(t)erreur.com

Avec l’avancée des technologies, nous avons droit à des films d’horreur qui s’en inspirent. C’était déjà le cas en 2002 avec Terreur.point.com, métrage traitant d’un site web particulièrement funeste qui tue ses visiteurs 48 heures après leur connexion. La réalisation revient à William Malone (La Maison de l’horreur) a qui l’on doit quand même la création du masque de Michael Myers, antagoniste ô combien connu du film Halloween de John Carpenter en 1978, mais là n’est pas le sujet. Terreur.point.com, c’est une coproduction américano-anglo-germano-luxembourgeoise qui ressemble à s’y méprendre à un bug de réseau. Envie de savoir pourquoi ? C’est parti pour la critique. ATTENTION : cet article contient des spoilers (mais on s’en fiche)

Mike Reilly (Stephen Dorff) est un détective de la ville de New York. Aidé par Terry Huston (Natascha McElhone), une chercheuse du département de la Santé, ils doivent tous deux faire la lumière sur d’étranges morts survenant 48 heures après une connexion sur un étrange site web : Terreur.point.com.

Stephen Dorff interprète un inspecteur de police. Natascha McElhone est une chercheuse qui n’a pas peur des petites bêtes et qui possède un chat. Voilà… Au niveau des personnages, c’est à peu près tout ce que nous pourrons en retenir. Aucune, je dis bien AUCUNE profondeur à noter dans le cadre de l’écriture des protagonistes principaux. Dès lors, qu’ils vivent ou qu’ils meurent, on s’en tamponne complètement le gigabyte.

Les autres acteurs ne sont pas en reste : Stephen Rea interprète un tueur en série sadique qui cabotine à 1'000 à l’heure ; Udo Kier fait un passage éclair en début de métrage avant de mourir de manière gaguesque ; Jeffrey Combs, collègue de l’inspecteur Reilly… ne sert à rien ; et Gesine Cukrowski interprète une victime du tueur, devenant un esprit revanchard et au design flippant. Là encore, aucune empathie ne vient titiller notre cortex cérébral.

On peut cependant noter la prestation d’Amelia Curtis dans le rôle de Denise, une jeune informaticienne qui aurait pu apporter quelque chose de réellement concret au film… mais qui se fait malheureusement occire beaucoup trop vite. Le personnage le plus crédible, intéressant et fouillé reste sans doute Michael Sarrazin interprétant Frank Bryant, un écrivain qui a une théorie intéressante sur Internet, mais j’y reviendrai.

Donc, au niveau casting, c’est naze. Ecriture des personnages en berne, aucune profondeur et une envie irrémédiable de les voir chuter les uns après les autres. Ceci nous amène à un second problème concernant le film ; son illogisme complet, total et à demi-assumé. La possibilité d’une dangereuse épidémie virale n’a pas l’air de faire peur à qui que ce soit, le tueur-philosophe du film a des motivations réalistes mais douteuses et la cohérence de la mort des visiteurs du site Terreur.point.com est bancale. Et ici, ce ne sont que quelques exemples.

Dès le démarrage du film, on se demande si on ne se fout pas un peu de notre gueule avec une scène d’introduction qui ne ferait pas frémir un œuf au plat dans une poêle huilée et chauffée à bloc. Il en est ainsi pour la totalité du film ; niveau pétoche au zéro absolu. Si, et notez-le bien parce que c’est rare que je dise cela, on avait quelques jump scares bien sentis nous permettant de vibrer d’une quelconque émotion, ça passerait. Mais là, il n’y a rien. Bon, il est vrai que les scènes incluant le tueur, sa victime et un scalpel sont relativement dérangeantes ; j’ai dit relativement.  

On passe donc le temps du métrage à suivre une enquête policière sur un tueur en série insaisissable couplée avec un site Internet tueur qui puni toutes les personnes osant s’y aventurer pour regarder de la torture en direct. Le montage étant ce qu’il est, on se demande vraiment quelle direction a voulu prendre le film ; policier surnaturel ? Horreur bas de gamme ? Philosophie de comptoir agrémentée de quelques images dérangeantes ? No lo sé.

Tout cela nous fait passer une centaine de minutes désagréables où l’on a souvent envie de passer à autre chose. Pire ? La confrontation finale ne contient aucune, mais vraiment AUCUNE tension et le métrage se termine sur un pic étrange mais sur lequel nous n’avons même pas envie de réfléchir tellement on vient de vivre une déception au summum de la tristesse absolue.

Comme dit précédemment, il est nécessaire de signaler que le design de Jeannine (Gesine Cukrowski) est dérangeant, bigrement bien fichu… et très peu utilisé. Quelques secondes à l’écran et BIM, c’est fini. De plus, l’idée du film, se basant sur la possibilité qu’Internet puisse emmagasiner de l’énergie (ici négative) et soit en mesure de la redistribuer, est intéressante. Malheureusement, la mise en place de cette même idée est tellement foireuse que les quelques minutes de discussion avec le personnage de l’écrivain Frank Bryant susnommé s’annoncent comme salvatrices pour notre côté cinéphile.

Les thèmes abordés ? Ben… bonne question. C’est foutraque à tel point que je ne saurais dire concrètement ce qu’il est possible de tirer de ce film. La recherche d’une âme sœur pour le personnage de Terry, ça compte ? La revanche d’une pauvre victime sur des autres personnes potentiellement « innocentes » (la plupart se connectent pour aider à l’enquête), est-ce légitime ? Ce qui est sûr, c’est que Terreur.point.com nous fait passer le message que regarder des trucs sordides sur Internet, ce n’est pas bien. A ce titre, bien qu’également bancal, Intraçable (2008) avait traité cette problématique d’une bien meilleure manière.

Personnages perdus dans le deep web, intrigue intéressante comme une erreur 404, une trouille proche du zéro octet, Terreur.point.com est l’un de ces rares films qui ne vaut pas le visionnage… en aucune façon. Au début des année 2000, parler des dangers du web est totalement légitime mais encore faut-il le faire avec détermination, conviction et logique, ce que nous ne trouverons pas ici. Au lieu de procéder au visionnage de ce film, je vous propose plutôt l’intégrale des vidéos de chatons les plus mignons ; il y aura sans doute plus de suspense.

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Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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