Eternellement Marvel ?

Le Marveliverse continue de s’étoffer avec la sortie de son 26ème long métrage en 2021 ; Les Eternels. Cette équipe de super-héros, créée par Jack Kirby, est apparue pour la première fois dans Red Raven, Comics #1 en août 1940. C’est à la réalisatrice Chloé Zhao de mettre en scène cette nouvelle team de l’univers Marvel. Ayant raflé passablement de récompenses pour son précédent métrage (dont l’Oscar du meilleur film), un drame intitulé Nomadland, la réalisatrice est attendue au tournant. Parviendra-t-elle à remporter la victoire ? Ce qui est éternel est-il forcément impérissable ? Marvel s’en va-t-il vers un tournant ? On rassemble nos esprits et on se lance dans la critique ! ATTENTION : cet article contient des spoilers

Cinq mille ans avant notre ère, dix Eternels débarquent sur Terre afin de protéger l’humanité des Déviants, des êtres monstrueux et prédateurs ultimes à travers l’univers. Au 16ème siècle, ayant apparemment décimé tous les monstres sur la planète, l’équipe décide de se séparer et chacun s’en va vivre sa vie. Mais de nos jours, une des Eternelles, Sersi, se fait attaquer par un Déviant. Ils semblent être de retour et il faut donc reformer l’équipe.

L’histoire des Eternels est particulièrement dense et il faut dire que le film parvient bien à nous la transmettre. Entre leur création par les Célestes (des êtres surpuissants nés avant l’apparition des Pierres d’Infinité), leur mission sur la planète Terre et les nombreuses révélations de leur condition, il y a de quoi faire. Mais qui sont-ils vraiment ?

Les dix Eternels sont composés comme suit :

Sersi (Gemma Chan), très humaine, s’amourachant d’Ikaris pendant quelques siècles et possédant le pouvoir de transformer la matière qu’elle touche ;

Ikaris (Richard Madden), déterminé, téméraire, balèze, sachant voler et envoyer des rayons d’énergie par ses yeux ;

Kingo (Kumail Nanjiani), sachant se la péter comme il faut, il est un acteur talentueux de Bollywood et a la capacité de tirer des projectiles d’énergie avec ses mains ;

Sprite (Lia McHugh), une Eternelle à l’apparence d’une jeune fille de douze ans, perpétuellement en crise d’ado mais pouvant créer des illusions hyper réalistes autour d’elle ;

Phastos (Brian Tyree Henry), aspirant à une vie de famille, extrêmement intelligent et concepteur de génie pour tout ce qui est de l’ordre de l’armement ou de la technologie ;

Makkari (Lauren Ridloff), optimiste, joviale, toujours partante pour sauver la mise et possédant le pouvoir de se déplacer à une vitesse extrême ;

Druig (Barry Keoghan), cynique, peinant à comprendre le comportement de ses camarades, il est cependant capable de manipuler les esprits ;

Gilgamesh (Don Lee), possédant un lien fort avec Thena, toujours prêt pour la baston, c’est l’Eternel le plus fort physiquement, capable de distribuer d’énormes mandales ;

Thena (Angelina Jolie), sous ses aspects distants et froids, elle partage énormément de choses avec Gilgamesh et c’est également une guerrière d’élite, pouvant créer différents types d’armes à base d’énergie ;

Ajak (Salma Hayek), la Première Eternelle, intermédiaire entre le Céleste Arishem (leur patron) et le reste du groupe, elle est remplie de sagesse et possède le pouvoir de guérir ;

Voilà ce qu’il en est des dix Eternels. Le constat les concernant est que le travail est fait et bien fait. Chacun possède sa personnalité, ses doutes, ses espoirs, ses combats et on parvient facilement à les différencier. Là où je pensais que ça allait être le bordel, le niveau de lecture est très bien fichu et on ne s’y perd pas. Qui plus est, nous avons droit à des acteurs possédant déjà une bonne connaissance du métier, ce qui n’est pas pour déplaire.

On peut ajouter à cela la présence de Kit Harington (Game of Thrones) dans le rôle de Dane Whitman, le petit ami humain de Sersi, possédant un secret de famille… passablement sombre ; Bill Skarsgard (fils de Stellan, Erik Selvig dans le Maveliverse) prête sa voix au Déviant Kro ; David Kaye, comédien de doublage talentueux, fait causer le Céleste Arishem ; et les acteurs Harry Styles, Patton Oswalt et Mahershala Ali font des apparitions remarquées dans des scènes inter- et post-générique.

