E1 - La Survivante

Incident On and Off a Mountain Road

En pleine nuit, Ellen percute un véhicule abandonné sur une route au beau milieu de la forêt. Elle est soudainement poursuivie par un horrible tueur. Pour survivre, elle devra utiliser les techniques de combat apprises par son mari.

Don Coscarelli est à la réalisation de ce segment. Connu notamment pour sa série de films Phantasm, il nous propose ici la balade nocturne non désirée de la jeune Ellen face à un tueur des plus dérangés. Dans le rôle de la jeune femme, Bree Turner, parvenant à jouer sur deux tableaux ; la jeune femme terrifiée et la survivante convaincue. Le tueur, Moonface (« Face de Lune » en VF) est grandement campé par John DeSantis, ayant clairement la gueule de l’emploi. Apparition surprise dans une cave d’Angus Scrimm (le « Tall Man » des Phantasm), parfait en déglingué avide de bonbons et de chansons. Pour terminer, Ethan Embry, inquiétant en survivaliste confirmé et mari d’Ellen.

Le film reprend les grands standards horrifiques ; route déserte, accident de voiture, apparition d’un tueur cinglé, poursuite, tortures et final. Pas de grandes surprises à mentionner ici, si ce n’est l’insertion de flashbacks permettant l’explication du comportement d’Ellen durant sa fuite et sa captivité. Cela donne non seulement du rythme au métrage mais également un moyen concret de nous raconter l’histoire et de mieux nous faire découvrir les personnages.

Durant sa fuite, Ellen va donc utiliser les conseils de son survivaliste de mari pour s’en sortir. Bien que certaines idées fassent mouche et qu’on se retrouve avec l’occasion d’avoir quelques effusions de sang, on ne pourra s’empêcher d’avoir un petit sourire à quelques occasions. Lorsqu’Ellen prépare ses pièges à grand renfort de morceaux de tissu et de lime à ongle, le générique de la série MacGyver s’est subrepticement inséré dans mon esprit. Je n’ai pu que sourire.

Le tueur Moonface est un subtil mélange d’un rescapé de La colline a des yeux et d’un résident du bled de Délivrance. Brutal, agressif, déterminé à continuer sa collection d’épouvantails humains, il nous offre quelques apparitions furtives sans pour autant nous terrifier de quelque manière que ce soit.

Au niveau horreur, nous aurons bien entendu quelques petites choses à nous mettre sous les yeux (ou plutôt « dans » les yeux ?). Enucléation, épouvantails de chair, plantage de pieu dans une jambe, quelques idées mais là encore, on va rester dans le standard sans pour autant s’en aller hors des sentiers battus.

Là où le film est bien vu, c’est sur son final, auquel malheureusement on peut s’attendre mais qui a le mérite d’une morale pas piquée des hannetons. Un moyen d’expliquer au spectateur que la survie ne se fait pas uniquement au milieu d’une forêt, en pleine nuit, avec un déglingo à nos trousses, mais qu’il s’agit d’un travail de tous les jours, même au sein de son foyer. Une petite morale bien sonnée pour terminer ce premier segment.

La Survivante débute lentement cette saison 1. Les repères sont bien présents et on suit le scénario simplement, sans prise de tête. Conventionnel sur son traitement, habile sur les différentes facettes des personnages, il n’y a pas de quoi faire exploser le compteur avec ce premier épisode. 

Au moins, on a survécu.  

E2 - Le Cauchemar de la sorcière

H.P. Lovecraft’s Dreams in the Witch House

Etudiant à l’université, Walter cherche une chambre pas chère pour finaliser sa thèse de fin d’études. Il va finalement trouver un endroit dans une vieille bâtisse au propriétaire plus que désagréable. Travaillant sur la théorie des cordes et des possibilités d’autres dimensions, Walter va découvrir que dans cette maison se cache un point d’entrée… et qu’une sorcière l’utilise depuis des siècles.

