Bon, ben quand il faut y aller...

L’horreur étant mon genre de prédilection et ayant vu grand nombre de films traitant de l’exorcisme (ainsi que m’étant largement documenté sur le sujet), il n’est pas facile pour moi de faire la critique de Possédés : L’exorcisme qui a un titre nettement moins con en VO : The Seventh Day. Non, ce n’est pas facile car je me demande ce qui a pu se passer avec ce film réalisé par Justin P. Lange et mettant en vedette Guy Pearce. Une présence maléfique a-t-elle foutu le bordel ? La foi n’était pas assez grande ? Est-ce que tout a déjà été fait ? On prépare son kit du « Petit exorciste » et on se lance dans la critique ! ATTENTION : spoilers possibles

Le jeune Père Daniel (Vadhir Derbez) veut se lancer comme exorciste. Son supérieur, l’Archevêque (Stephen Lang) le confie au Père Peter (Guy Pearce), un chasseur de démon chevronné aux méthodes peu conventionnelles et au passé trouble. Ensemble, ils vont tenter de sauver l’âme d’un jeune garçon qui a assassiné violemment sa famille alors qu’il était possédé.

On a quand même un casting pas mal ; Guy Pearce (Memento, Vorace, L’enfer du devoir, Iron Man 3 et j’en passe), interprétant un Padre un peu bordeline et complètement bordélique ; Vadhir Derbez, principalement connu au Mexique mais qui a déjà de la bouteille, jouant un jeune premier complètement hermétique à notre empathie ; ou encore Stephen Lang (Tombstone, Avatar, Don’t Breathe), le patron des Padres potentiellement peu pertinent.

Ces acteurs, pourtant bons, se démènent dans un scénario semblant être écrit au coup de bol. On démarre pourtant bien le film avec une session d’exorcisme en 1995, lors de la visite de Jean-Paul II à Boston. Un jeune garçon tente de se faire libérer d’un démon retors par le jeune Père Peter (Chris Galust) et son mentor, le Père Louis (Keith David). Et laissez-moi vous dire que la séance ne laisse pas indifférent ; l’ambiance délétère de la scène, les parents paniqués, les manifestations du démon, le sourire absolument terrifiant se dessinant sur le visage de l’enfant. Je me cale dans mon canapé ; ça va être du bon.

Puis… plus rien. La présentation des personnages nous laisse pantois, le sort du jeune Charlie (Brady Jenness), venant d’assassiner violemment sa famille, nous importe peu et le duo des deux prêtres ne fonctionne pas. J’y croyais, pourtant, surtout après la scène dans le camp de sans-abris qui laissait présager du bon pour la suite mais là, il faut le dire, aucune empathie et aucun intérêt pour l’histoire.

J’ai remarqué que ce film me renvoyait à beaucoup de standards du genre, comme quoi on arrive gentiment à un stade on faire dans l’innovation devient la croix et la bannière ; la salle d’interrogatoire renvoyant à Délivre-nous du mal, l’exorcisme du début assez proche de L’exorcisme de Tamara et surtout la toile de fond du scénario pompant à fond sur l’excellent Le Rite avec Anthony Hopkins. Ça commence à faire pas mal.

Adepte du cinéma, je me suis dit que c’était mon passif de visionnage qui m’empêchait de prendre plaisir devant ce film. Et est arrivée la scène de l’interrogatoire du jeune Charlie où tout part puissamment en couille. A l’issue de cette séquence, je n’avais plus de doute ; mon passif filmique n’y était pour rien ; c’était bien le métrage qui avait un souci.

J’ai donc lutté pour parvenir à la fin, laissant se dessiner un sourire narquois sur mon visage (pas comme celui du gamin du début, hein, ‘faut pas exagérer) lorsque j’ai entendu les raisons du titre anglophone : The Seventh Day. Petit exorcisme qui ne fait pas si mal que ça, même si, je dois l’avouer, la séquence finale dans la maison offre une sympathique petite tension. La fin débarque, le Père Daniel monte dans sa bagnole… et j’espère terriblement que l’on va s’arrêter là.

Lorsque le générique s’enclenche, je me remémore ce qui vient de se passer. Fondamentalement, le film peut être clairement catégorifié comme étant un métrage horrifique traitant de l’exorcisme. Mais les reprises d’autres métrages étant légion, les personnages ne semblant pas être pourvus d’une autonomie émotionnelle faciale et la tension scénaristique étant à la hauteur d’une barre de limbo pour une blatte, je n’ai pas pu concrètement qualifier ce film de « bon ».

S’il y avait eu des enjeux différents à tout ce bordel ou si les personnages avaient un semblant de crédibilité par rapport à ce qu’ils ressentent réellement, on aurait pu discuter. Mais ici, même les raisons évoquées par le démon sont complètement à la ramasse (bien que leur logique ne soit pas la nôtre) et on voit arriver le twist (si on peut appeler ça comme ça) des heures à l’avance, limite bien avant de démarrer le visionnage.

De plus, la thématique de l’exorcisme n’est pas représentée avec un cachet particulier, bien que restant assez dans les pratiques existantes. Seulement, quand on se met à parler de combustion spontanée, du massacre d’une famille avec une ligne de défense se basant sans doute sur la possession (coucou Conjuring 3) et sur l’assassinat d’un prêtre en pleine séance, on part un peu trop loin pour conserver un semblant de cohérence. Soit on envoie tout le nawak, soit on reste pépère sur les rails mais les deux, ça fait tache.

Vous l’aurez compris, Possédés : L’exorcisme n’est pas le meilleur du genre. Sujet délicat tant sur le fond que sur la forme, il existe bien d’autres métrages permettant une immersion prenante et terrifiante dans le sujet sans avoir besoin de passer par celui-ci. Dommage pour les acteurs (que j’apprécie beaucoup) et pour le réalisateur (qui a sûrement beaucoup mieux à offrir) mais pour le coup, le film, contrairement à Charlie, ne pourra pas être sauvé.

OUF, voilà, c’est fait.

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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