L'apocalypse touristique

Un film d’horreur Israélien en mode found footage sorti en 2015 ? Là, il fallait absolument voir ce que ça donnait ! Réalisé par Doron et Yoav Paz, ce métrage nous plonge dans un chaos absolu dans la ville même de Jérusalem. Le « Z » prédominant du titre nous laisse à penser qu’il s’agirait d’une attaque de zombies. Et bien, pour le plus grand malheur des protagonistes… ça va s’avèrer pire que cela.

Sarah et Rachel sont deux jeunes américaines juives s’en allant pour des vacances de folie à Tel Aviv. Pour qu’elle puisse profiter au maximum de son séjour, le père de Sarah lui offre une paire de lunettes connectées. Dans l’avion, elles vont faire la connaissance de Kevin, étudiant en anthropologie et leur proposant quelques jours à Jérusalem où va bientôt avoir lieu le Yom Kippour. Seulement, leur séjour va rapidement tourner à la catastrophe absolue.

Démarrant le métrage sur un passage du Talmud parlant des trois portes de l’Enfer, il est précisé que l’une d’elles se trouve à Jérusalem. On part ensuite en 1972, via un métrage amateur tourné par un prêtre, montrant une femme revenue à la vie sous une forme démoniaque. On s’attaque ensuite au film en tant que tel avec la pose des fameuses lunettes sur les yeux de la jeune Sarah, nous offrant un point de vue intéressant des événements, avec possibilité d’applications à l’appui.

Sarah est jouée par Danielle Jadelyn, déjà vue dans la série Skins. Il est évident que nous ne la verrons pas beaucoup à l’écran, vu qu’elle porte les lunettes servant de caméra. Outre cela, il faut dire que sa manière de voir les choses est parfois étrange (cohérence de cadre oblige) et sa capacité à hurler pourra en énerver quelques uns. Sinon, bon rôle. Yael Grobglas est Rachel, la meilleure amie de Sarah. Impulsive, cherchant toujours à s’amuser, elle sera le soutien principal de son amie jusqu’à un incident la faisant basculer. Yon Tumarkin est Kevin, le jeune homme qui sera au courant avant tout le monde du drame allant se produire. Bon personnage, intéressant et bien joué. Mention spéciale à Tom Graziani jouant Omar, sympathique fils du tenancier de l’hôtel des protagonistes et guide dans les rues de Jérusalem.

Le décor en lui-même est un des points forts du métrage. Tournés dans les rues de la ville même, une forte authenticité se dégage de ce récit. Il va sans dire que nous allons passer par des endroits emblématiques tels que le Mur des Lamentations ou encore les Grottes du Roi Salomon, tout ça pour notre plus grand plaisir. Un bon point de départ.

La manière de filmer, via les lunettes, est également une bonne idée, même si cela enlève un peu de cohérence aux différents cadrages. Avec la possibilité d’avoir des applications directement sur l’écran, nous aurons des informations complémentaires sur les événements via un site d’informations, une connaissance approfondie des gens rencontrés grâce à la reconnaissance faciale via un célèbre réseau social et des plans instantanés sous les yeux pour déambuler dans la ville. La technologie au service du found footage, en somme !

Le scénario, lui, ne se perd pas en conventions explicatives ou en soucis d’ordre de profondeur. C’est le moment, c’est l’apocalypse, point. Pourtant, cela ne dérange pas trop la fiabilité du métrage, nous mettant en plein chaos urbain suite à l’ouverture d’une des portes de l’Enfer, laissant déferler sur le monde un bestiaire horrible et peu enclin à la sympathie. L’idée est donc de montrer une bande de jeunes souhaitant se sortir de là en période de crise, relayant avec ce qu’à pu subir la ville lors d’attaques terroristes. Sauf qu’ici, les monstres sont différents.

Un bestiaire donc, proposant en tout cas trois sortes de créatures ! Les démons, les personnes infectées (oui, sinon ça ne serait pas drôle) et les géants. Ces derniers, peu présents à l’écran, on quand même le don de nous coller la trouille, nous renvoyant à l’intriguant monstre de Cloverfield.

La tension est gérée de manière tout à fait honnête. Dans une première partie, nous découvrons les personnages, leurs passions, leurs vices et surtout nous en arrivons à les trouver sympathiques. Pour réussir à passer le cap sans s’ennuyer, quelques événements viendront ponctuer la lecture comme le passage du Roi David dans les rues de la ville (un type qui n’a pas tous les boutons dans l’ascenseur et nous comprendrons pourquoi) et plusieurs rencontres inédites. Durant la seconde partie, il s’agira plus de survie, avec fuite dans les rues de la ville, passage dans un hôpital psychiatrique pour récupérer un pote et tentative d’échapper à l’armée qui a pris le contrôle de la cité. Bon rythme et les différents lieux seront tous utilisés à bon escient pour nous mettre dans cette ambiance de fin du monde. Pourtant, une scène en particulier m’a semblé terriblement longue ; les grottes. Lors de leur fuite, on a l’impression de passer un temps affreux dans cet endroit confiné, teinté d’engueulades et de cris hystériques avant d’enfin pouvoir en sortir. Longuet et dommage pour la cassure du rythme.

Les effets spéciaux… eh bien… il faut avouer que ça sent parfois le CGI. Bon, en même temps, comment filmer l’arrivée des démons sur terre sans l’aide de quelques effets numériques, n’est-ce pas (on pourrait le filmer en livre, mais il n’y aurait plus grand monde pour voir le film) ? Sans que cela soit extrêmement gênant, ça casse quelques fois l’immersion dans le film, nous faisant profiter d’un bref répit visuel. Les moments de trouilles sont présents sans pour autant abuser de l’effet jump-scare et ça, c’est une bonne chose.

La mention du Syndrome de Jérusalem est également faite et cela offre une dimension plus réelle au film. Cette pathologie, développant entre autres des hallucinations et des crises d’hystérie, donne une explication scénaristique rapide sur l’origine de ce mal. A noter également la mise en avant de la présence des trois religions monothéistes dans la ville, symbole d’un regroupement massif en cas de pépin d’ordre mondial. S’il faut une apocalypse pour qu’on s’entende…

JeruZalem est un film surprenant, déjà par son origine Israélienne, et ensuite osant nous offrir un début d’apocalypse en found footage. Présentant cette fin du monde via une technologie moderne, il nous fait vadrouiller dans cette magnifique ville et tressaillir grâce à l’apparition de méchantes créatures, clairement pas venues en émissaires de paix. Tout ça pour arriver à un final de haute voltige où, nous en sommes sûrs, plus rien ne sera jamais comme avant. A voir pour les amateurs du genre, sans complexe ni prise de tête.

Moi, pour les prochaines vacances, ce sera Yverdon-les-Bains. C'est bien, Yverdon-les-Bains. 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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