Le réalisateur, Stuart Gordon, est un fan du travail de Lovecraft. On peut le constater dans sa filmographie (Re-Animator, Dolls, Dagon) et c’est tout naturellement que ce segment sera consacré à l’une des nouvelles de l’écrivain. Pour les acteurs, nous aurons Ezra Godden dans le rôle principal de Walter, étudiant de son état et sauveur de dames en détresse. Campbell Lane est Masurewicz, vieil homme apparemment à la masse et adepte des coups de boule dans une chaise. Au niveau filmographie, c’est Chelah Horsdal qui a le plus de bouteille et qui campe le rôle de Frances, femme seule avec enfant. Parfois sur-joué, on peine à s’attirer la sympathie des personnages, si ce n’est celle du bébé, Danny.

Pour ce segment, pas de prise de tête ; on place le scénario et on le suit. C’est parfois lent, parsemé de dialogues souvent peu utiles, agrémenté d’un soupçon de déjà-vu, le tout mixé dans un métrage peu surprenant. Cependant, la tension est relativement bien gérée et on sent que tout se met en place pour un final des plus terribles. Ça le sera effectivement pour le pauvre Walter, mais on reste tout de même sur notre faim. 

Pour la reprise d’une histoire de Lovecraft, on aura sûrement eu mieux. Même si on tente de nous faire croire que la vilaine sorcière est certainement la pire créature ayant foulé la planète, on est déçu devant cette vieille femme encapuchonnée. Elle attendrait devant un passage piéton qu’on l’aiderait volontiers à traverser. Vous l’aurez compris, pas outre mesure d’éléments horrifiques dans le personnage de la sorcière, même si son funeste rituel reste, lui, des plus sordides.

Car oui, il y a tout de même quelques bonnes idées dans ce segment, à commencer par le dérangeant rat. Avec cette bestiole à tête humaine, on se retrouve effectivement dans un conte de Lovecraft, tant l’aspect flippant est mis en avant, même si les effets peinent parfois à suivre. Autre passage intéressant ; la bibliothèque. Durant ses « absences », Walter se retrouve soudainement dans son université en train de lire… le Necronomicon ! Livre pilier dans l’univers de Lovecraft, nous aurons le plaisir de l’apercevoir à l’écran le temps d’une scène.

Le final, quant à lui, reste dans la lignée du reste ; conventionnel. L’horreur des actes de la sorcière nous font quelque peu sourciller, sans pour autant que l’on se prenne vraiment au jeu. Vite expédiée, la vieille femme ne fera pas de vieux os. A noter que la présence de la police, en fin de métrage, donne un doux mélange entre réalité et fiction, bienvenu dans ce segment… mais beaucoup trop tard.

Le Cauchemar de la sorcière n’en est pas un. Pataud dans son ensemble, on reste sur une tension qui n’aboutit pas et une profondeur des personnages qui restera en surface. De plus, quel bol absolu que le type travaillant sur la théorie des cordes (mondes parallèles) tombe pile dans la maison où il peut la prouver ! L’on peut considérer ce métrage comme une manière d’adapter l’univers de Lovecraft, mais en aucun cas comme un moyen de nous faire baigner dans une ambiance horrifique. 

C’est pas tout ça, mais je vais aller vérifier la tête de mon cochon d’inde.   

E3 - La Danse des morts

Dance of the Dead

Après la 3ème Guerre Mondiale, le monde n’est plus le même. Une bande de jeunes loubards atterrissent dans un restaurant tenu par Kate et sa fille adolescente Peggy. Jak, le leader du groupe, s’éprend immédiatement de la jeunette et lui propose une sortie nocturne. Tout se termine au Doom Room, un club dans lequel le gérant, MC, propose un numéro de danse très peu conventionnel.

En l’an de grâce 1974, Tobe Hooper signait Massacre à la tronçonneuse, devenu culte dans le domaine horrifique. Il réalisera également Poltergeist (1982) et Massacre à la tronçonneuse 2 (1986), entre autres. C’est à lui que l’on doit le présent segment. Sous sa direction, Jessica Lowndes pour sa première apparition à l’écran. La jeune fille est impeccable dans le rôle de l’adolescente souhaitant découvrir autre chose que les quatre murs du restaurant de sa mère. Cette dernière est campée par Marilyn Norry, parfaite en mère à la fois aimante et ferme. Ryan McDonald joue un junkie complètement timbré, le genre qu’on aime détester. Avec une filmographie qui commence de s’étirer, nous aurons Jonathan Tucker dans le rôle du leader de la bande, Jak, un personnage fort et déterminé tout en étant le plus fiable de tous. Pour terminer, le grand Robert Englund en gérant complètement taré du Doom Room. L’impérissable interprète de Freddy Krueger nous offre une nouvelle super prestation et ajoute une ligne de plus à sa liste impressionnante de participation au cinéma et à la télévision.

