dans la majeure partie du cinéma asiatique et il est nécessaire de préciser que l’acteur principal ainsi que sa petite amie, Koi (Ratnamon Ratchiratham) est également dans le tir.

Ensuite, le film en lui-même, qu’est-ce que ça donne ? Eh bien, je pense que nous sommes en présence du type qui a le moins de bol au monde ! Pour résumer ; il est coincé dans un bassin profond de six mètres ; son téléphone prend l’eau ; il est diabétique (et n’a pas accès à sa dose d’insuline) ; il loupe un livreur de pizza parce que la chaîne de son pantalon se prend dans une grille ; sa petite amie se blesse grièvement en voulant faire un plongeon ; les barbelés lui permettant de remonter se brisent juste au mauvais moment ; il loupe deux types venant chercher leur drone ; une échelle, laissée par ces derniers, remonte toute seule à cause des intempéries ; et pour couronner le tout, un croco fraîchement évadé d’un zoo débarque pour compliquer les choses. J’oublie certainement quelques mésaventures, mais on peut clairement définir que le mec, c’est le représentant officiel du drame !

On passe donc une grande partie du métrage à se taper violemment sur la cuisse en se demandant ce qu’est ce bordel. Sérieusement, on se croirait dans un opus de la série de films Destination Finale, à croire que la Mort en personne lui en veut et fait tout pour l’empêcher de sortir de ce bassin. La tournure des événements est passablement ridicule et totalement à la soumission du scénario (le coup du livreur de pizza et celui de l’échelle, j’en suis encore à me demander ce qu’il s’est passé).

Les incohérences sont donc légion ; pourquoi le livreur ne reste pas un peu plus longtemps, surtout après le coup de fil avec l’ami de Day ? Pourquoi la piscine se vide aussi rapidement ? Pourquoi la terre sous les rouleaux de béton s’affaisse à ce moment-là ? Pourquoi un crocodile ? Pourquoi le scotch change de couleur ? POURQUOI ?!?! Tant de questions qui se chamaillent dans ma petite tête à la recherche d’une quelconque cohérence. Mais c’est peine perdue ; il n’y en a aucune.

Le scénario nous gratifie même de quelques sous intrigues ; Koi, la petite amie de Day, est enceinte, renforçant ainsi l’aspect « Faut vraiment s’en sortir, je vais être papa » même si notre protagoniste n’a pas l’air d’être vraiment ravi. Qui plus est, le crocodile (qui est en fait une Madame Crocodile) décide de pondre au fond de cette piscine vide. Pourquoi ? Ben, ça permet aux survivants de becqueter un petit truc, tiens !

On suit donc le film en secouant fréquemment la tête, également à cause des effets spéciaux. En regardant ce film, j’ai repensé à Crawl qui maniait bien l’aspect terrifiant des alligators présents dans le métrage. Ici, nous avons affaire à un crocodile en demi-teinte, sans doute le plus mauvais acteur du film. Réagissant étrangement, ne possédant apparemment pas une force incroyable et se faisant bazarder facilement par Day lorsqu’il le tire par la queue, on croit plus à un croco gonflable qu’à une véritable menace. Et je ne vous parle pas du combat final.

ATTENTION : fin mentionnée dans le prochain paragraphe

Du numérique à outrance pour notre gros reptile et cela sans conserver une quelconque véracité de l’animal ; voilà qui est bien dommage. Mais bon, le film dure une heure et demie, ce n’est pas si long que ça. Arrive le sprint final et l’horrible moyen de sortir enfin de ce bassin (pauvre chien… je ne m’en suis toujours pas remis). Un peu de suspense final et BAM, générique. Voilà, c’est fait.

FIN DES SPOILERS

Mais au final, même si les incohérences poussent comme de la mauvaise herbe, que les effets spéciaux sont douteux, que le type s’appelle en fait Mister Pas-d’bol et que l’histoire semble totalement capillotractée, il faut reconnaître deux choses ; premièrement, l’idée de base est excellente et peut se hisser dans un top des situations critiques inopinées que l’on peut retrouver dans les films de genre survival.

Et franchement, on reste croché jusqu’à la fin. Le contexte est tellement atypique et la liste des mésaventures tellement énorme que l’on se prend au jeu et on veut arriver jusqu’au bout pour savoir ce qui va arriver à Day, sa petite amie et leur chien (snif…). On est donc hypnotisé par ce qui se déroule sous nos yeux, même si c’est clairement n’importe quoi.

Dès lors, je n’arrive pas à dire si The Pool est un excellent mauvais film ou un horrible bon film. Dans les deux cas, j’ai passé 90 minutes derrière mon écran à attendre la prochaine merde qui allait tomber sur la tronche de Day, tout en me régalant des effets kitch présents dans le métrage. J’ai fini par en rire et passer un bon moment. Fans de survie en milieu hostile et dans une situation extrêmement improbable, profitez du spectacle.

Il n’y a que quand on touche le fond que l’on peut remonter.

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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