... des feux

Réalisé par Ben Young, Extinction débarque sur Netflix en 2018. Difficile de parler de ce film sans mettre les pieds dans le plat. Je veux dire, il y a un monstrueux retournement de situation à mi-parcours, un peu à la Pascal Laugier, et ce n’est pas évident de ne pas lâcher le morceau pour parler de ce métrage. Surtout que le twist en question s’avère une des seules choses à relever du film. Donc, si vous souhaitez conserver le secret absolu, je vous invite à ne pas lire la critique avant d’avoir vu Extinction, ne serait-ce que pour garder un semblant de plaisir à le regarder. Pour ceux qui l’ont déjà vu… ou qui s’en battent royalement le steak, suivez-moi ; la critique, c’est par-là. ATTENTION : cet article contient des spoilers (mais je l’ai déjà dit, je crois)

Peter (Michael Peña) réveille sa femme Alice (Lizzy Caplan) toutes les nuits à cause de cauchemars terribles. Ne souhaitant pas aller voir un spécialiste, ses visions commencent également à lui poser des problèmes pendant la journée. Ces dernières lui font voir une invasion extra-terrestre imminente qui risque de décimer l’entier de sa famille… et une partie du monde. Alors qu’il tente en vain d’avertir les siens, des vaisseaux débarquent et ses visions deviennent réelles.

Acteur déjà présent dans de nombreux métrages (dont 60 secondes chrono, World Trade Center et Ant-Man), Michael Peña est un acteur caméléon capable de nous faire rire comme de nous émouvoir. On peut donc se demander ce qu’il a pu se passer avec son rôle dans Extinction. Père de famille et époux aimant, on ne croche pas et aucune empathie pour lui ne semble émaner de notre être.

Même constat pour son épouse Alice, interprétée par Lizzy Caplan. Actrice aux multiples rôles, elle n’apporte pas vraiment de punch dans le présent métrage. Leurs deux filles ne sont pas en reste et toute cette petite famille semble des plus banales au point que l’on se fiche un peu de ce qui pourrait leur arriver. Ce qui diffère du commun des mortels, ce sont les visions de Peter.

Lesdites visions comprennent l’arrivée d’envahisseurs venus du ciel, des échanges de coups de feu et des morts par centaines dans les rues. Pas très jouasse, me direz-vous. Alors qu’il tente de prévenir tout le monde, Peter passe pour le dernier des cinglés, mettant même en péril son couple voire même son travail. Alors quand l’invasion démarre, je ne me serais pas vexé d’un petit « Je vous l’avais bien dit ».

Aidée par leurs voisins, la famille de Peter va réussir à se frayer un chemin jusqu’à l’extérieur de leur immeuble pour ensuite se retrouver confrontée à un des envahisseurs. Le design de ces derniers est sympa et nous laisse songeur quant à ce qui pourrait se trouver derrière l’épais casque de protection. Pensez bien que la surprise est de taille quand l’on voit qu’il s’agit d’un humain, apparemment tout ce qu’il y a de plus normal.

Le type prénommé Miles (Israel Broussard) va même aider Alice à ne pas y passer à la suite d’une vilaine blessure. ATTENTION ! La révélation ultime arrive ! C’est lors de cette opération que Peter va se prendre la vérité en plein dans la gueule ; lui, son épouse, ses filles, ainsi que le reste de la population mondiale s’avère être… des synthétiques.  

Robots inventés il y a plusieurs décennies pour servir les êtres humains, ils se sont mis à développer des émotions, des désirs et des envies. Flippés par l’avancée non prévue de cette I.A. destinée à rester en mode esclave, l’humanité a frappé pour les éradiquer… et les synthétiques ont riposté. Ils se sont battus de telle manière que les êtres humains ont fui pour Mars où ils ont préparé leur retour pour reprendre leur planète. L’invasion est donc un retour aux sources et les visions de Peter étaient en fait des flashbacks de l’insurrection des robots. Joli !

Ensuite, une fois Alice sauvée, on tombe dans un ramassis de conventions ; séparation à l’amiable de Peter et Miles, poursuite entre eux et des soldats et attrapage d’un train à la seconde près pour aller vivre une vie meilleure, avec un sentiment d’espoir sur le fait qu’un jour, humains et synthétiques pourront peut-être se blairer.

Scénaristiquement, le film tombe dans tous les pièges possibles. Etrange quand l’on apprend que le scénario se trouvait sur la Black List d’Hollywood, regroupant les meilleures idées à produire. Ici, on nous fait le coup du doudou oublié qui manque de faire tuer tout le monde, du mur explosé vu que la porte ça ne fonctionne pas et de l’arrivée in extremis des parents vers leurs filles pour prendre le train tous ensemble comme une belle et grande famille.

Honnêtement, à part cette révélation qu’on peine à voir venir (à noter qu’aucun personnage ne mange ou ne boit… ça aurait dû me mettre la puce à l’oreille), le reste du film sonne creux. La faute à un scénario bourré de petites choses convenues et des personnages qui ne décollent pas. Heureusement qu’on nous bluffe la moindre à mi-métrage sinon, c’était foutu.

Pourtant, le film parle de conditionnement. Tout d’abord les robots, créés pour servir les humains, décident de se rebeller. Si les lois de la robotique d’Isaac Asimov et John W. Campbell avaient été implantées dans les synthétiques, on n’en serait peut-être pas là. Enfin, quand on voit I, Robot d’Alex Proyas, on se dit qu’au final, ils finiront bien par avoir des rêves. Bref, le conditionnement de ces êtres les a conduits à la révolte et donc au déclin de l’humanité, du moins sur la planète.

Mais le véritable conditionnement nous arrive en pleine poire lors de la rencontre de Miles et Peter. Le soldat lui explique alors que lors de leur entraînement, on leur a appris que les synthétiques étaient des êtres sanguinaires et sans cœur. Quand il débarque sur Terre, Miles se retrouve confronté à des familles, des gens « normaux ». On peut y voir une mise en garde sur notre capacité à voir les choses telles qu’elles sont… ou telles qu’on nous demande de les voir.

Outre cela, Extinction nous fait éteindre notre écran sans avoir de réelles convictions dans notre cœur. Brouillon sur bien des points, personnages non exploités et fades, on ne peut noter que de bons effets spéciaux et un twist mi-métrage qui permet de rester éveillé pour découvrir le pot aux roses. Et malheureusement, si l’un des seuls intérêts réside simplement dans un twist extrêmement agréable, c’est trop peu pour rattraper le reste. Ce thriller de science-fiction est à ranger dans la colonne « Potentiel en cas de pluie, de tempête de neige ou d’invasion extra-terrestre ».

Ça sent le synthétique tout ça.  

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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