Depuis le début de la série, nous arrivons ici à un épisode des plus intéressants. Tout d’abord, le contexte de l’histoire est correctement placé, nous offrant quelques flashbacks des familles pour nous expliquer comment s’est déroulée (dans les grandes lignes) cette 3ème Guerre Mondiale. On comprend dès lors pourquoi la société est devenue comme ça et cela permet d’obtenir une meilleure immersion dans le reste de l’histoire. Et puis, s’il faut maintenant voir des morts danser pour s’amuser, c’est vraiment la preuve que le monde est devenu complètement barré, à l’image des différents intervenants.

On place le décor et ensuite on fait entrer les personnages. Entre les activités du gang et la vie monotone de Kate et de sa fille, on comprend vite la manière de voir des différentes protagonistes et on creuse ensuite un peu plus pour leur donner un vécu et une tangibilité concrète. Il en va de même pour le rôle de Robert Englund, même si ce dernier ne possède pas un traitement de fond, on comprend vite ce qui le motive dans la vie et son charisme vient faire le reste.

Le scénario suit, sans bourde, permettant au spectateur de comprendre les différents enjeux des protagonistes et offrant quelques scènes intéressantes de post-apocalypse. Tout ça pour arriver sur un final dantesque, un retournement de situation total, prouvant que dans ce nouveau monde définitivement brisé, il ne faut pas faire de faux-pas et surtout ne pas trahir sa famille.

Que du bon ? Si seulement… Il y a pourtant quelques points noirs dans cette œuvre à la limite de l’impeccable. Tout d’abord, il faudra compter quelques longueurs à certains moments. Honnêtement, rien de grave, mais je pense particulièrement à la scène de la voiture. Bon sang, ils roulent pendant combien de temps ? Et puis, au niveau drogues, y aller crescendo comme ça, ça apporte une certaine lourdeur à l’ambiance déjà bien maîtrisée et pesante du métrage, pas besoin d’en rajouter. Pour le reste, c’est vrai, on ne s’ennuie pas et c’est également l’occasion d’apprendre quelques petites anecdotes sur le monde actuel.

Et puis… il y a la musique. Le Doom Room est un club d’heavy metal, certes. Seulement, il n’y a pas que dans ce lieu que la musique va se faire entendre ; ce sera à de nombreuses reprises, attaquant nos oreilles de toute part pour nous infliger une mise en ambiance forcée. A nouveau, cette dernière est bien maîtrisée par le scénario et les acteurs, pas besoin d’en rajouter. Pour terminer, l’image. La succession de plans avec des flashs et des effets flous pour apporter une perte de repère est, là aussi, dans la surenchère. Au bout de la troisième fois, on commence à se dire que ça fait trop, et c’est dommage.

La Danse des morts reste un très bon segment, surfant magistralement dans le domaine du post-apocalyptique et apportant un lot d’acteurs intègres et sincères. Le fond est pratiquement admirable, la forme joue la carte de la surenchère. Dommage, car avec un peu plus de passivité, on en serait arrivé à quelque chose d’absolument grandiose. Tobe Hooper remonte un peu le niveau pour ce troisième segment.

Let’s dance ! 

E4 - Jenifer

Jenifer

Frank est officier de police. Durant une pause repas, il voit un homme tentant de tuer une jeune femme avec un hachoir. Il l’en empêche en lui tirant dessus. Avant de mourir, l’homme a le temps de murmurer « …Jenifer… ». La jeune femme en question possède un visage défiguré et repoussant en contradiction avec un corps magnifique. Après avoir fait son rapport, Frank décide de venir en aide à cette jeune femme, sans en informer sa famille au préalable. Commence pour lui une violente descente en enfer.

