Pour le meilleur... et surtout pour le pire

2012, l’année de la fin du calendrier Maya… et de la crédibilité de la franchise [REC]. Après les deux premiers opus (sortis respectivement en 2007 et 2009), Jaume Balagueró laisse Paco Plaza à la réalisation de ce troisième. Ne se situant plus dans l’immeuble ô combien iconique des deux premiers films, celui-ci se déroule lors d’une cérémonie de mariage, soit dit en passant au même moment que les événements de [REC] et [REC] 2. Est-ce pour autant le plus beau jour de notre vie ? ATTENTION : l’article contient des spoilers.  

Koldo et Clara sont aux anges ; c’est le jour de leur mariage. Leurs familles sont présentes pour l’événement, Adrian (le cousin de Koldo) film le bonheur de l’instant avec sa caméra HD, Atun (caméraman professionnel) s’occupe d’immortaliser le tout pour faire un joli DVD et tout le monde sourit dans un monde rose-bonbon sans nuage. Tout va donc pour le mieux ! Seule ombre au tableau, Tonton Victor, vétérinaire, qui s’est fait mordre par un chien lors d’une intervention. Tout se déroule à merveille, du moins jusqu’à ce que ledit oncle pète une durite, attaque les convives qui transforment le mariage en un bain de sang. Séparé dans ce bazar sans nom, le jeune couple n’a plus qu’une idée en tête ; se retrouver.

Le terme « Genesis » veut donc dire « genèse », à savoir « commencement, origine ». Ici, rien sur l’origine de Tristana Medeiros, l’antagoniste principale de la franchise, ni sur les actions mises en place par l’Eglise pour tenter de trouver un remède, et encore moins sur comment le chien du premier opus a pu être infecté pour, ensuite, filer la crève à Tonton Victor. Nous n’aurons que quelques miettes d’informations sur ce que peut être ce « virus démoniaque » et beaucoup de surprises… pas forcément bonnes.

Tout d’abord, on va se taper 18 minutes de vidéo de mariage. 18 MINUTES ! Entrée à l’église, cérémonie, apéritif, repas, coupe du gâteau, lancement du bal par les mariés ; on se croirait dans une projection du mariage d’un pote. On s’ennuie (pour rester poli) et on attend que quelque chose se passe. L’histoire de la morsure de Tonton Victor apporte un peu de réconfort… mais quand même, qu’est-ce que c’est LONG ! Puis, à la 18ème minute, Tonton dévale par-dessus la rambarde, se met à attaquer les gens, tout ça filmé par Adrian et sa caméra HD. ENFIN, on va pouvoir commencer ! Quelques convives, dont le marié, se planquent dans la cuisine et barricadent la porte. Koldo chope la caméra d’Adrian, la détruit et… apparition du titre…

Apparition du titre ?! Sérieusement ? On comprend vite pourquoi car depuis ce point-là, on passe en caméra normale et non plus en mode found footage. Un moyen pour le réalisateur de briquer ce qui a été fait précédemment et partir sur un autre modèle, sans doute plus adapté au traitement qu’il souhaitait donner au film. Franchement, l’idée est bonne… mais n’est pas pour nous rassurer.

Koldo, séparé de sa chère et tendre française Clara, veut la retrouver. Elle, idem. Du coup, ils vont tout mettre en œuvre pour survivre et réussir à sortir de cette épreuve ensemble, bien vivants, et pouvant pouponner leur futur enfant (eh oui, twist ultime de milieu de métrage, Clara est enceinte ! On ne s’y attendait mais alors pas du tout).

Dès le début de leur quête pour se retrouver, ça va partir en chocolat fondu de manière sévère. Koldo s’habille en armure et bouclier en mode Saint-Georges pour déambuler entre les possédés, John l’Eponge (problème de droits) s’arme d’un fusil à pompe et Clara reprend les grands standards du gore en s’armant d’une tronçonneuse et en effectuant toute sa fuite en talons rien que pour avoir le plaisir d’en coller un dans l’œil d’un possédé. AUTHENTIQUE !

Les acteurs, eux, ne sont pas réellement mauvais. Il faut dire que le ton du métrage change radicalement des deux premiers opus et du coup, leur prestations reste dans l’acceptable pour ce genre de film. Leticia Dolera joue à merveille la mariée stylée légèrement gothique, possédant un regarde captateur impressionnant. Son mari Koldo, est joué par Diego Martin de manière tout aussi classe, pour ce film. Le reste du casting est sympathique, avec standing ovation pour John l’Eponge et le sourire ravageur de Tonton Victor !

Le film change tout, oui. Car dans cette débâcle de n’importe quoi où l’on se demande vraiment pourquoi on est en train de perdre notre temps devant un [REC] qui n’en est pas vraiment un, il faut prendre conscience que Paco Plaza a mis son film non plus à un niveau horrifique, mais clairement à un niveau gore à l’état pur, à l’instar de métrages comme Evil Dead 2 ou encore Braindead. Même si nous n’atteignons pas les sommités du genre, n’en reste qu’il s’agit de l’opus de la saga [REC] le plus sanglant ; bouillie de bouche au mixer, séparation crânienne à la tronçonneuse, décapitation, explosion de tête, arrachage de langue, nous avons toute une liste de méfaits sanglants à inscrire au tableau. Il s’avère alors que ce film reste dans l’univers de [REC], mais n’est pas du tout du même acabit.

Cette fraction va en rebuter plus d’un. Là où après un [REC] 2 on se sentait déjà un peu mal, on se retrouve avec un film totalement WTF qui pourrait plomber les plus assidus d’entre nous. Seulement, si vous êtes amateurs de films gores et funs, et que la franchise [REC], ben, vous vous en tapez un peu les esgourdes, vous allez très certainement aimer.

Donc, après 18 minutes de mariage, une passation à la caméra normale, des scènes qui font peur mais pas pour les bonnes raisons et un déversement de gore, nous en arrivons aux dernières minutes du métrage. Là, il faut dire que les idées deviennent un peu meilleures… jusqu’à un final too much au possible. Le prêtre récitant la Bible dans les micros parvient à stopper les possédés pour que Koldo et Clara puissent s’enfuir. Seulement, l’ancien de la cérémonie, le patriarche de la bande, l’homme le plus vieux du coin, alias Papi, a un sonotone qui ne fonctionne pas… et n’est donc pas soumis à la Parole de Dieu. Après que Papi ait dégusté l’avant-bras de Clara, Koldo le lui tranche pour éviter l’infection... mais il est déjà trop tard. Le lieu du mariage étant confiné par les autorités, Koldo sort avec sa douce dans les bras, devant toutes les équipes d’intervention. Transformation, dernier baiser et tirs des autorités, pour finir avec un gros plan sur les mains jointes des deux jeunes mariés. Franchement, c’est le pas de bol ultime, une journée comme celle-là.

[REC] 3 : Genesis n’apporte rien à la franchise si ce n’est du fun. Il faut donc appréhender ce film avec légèreté, un bol de pop-corn au chocolat sur les genoux en mode « on va bien rire ». En aucun cas ne s’attendre à de l’ambiance lourde et poisseuse avec ce métrage.

Amateurs de gore et de films d’horreur pour rigoler, [REC] 3 : Genesis est fait pour vous ! Pour tous les fans absolus de la franchise, si vous n’êtes pas tolérant, ça risque de vous faire tout drôle, croyez-moi. Titre mensonger, film se retirant des standards établis, situations drôles voire grotesques, rien ne peut vous préparer à cela si ce n’est la critique que vous venez de lire. Ça fait un peu l’effet d’apporter la pièce montée, de glisser et de se rétamer parterre, non ?

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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