Chez Prix-Bas, les prix sont bas !

Si les prix sont bas, on ne peut pas en dire autant de la qualité. Pour Evil Dead 3, Sam Raimi remet le couvert en 1992, réalisant ce métrage reprenant où l’autre s’était arrêté. Déjà qu’Evil Dead 2, toujours aussi gore, lorgnait méchamment du côté de la comédie, cet aspect burlesque sera totalement assumé dans ce troisième opus. Cassage de code pour certains, coup de génie pour d’autres, au final, les aventures de Ash parviennent à tenir tout le monde en haleine. Ce n’est pas tous les jours qu’on voit un antihéros avec un bras tronçonneuse dézinguer une armée de squelettes, pas vrai ? ATTENTION : cet article contient des spoilers

Projeté au Moyen-âge par les pouvoirs du Necronomicon, Ash se retrouve trimballé jusqu’au château du Roi Arthur pour y être exécuté. Après une altercation avec un démon au fond d’un puits, il va se retrouver respecté par les engeances locales. Afin de retourner dans son époque, il a besoin des pouvoirs du livre. Pour retrouver ce dernier, il devra mener une quête jusqu’à un cimetière et prononcer une formule magique. Bafouillant cette dernière, il va malencontreusement réveiller l’armée des morts avec à sa tête une terrible copie de lui-même.

Et voilà ! Dans ce film, nous avons notre « Ash » version définitive ; imbu de lui-même, aimant passer pour un héros alors qu’il en prend le chemin inverse, c’est cette image qui restera gravée dans nos mémoires. Véritable machine à punchlines, il ne s’arrêtera pas une minute et se verra même attribuer un autre rôle, celui du grand méchant. Personnage pop absolu, c’est un réel plaisir de le retrouver dans cet opus. Pour soutenir notre tronçonneur dans cette épreuve, Embeth Davidtz joue Sheila. Souhaitant tout d’abord la mort de l’homme du futur, elle va finir par tomber sous son charme et devenir une source de fragilité pour notre antihéros. Cette actrice interprète bien son rôle pour l’un de ses premiers films. On la retrouvera d’ailleurs plus tard dans La Liste de Schindler, Le Témoin du mal ou encore 13 fantômes, preuve que la demoiselle a fait son chemin.

Le rôle du Roi Arthur est attribué à Marcus Gilbert. Personnage un peu fade, il parvient pourtant à tenir son aspect de leader durant le métrage. L’alchimiste est joué par Ian Abercrombie. Cet acteur à la filmographie fournie apparaît peu mais convainc bien. Richard Grove est le Duc Henry, personnage tout de suite prenant mais très peu visible. A noter l’apparition de Bridget Fonda dans le rôle de la petite amie d’Ash (pour le flashback une nouvelle fois retourné par Sam Raimi) et Ted Raimi, le frère du réalisateur, prenant plusieurs petits rôles durant le métrage.

Dans Evil Dead 3, nous aurons des batailles épiques, quelques gerbes de sang, une quête arthurienne… et du rire ! Le premier Evil Dead jouait clairement la carte de la trouille en salle obscure. Le second partait sur un ton toujours aussi sanglant mais bien plus orienté « comic ». Ici, nous sommes en plein mode WTF tout le long du film. Les séquences drôles se situent notamment dans les dialogues. Les répliques d’Ash (son explication sur le fusil Remington calibre 12 à canon scié est juste exceptionnelle) ainsi que les échanges parfois surréalistes donnent un ton tout trouvé à ce film que l’on pourrait aisément classer dans la catégorie de la comédie horrifique. Rien que le visuel de l'affiche annonce la couleur ; nous allons bien nous marrer. 

Drôle dans les dialogues, mais pas seulement. La plupart des scènes donneront également à sourire ! L’organisation de l’armée des morts et ses squelettes au quotient intellectuel au ras des pâquerettes, l’attaque des mini-clones d’Ash, le choix du Livre des Morts, beaucoup de passages seront marrants et nous tirerons un rictus au coin des lèvres.  

Est-ce que les scénettes en question se trouvent être dans un scénario cohérent et lisible ? Si l’on retire le fait que le début du film ne démarre pas exactement comme fini le précédent (héros immédiat dans Evil Dead 2 et esclave avant son ascension dans Evil Dead 3), le reste est tout à fait dans les cordes. L’histoire d’Ash cherchant à retourner à son époque et se retrouvant malencontreusement avec une armée de macchabées aux fesses, c’est exactement ce qu’il fallait au personnage pour devenir celui que nous connaissons aujourd’hui.

Dans le scénario en question, Ash se voit dédoublé, et son clone est à la tête de l’armée des morts. Moins beau gosse que l’original, il va s’avérer cruel et sans pitié, quoique un peu branque sur les bords. Ce qui est intéressant ici, c’est l’utilisation d’Ash pour le méchant principal. On peut donc convenir que notre antihéros ne peut avoir d’ennemi que lui-même ; ses doutes, ses peurs et son incapacité à vouloir être qui il est vraiment, masquant le tout derrière une ironie et un cynisme représentés par le Scarface de l’armée de morts. Pour résumer, on peut dire que le seul capable de mettre Ash réellement en mauvaise posture… c’est Ash lui-même ! Il écoute le magnétophone (Evil Dead 2), il libère l’armée des morts (Evil Dead 3) et je ne parle même pas de ses nombreuses boulettes dans l’excellente série Ash vs. Evil Dead sortie en 2015.

Ce standard de l’antihéros face à lui-même sur un fond de comédie passe agréablement bien. Le visuel ne se prend pas énormément au sérieux (notamment dans les décors), mais cela ne fait que renforcer l’aspect « comic book » souhaité. Il en va de même pour les effets spéciaux, parfois outranciers, mais restant dans cette ligne de tir. Même si quelques uns ont mal vieilli (les squelettes), n’en reste que le ton irrémédiablement comique du film est totalement assumé et passe donc extrêmement facilement.

Tout se suit donc jusqu’à un final magnifique dans le magasin Prix-Bas, avec un Ash toujours en pleine forme et prêt à en découdre ! On notera qu’il se met, à nouveau, lui-même dans une situation délicate, tout comme il l’avait précédemment fait en récupérant le Necronomicon dans le cimetière. Après l’image de fin, on ne souhaite qu’une chose ; avoir rapidement la suite, ce qui arrivera avec la série Ash vs. Evil Dead comme mentionné plus haut. Suite directe de la série de films Evil Dead, elle est clairement grandiose… mais sortira 23 ans après cet opus !

Evil Dead 3 : L’Armée des ténèbres sonne donc la fin de la série officielle des films réalisés par Sam Raimi. De 1981 à 1992 (11 ans !), nous aurons eu de la trouille, du gore et du rire, tout ça dans la même saga. Ce dernier opus boucle donc magnifiquement cette ère « Evil Deadienne » en nous finalisant le personnage d’Ash et en nous racontant une histoire certes basique mais bourrée de bonnes surprises. Si chez Prix-Bas, les prix sont bas, la qualité chez Sam Raimi, elle, reste haute.

« Klaatu Verata Necto » 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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