Donc, en matière de casting, on a de quoi faire et il faut avouer que Chloé Zhao dirige bien son équipe. Qui plus est les nouveaux personnages introduits permettent de donner une nouvelle consistance à cette Phase IV de l’univers Marvel et de nous teaser quelques prochaines venues qui sont, pour ma part, extrêmement attendues (pas vrai, Blade ?).

Sachant que la réalisatrice a du talent et qu’elle est attendue sur le développement du film, qu’est-ce que cela donne ? Il faut préciser que les critiques outre-Atlantique n’ont pas été des plus tendres, pointant du doigt qu’il s’agissait d’un des (si ce n’est « le ») plus mauvais films du Marveliverse… rien que ça ! Voyons cela en quelques lignes.

Après le coup dur cinématographique de ces dernières années, il n’a pas été facile de se remettre en selle. Même si Marvel nous a concocté des séries extrêmement savoureuses, en matière de cinéma, il fallait procéder à une sorte de redémarrage de cette Phase IV. Introduire de nouveaux personnages n’est pas chose facile, surtout quand ces derniers se trouvent être surpuissants… et au nombre de dix.

Pourtant, Les Eternels apporte une certaine fraîcheur à l’univers Marvel, comme si le temps se mettait en pause afin de nous présenter de nouvelles choses dans un contexte identique. En conservant un point d’ancrage avec l’histoire des Pierres d’Infinité et ce qu’a fait Thanos, on reste dans un environnement connu tout en découvrant de nouveaux protagonistes.

Qui plus est, au niveau décors et effets spéciaux, on ne peut qu’être bluffé, le film étant extrêmement lisible d’un bout à l’autre et nous en envoyant littéralement plein la gueule. Entre cadres naturels, effets de pouvoirs bien fichus et scènes de combat dantesques, aucun doute ne peut subsister ; on se trouve bien dans un métrage Marvel.

Le tout est enrobé dans une ambiance empreinte d’humour et d’émotion, chacun des Eternels possédant ses problèmes à régler. Une véritable fraternité règne dans ce groupe et tous sont prêts à aider les autres en cas de coup dur. Certaines scènes nous embarquent même dans un élan nostalgique de cette époque où l’on croyait que nos héros ne pouvaient pas mourir.

Beau constat que celui-là, non ? Même si l’on ne peut nier l’excellent travail de la réalisatrice… n’en reste quelques petites irrégularités. Par exemple, la trame complète du véritable plan d’Arishem nous est balancée en pleine gueule en l’espace de quelques minutes en milieu de métrage. Volonté prévue de faire avancer l’histoire ou manque de temps ? N’empêche qu’on se demande comment Sersi peut encaisser autant de révélations en un seul coup parce que rien que pour nous, c’est rude.

Et puis, il y a cette prévisibilité. Avant de voir le film, je connaissais très peu les Eternels… ce qui ne m’a pas empêché de découvrir rapidement comment allaient se dérouler les événements, notamment sur qui allait potentiellement retourner sa veste ou non. Le métrage, d’une certaine manière, ne surprend pas car reste très linéaire dans sa construction, ne nous donnant pas de miettes de pain en guise d’indices sur la suite des événements mais bien des kilos entiers, évitant ainsi de réelles surprises.

On peut donc mentionner un problème lié à la construction du récit, ne parvenant pas à sortir des sentiers battus pour nous apporter cette dose de folie et de surprise qui aurait pu donner un résultat bien plus WTF et faire monter la hype concernant l’arrivée des Eternels dans le Marveliverse. Ici, malgré le film qui reste à la fois intéressant, prenant et très pop-corn, on se cale bien dans les standards.

Cependant, avec un casting vraiment bien fichu, de nouveaux personnages que l’on se réjouit de retrouver, des nouveautés sympas teasées dans les scènes du générique et un très bon moment de cinéma, Les Eternels reste un film Marvel. Pas facile de nous présenter de nouveaux personnages et de nous les faire apprécier, surtout après le passage des trois premières phases. Cependant, malgré ce que disent beaucoup de critiques, je pense que Chloé Zhao a fait son travail et qu’avec juste un peu plus de folie et une construction moins prévisible, on tenait quelque chose de l’ordre de l’excellent. Allez, ne vous faites pas prier ; matez ce film ; ça en vaut la peine !

Est-ce que ça va vous plaire ? C’est l’éternelle question…  

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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