Tout d’abord, il faut savoir que Jenifer est l’adaptation d’une histoire, en comic-book de 10 pages, sortie en 1974, très fidèle d’ailleurs. Ensuite, c’est Dario Argento qui officie en réalisateur sur ce segment. Le spécialiste du giallo, auquel nous devons notamment L’oiseau au plumage de cristal, Suspiria ou encore Phenomena, nous livre une des meilleures parties de la saison 1 des Maîtres de l’horreur. Sous sa direction, Steven Weber joue admirablement le rôle de Frank, policier de son état et possédant apparemment quelques petits soucis familiaux. Sa descente aux enfers est interprétée avec brio et nous glace le sang, oscillant toujours entre la rage et la folie. Brenda James joue Ruby, son épouse. Tentant de reconstruire quelque chose avec son mari, elle sera des plus dégoûtée par l’aspect terrifiant de Jenifer. Cette dernière est campée par Carrie Anne Fleming, aperçue dans quelques métrages mais nous offrant ici une prestation des plus dérangeantes… pour notre plus grand plaisir.

Le pilier de ce métrage, c’est bien ce que mentionne son titre : Jenifer. Cette femme, clairement coupable de délit de sale gueule, possède étrangement un corps absolument magnifique. Le corps en question sera une occasion de chute non négligeable pour Frank, enclenchant alors sa terrible descente au fond du gouffre. La prestation de la jeune femme étonne et dérange… de même que son maquillage ! Les effets utilisés sont impeccable et effectivement, on peine à regarder le monstre en face lors des rares apparitions totales de son visage. Pour le reste du corps… ben là… aucun souci.

Le scénario suit un fil déterminé et précis, augmentant la tension à chaque scène et nous amenant inéluctablement vers un final que nous appréhendons déjà en début de métrage. Formidablement bien construit, ce segment enverra du très lourd pendant sa durée et nous offrira des moments de tressaillements incontrôlables. Perte tragique du chat, enfant en guise de casse-croûte, dégustation de parties intimes, peu de choses seront épargnées, offrant aux Maîtres de l’horreur une œuvre digne de ce nom.

Le plus dérangeant, au final, sera la relation entretenue entre Frank et Jenifer. Sordide, étrange, brisant toutes conventions, cela servira notamment à la chute de l’histoire, mais également au mal-être du spectateur, ce dernier se retrouvant piégé dans la même spirale que Frank et incapable de s’en sortir. Glauque à souhait, on aurait pourtant parfois presque (j’ai bien dit « presque ») pitié pour la jeune femme, tant son comportement ramène à celui d’une pauvre bête sans défense.

Après la perte de tout ce qui comptait pour Frank (dont la tentative avortée de se débarrasser de Jenifer via un spectacle de freaks), nous en arrivons à un moment de détente où les choses semblent s’arranger… pour finir dans l’horreur la plus totale. C’est donc un Frank excédé qui tentera de mettre fin aux agissements meurtriers de sa protégée, via un final des plus évocateurs, parvenant à nous coller une dernière fois des frissons avant un écran noir.

Jenifer s’inscrit comme étant, jusqu’ici, le meilleur épisode. On retrouve tous les ingrédients d’une histoire bien fichue, mêlant érotisme malsain et horreur, le tout sur un fond de scénario bien construit. Personnages intéressants et scènes sanglantes viennent parfaire le décor, faisant de ce métrage une chouette perle horrifique.

Et dire que tout ça est parti d’une histoire de seulement 10 pages…

E5 - Chocolat

Chocolate

Jamie est un jeune homme travaillant dans une entreprise de création d’arômes artificiels. Divorcé, voyant de temps à autre son fils, il tente de reconstruire lentement sa vie. Une nuit, il sent puissamment un goût de chocolat dans sa bouche. Puis viennent les sons et les visions. Jamie voit, entend et ressent tout ce qui semble venir d’une jeune femme qu’il ne connaît pas.

Créateur de la série des Maîtres de l’horreur, Mick Garris est également un réalisateur ayant souvent officié pour les œuvres de Stephen King (Le Fléau, Désolation, Riding the Bullet). On voit d’ailleurs un exemplaire du livre Désolation sur la table de nuit de Jamie à un moment du film. Ce personnage, joué par Henry Thomas, a déjà quelques films à son actif. Il a notamment été le petit Elliott dans E.T. en 1982 ! Nostalgie, quand tu nous tiens. Ce Jamie va recevoir les visions et les sensations d’une dénommée Catherine, jouée par Lucie Laurier, jeune femme énigmatique et attirante. A noter la prestation de Matt Frewer comme le collègue et ami de Jamie, Wally. Possédant une filmo intéressante, il a notamment déjà rencontré Mick Garris lors des adaptations Le Fléau et Riding the Bullet.

