Joyeux non-anniversaire !

En 2017, la pâtisserie d’Hollywood nous présentait un gâteau beau et bon en sortant Happy Birthdead, slasher dans lequel Tree, une jeune étudiante, se retrouvait coincée dans une boucle temporelle le jour de son anniversaire, revivant sans cesse son propre meurtre. Au vu du succès du film, il ne fallut pas longtemps pour qu’un deuxième opus sorte des méandres psychiques de nos scénaristes hollywoodiens. Sorti en 2019 et réalisé par Christopher Landon, déjà à la barre du premier film, cette séquelle reprend les idées de son grand frère en les modifiant quelque peu. Changer de goût au gâteau a-t-il une incidence ? Le terme « slasher » peut-il être encore utilisé ? L’univers inter-dimensionnel pour les nuls, le trouve-t-on en librairie ? On amorce le glaçage et, par la même occasion, la critique. ATTENTION : cet article contient des spoilers

A peine sortie de sa boucle temporelle, Tree (Jessica Rothe) se fait renvoyer dans une dimension parallèle par Ryan (Phi Vu), le colocataire de son petit ami Carter (Israel Broussard). Une nouvelle fois prisonnière d’une boucle temporelle le jour de son anniversaire, elle va rapidement remarquer que plusieurs choses ont changées… et que si elle veut retrouver sa vraie vie, le temps lui est compté.

En matière d’acteurs, on reprend les mêmes et on recommence. Jessica Rothe toujours fraîche et cinglée dans le rôle de Tree. Le personnage ayant été déjà pas mal approfondi dans le premier opus, on a droit ici à de nouvelles prises de décisions, mais toujours autant de magnifiques pétages de plombs. Israel Broussard est fidèle à lui-même et parvient toujours à avoir l’air étonné en toute circonstance. On croise à nouveau Lori (Ruby Modine), l’amie (enfin, si l’on veut) de Tree ; Danielle (Rachel Matthews), la responsable de la sororité qui, même en changeant de dimension, reste une incommensurable garce ; et Charles Aitken dans le rôle du Dr. Butler, peu présent mais ayant son importance.

Ce qui change radicalement, c’est la présence beaucoup plus accrue de Ryan (Phi Vu). Second couteau chargé de la bouffonnerie dans le premier film, il est ici au centre de l’intrigue vu que la boucle temporelle va commencer avec lui. Ses acolytes Samar (Suraj Sharma) et Dre (Sarah Yarkin) ainsi que lui-même ont construit une machine qui a créé la boucle temporelle dans Happy Birthdead… et qui envoie Tree dans une dimension parallèle dans cet opus. Logique donc qu’une nouvelle équipe se mette en place à l’écran.

Vous l’avez compris ; on va parler dimension parallèle. Si le premier film se l’était joué impeccablement en mêlant slasher et boucle temporelle, on a clairement une impression de flemme sur ce second métrage. « Si on a fait un piège dans le temps la première fois, on peut faire quoi ce coup-ci ? ». Réponse du mec au fond de la pièce « DIMENSION PARALLÈLLLLLLLLLE ! ». Adjugé, vendu. Mais n’est-ce pas un peu facile ?

Eh bien oui. Se contentant de reprendre le même scénario en modifiant cependant quelques axes, l’histoire semble un peu redondante par rapport à la première fois. Pire, on déconnecte complètement du monde du slasher pour se retrouver dans une intrigue oscillant entre le thriller, la comédie et la science-fiction. On emballe tout cela avec une fin tonitruante à grand renfort de secret défense étatique et la fête peut commencer.

Cette cassure par rapport au premier film ne change pas que celui-ci est également bourré de bonnes idées et qu’il reste irrémédiablement drôle. La séquence musicale des suicides de Tree renvoie à ses pétages de plomb du précédent opus, son coup de rage en se réveillant une nouvelle fois le jour de son anniversaire est mémorable et Carter qui ne pige que dalle à la situation est toujours aussi drôle. Au moins, le fun du film, même s’il est clairement en-deçà de son grand frère, est pratiquement sauf.

Moins de slasher = moins de meurtres. Si on voyait Tree se faire zigouiller un grand nombre de fois précédemment, ce n’est plus le cas ici. L’intrigue se centre donc sur la machine de Ryan et de ses collègues, reprenant notamment les implications que cela peut avoir de l’utiliser. Un meurtrier se trouve pourtant bien dans le secteur et il faut dire que l’idée émise est bonne si l’on considère comment cela s’est passé dans Happy Birthdead.

La bande son est toujours aussi fun et l’ambiance campus est belle et bien présente. On regrette simplement les fondements bien ancrés d’une explication scientifique à ce qui est arrivé à Tree dans le premier film ainsi qu’une simple reprise d’idée qui aurait certainement pu aller beaucoup plus loin. En outre, la morale du film « Va de l’avant et arrête de vivre dans le passé » colle avec le public ciblé en priorité et reste donc dans la cohérence du récit.

La seconde part de gâteau perd cruellement de sa saveur par rapport à la première. Cependant, Happy Birthdead 2 You peut se la péter d’avoir un titre qui en jette et tout de même un peu de fun à retrouver. A voir si vous avez été séduit par le premier opus et que vous voulez connaître les tenants et aboutissants de l’histoire. Inutile si vous vous êtes endormi lors du premier visionnage. Pour souffler une seconde fois les bougies, on s’attendait à un peu plus de consistance. Dommage.

Et oui, apparemment, ça peut arriver même un jour de non-anniversaire.

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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