Présentant ses personnages et mettant en place le décor, Chocolat démarre gentiment, sans s’alarmer. Les sensations de Jamie arriveront bien assez tôt, mais il est important de poser les bases du rôle avant de se lancer clairement dans son introspection. Nous assistons alors à des événements certes anodins mais renforçant le capital « sympathie » envers Jamie, Henry Thomas parvenant à nous convaincre dans son personnage. La force première du film est de commencer avec un interrogatoire de Jamie, traces de sang sur le visage, devant apparemment raconter à nouveau son histoire. Du coup, nous n’aurons plus d’autre choix que d’arriver en bout de course si nous voulons savoir pourquoi ce personnage se retrouve dans cette situation.

Lorsque les visions démarrent, ça commence de s’emballer. On se retrouve avec des scènes pour le moins étonnantes, retraçant ce que ressent Catherine, par définition Jamie (musique classique pendant un concert de rock, aspect d’une crise d’épilepsie qui s’avère être un orgasme), tout ça pour nous amener à un acte barbare perpétré par Catherine et vu en direct-live par notre créateur d’arômes artificiels. Ce dernier va alors tout mettre en œuvre pour retrouver la femme à laquelle il est lié.

Depuis là, le film prend une tournure étrange, presque onirique. On assiste à l’enquête rapidement menée par Jamie et les retrouvailles tant attendues… qui ne se passeront pas vraiment comme il l’avait pensé. On aboutit ainsi au final, vaguement attendu, ne cherchant pas à verser dans un explicatif quelconque et nous laissant totalement dans le flou quant à l’origine de tout ça.

Toutefois, il faudra se taper quelques longueurs en cours de route et surtout visualiser ce segment qui n’a rien d’horrifique en soi. La présence d’yeux d’une autre personne à la place des nôtres peut avoir quelque chose de clairement dérangeant, mais aucune trouille n’est à noter ici. Nous sommes dans un drame surnaturel, ni plus, ni moins.

Chocolat apparaît vraiment comme une douceur pour ce 5ème épisode. Il se déballe lentement et se savoure sans complexe, alliant un goût sucré et amer à la fois. Véritable métaphore d’un petit carré de cacao, le problème réside essentiellement dans sa consistance, pauvre pour une anthologie horrifique, lorgnant clairement plus sur un épisode d’une série fantastique. Dire que les réalisateurs pouvaient aller jusqu’à 99% de cacao dans leurs créations, Chocolat paraît, du coup, bien fade. 

Et comme disait Forrest Gump : les anthologies, c’est comme une boîte de chocolats ; on ne sait jamais sur quoi on va tomber. 

E6 - Vote ou crève

Homecoming

David Murch est un conseiller politique très prisé. Il travaille activement pour la réélection du président républicain des Etats-Unis. Cependant, une guerre en cours divise l’opinion. Durant une interview dans une émission télévisée, David émet le souhait que tous les soldats morts durant cette guerre puissent revenir pour faire entendre leur voix. Il n’en faut pas plus pour réveiller les morts.

Réalisateur de quelques perles (Piranhas en 1978, Gremlins en 1984), Joe Dante a toujours été un critique de la société américaine dans ses films. Ici, il ne déroge pas à la règle, se basant sur la nouvelle Death & Suffrage de Dale Bailey pour construire l’histoire, Sam Hamm au scénario. Au casting, Jon Tenney joue un David Murch convaincant, conscient de l’ampleur des dégâts de son vœu et gardant la tête relativement froide par rapport aux événements. Thea Gill est Jane Cleaver, tantôt dominante, tantôt dominée, possédant des faux-airs de C.C. Babcock dans Une nounou d’enfer, son rôle est central mais relativement fade. Bien entendu, nous retrouvons aussi avec plaisir Robert Picardo, grand habitué des films de Joe Dante, dans le rôle d’un partisan républicain enthousiasmé par la situation des morts qui reviennent à la vie.

Car oui, il sera question de zombies dans ce segment. Pas de morts-vivants sur-vitaminés ici. Nous aurons droit à une touche de nostalgie avec de bons vieux zombies des familles qui se traînent en marchant et qui semblent totalement invincibles. Cela donnera quelques scènes de tension avant que l’on se rende compte de la véritable raison de leur retour : ils veulent voter.

La principale force de Vote ou crève réside dans sa critique de la politique américaine. Joe Dante nous a déjà fait le coup en montrant du doigt l’armée et ses expériences scientifiques dans Piranhas, ou encore la société de consommation égratignée dans Gremlins. Ici, il s’attaque donc à du lourd, fustigeant la politique américaine et ses divers coups tordus. Pour synthétiser à fond le sujet relevé dans ce segment, ce n’est pas une relevée des morts qui changera le résultat.

Les soldats tombés au combat veulent pouvoir se faire entendre, que leur voix compte. Or, dans le système politique, les règles du jeu changent sans cesse, comme en témoignent les deux scènes dans l’émission de Marty Clark après le retour des morts. Une première fois, c’est une bonne chose, et dès que l’on remarque que ça n’aidera pas à la cause du parti, ça en devient une mauvaise, témoignage du pasteur présent sur le plateau à l’appui, changeant également son fusil d’épaule.

Joe Dante ou comment traiter de politique avec un film de morts-vivants. Toute la subtilité du réalisateur se retrouve dans ce métrage incisif et fort intéressant, traitant d’un sujet sérieux sur un ton à la fois horrifique et ironique. Bien que l’horreur en elle-même ne soit pas au rendez-vous, n’en reste un film critique, légèrement acide et bien construit. On notera quelques réactions de personnages étranges mais apparemment utiles au scénario (notamment celui de Jane Cleaver), mais rien ne venant réellement ternir l’essence même de ce segment.

Au niveau des effets spéciaux, les zombies sont de bonne facture et leur interprétation bien fichue. Mention spéciale à Robert, mort-vivant de son état et premier des siens à se rendre dans un bureau de vote. Pour être plus en mode « larme à l’œil », se diriger vers la scène du restaurant en pleine nuit, où les tenanciers afro-américains vont accueillir un zombie de manière parentale et touchante, cherchant à prouver par cette occasion que même si les morts se sont relevés, ils n’en restent pas moins des humains.

Le métrage se suit donc facilement pour en arriver à un final fort sympathique, les politiques finissant par récolter ce qu’ils ont semés. A noter que la vie privée du personnage de David Murch aura une importance dans la finalité du scénario, renforçant d’autant plus l’impact final que Joe Dante a voulu donner à son film.

Vote ou crève est une petite perle politique et satirique. Le niveau horrifique n’est pas élevé, mais qu’importe s’il y a de bons zombies et une construction scénaristique qui envoie du steak. Chaudement recommandé, ce segment fait la part belle à une anthologie comme Les Maîtres de l’horreur et nous permet de voir Joe Dante dans ses œuvres.

Moi, j’ai voté pour les zombies. Et vous ? 

E7 - La belle est la bête

Deer Woman

L’inspecteur Dwight Faraday est responsable des attaques d’animaux dans la brigade où il travaille. Un jour, on lui demande de se rendre sur une scène de crime où la victime a été réduite en bouillie… apparemment par un cervidé. La brigade criminelle reprend l’enquête mais cela n’empêche pas Dwight de cogiter sur l’affaire. Il va alors découvrir que le tueur semble être un croisement entre un humain et un animal.

John Landis n’est pas à proprement parler un maître de l’horreur. En 2005, lors de la sortie de l’anthologie du même nom, on retrouve la réalisation du film Le Loup-garou de Londres comme son point de référence horrifique. Il a cependant été aux commandes de films à succès comme Un fauteuil pour deux avec Dan Aykroyd et Eddie Murphy ou Les Blues Brothers. Ici, il dirige Brian Benben dans le rôle principal de Dwight. Inspecteur un brin paumé, s’ennuyant apparemment dans son travail et à la recherche d’émotions perdues. Pour l’aider dans sa tâche, l’officier Jacob Reed, joué par Anthony Griffith, impeccable dans ce rôle de partenaire décomplexé et sarcastique. Et vient la première apparition à l’écran de Cinthia Moura en tant que femme-biche. Explosant littéralement l’écran avec son sourire ravageur, elle possède effectivement une beauté hypnotique. Magnifique première interprétation, même si le nombre de mots prononcés est de zéro.

Il est important de préciser que John Landis est un bon réalisateur… et qu’il affectionne particulièrement la comédie. Dans ce segment, nous n’aurons donc pas droit à de l’horreur pur jus, si ce n’est un petit sursaut à la fin de la première scène du métrage. Pour le reste, entre cadavre en bouillie et être surnaturel, nous tournerons plus dans le comique que l’horrifique, notamment via des dialogues subtiles (et extrêmement bien écrits). Du bon John Landis !

Nous avons une créature encore inédite à l’écran ; la femme-biche. Venant d’une légende amérindienne, cette créature drague et emballe certains individus masculins avant de danser la gigue sur leur corps avec ses sabots jusqu’à ce que mort s’ensuive. Brutale dans sa manière de procéder, nous n’en verrons cependant que le résultat. Le fait de voir cette légende prendre vie à l’écran est sympathique et à nouveau, l’apparence tout à fait magnifique de Cinthia Moura n’est pas étrangère à la chose.

Je parlais précédemment des dialogues et il faut dire que ces derniers apportent une touche de fraîcheur au segment, nous permettant même d’esquisser plusieurs fois un sourire. Blindés de références, on peut notamment citer le passage de l’explication de Dwight sur les attaques d’un loup monstrueux survenues à Londres en 1981 (référence direct au film Le Loup-garou de Londres du même réalisateur) ou encore cet échange risible entre l’officier Reed et Dwight au bureau de ce dernier. Au-delà des dialogues, certaines scènes sont aussi cocasses voire extrêmement drôles, à l’instar des réflexions de Dwight sur le possible déroulement du meurtre, via trois scénettes surréalistes et excellemment comiques. Ah, ça fait du bien de rigoler !

Pourtant, même s’il y a fraîcheur dans nos sourires, des acteurs gérant bien la chose et que la créature inédite envoie du sabot, n’en reste quelques points qui vont malheureusement ternir l’ensemble. Le scénario en lui-même reste relativement pauvre, renvoyant au principe d’un épisode de Derrick et se suivant avec plaisir grâce au contexte, mais avec peu d’intérêt sur le fond. Cela se verra principalement sur la fin, où après une magnifique poursuite entre Dwight et la créature, nous allons violemment nous rendre compte que nous n’aurons pas d’explications sur les agissements de cette dernière et que nous devrons nous contenter du rire satisfait de l’inspecteur en guise de final.

Si l’on retire le suivi trop facile du scénario et le final apparemment bouclé en deux secondes, La belle est la bête reste un épisode atypique de cette anthologie horrifique. John Landis nous propose de rire un coup au milieu de tout ça et il faut avouer que ce n’est pas désagréable. N’oublions pas que la scène de la transformation dans Le Loup-garou de Londres, tourné par le même monsieur, restera l’une des plus connue du cinéma d’horreur… encore aujourd’hui ! Du coup, un épisode des Maîtres de l’horreur un peu plus soft, on peut bien lui pardonner cela.

Du coup, l’expression « arriver avec ses gros sabots » prend tout son sens dans ce segment. 

E8 - La Fin absolue du monde

Cigarette Burns

Kirby Sweetman dirige un cinéma et se trouve être criblé de dettes. Chercheur de films rares, un certain M. Bellinger lui propose 200'000 dollars pour retrouver « La Fin absolue du monde », un métrage projeté une seule fois et réputé maudit. Kirby saute sur l’occasion et va alors s’enfoncer dans une enquête sordide où tous ceux qui touchent à ce film de près ou de loin s’en trouvent être changés.

John Carpenter n’est sûrement plus à présenter. Après avoir réalisé des films comme Halloween (1978), Le Prince des ténèbres (1987) ou L’Antre de la folie (1994), sa réputation de maître de l’horreur n’est plus à prouver. Le scénario s’inspire d’ailleurs du dernier métrage susmentionné pour tisser sa toile de fond. Dans le casting, nous retrouvons avec plaisir Norman Reedus. Avec sa filmographie bien fournie, nous le connaissons surtout aujourd’hui pour son personnage de Daryl Dixon dans The Walking Dead. Sa prestation est correcte, bien qu’un peu en retrait par moment, mais il parvient aisément à convaincre dans l’ensemble. A ses côtés, pour intensifier l’ambiance, nous avons Udo Kier en M. Bellinger. Personnage sombre, inquiétant et déterminé, il offre une interprétation correcte du cinglé fan de « La Fin absolue du monde », allant jusqu’à séquestrer un des acteurs chez lui. La filmographie longue comme plusieurs bras du monsieur montre qu’il est à l’aise dans le registre horrifique.

Est-ce que ce segment va faire mal comme une brûlure de cigarette ? Eh bien pour commencer, le scénario tient la route et se déroule comme une bobine dans un appareil de projection. Ça suit un fil rouge défini (retrouver le film maudit) et on ne dérogera pas de ce but ultime. L’enquête prend quelques longueurs à certains moments mais rien de vraiment perturbant pour la lecture du film.

Par contre, certaines scènes vont carrément plus loin que prévu et nous étalent une violence gratuite et inutile. Comme exemple, la rencontre en France avec un individu en contact avec la veuve du réalisateur de « La Fin absolue du monde ». C’est violent, tragique et ça donne droit à une punchline de mauvais goût quoique finement placée. Tout ça pour simplement récupérer une adresse… il y avait sans doute des moyens plus courts et même plus glauques pour y parvenir, sans basculer dans des rajouts inutiles.

Car du glauque, nous en aurons dans ce métrage ! « La Fin absolue du monde » possède un pouvoir unique de destruction et nous en serons les témoins dans le sprint final, nous offrant un débordement de scènes violentes et présentant une version inédite d’une nouvelle pellicule pour la projection de films ! Sanglant, dérangeant, cela montre que M. Carpenter tient encore un peu à ce genre.

Cependant, durant tout le film, on nous explique les excès de violence durant les projections de ce métrage maudit ; salle en feu, meurtres atroces, odeur de sang intolérable, on s’attend à avoir un final à la hauteur de ce qui est dit. Et pourtant, nous n’en aurons qu’un bref aperçu, sans sombrer dans la surenchère mais relativement décevant, même si le niveau de violence ici remonte carrément par rapport aux autres segments de cette anthologie.

Concernant « La Fin absolue du monde », nous en apprendrons peu sur son réel développement, mais connaîtrons les tenants et aboutissants de sa réalisation, ce qui est déjà pas mal. Le surnaturel côtoie du même coup le cinéma et c’est ce que nous étions venu chercher. Le déroulement de l’enquête m’a puissamment fait penser au film 8mm de Joel Schumacher, le sentiment poisseux en moins.

A noter également qu’un film qui parle d’un film, c’est déjà une bonne chose. Quand, en plus, le film en question se permet de projeter quelques visions de réalisateurs, c’est encore mieux. Car ici, ce dont il est principalement question, c’est de l’intérêt de réaliser un métrage. Dans quel but cela est-il fait ? Veut-on faire plaisir au public… ou le détruire ? Toute l’intelligence de ce segment réside dans la relation entre un réalisateur, son œuvre… et son public. Nous ne pouvons nous empêcher de nous demander ce que John Carpenter, en réalisant ce segment, voulait réellement nous transmettre ; divertissement ou destruction ? Nous aurons aussi un discours sur la perte des êtres aimés et notre incapacité à nous pardonner certains actes. Cela vient raviver l’intrigue et donner plus de profondeur aux personnages.

Ici, la relation entre La Fin absolue du monde et John Carpenter est un peu obscure. On sait que ce dernier est un pro du genre horrifique, mais on peine à le retrouver à de nombreux moments. Cela n’altère cependant pas ce segment original et violent, apportant aux aficionados de l’horreur ce qu’ils étaient venus chercher. Au final, un bon épisode, prenant et plus profond qu’il n’y paraît. 

Quand au film « La Fin absolue du monde », je ne vous conseille pas de le voir. 

E9 - La Cave

Fair-Haired Child

Tara est une jeune fille peu populaire dans son école. Un jour, après les cours, elle se fait renverser par une voiture sur un chemin de forêt. Le chauffeur la kidnappe. Elle se retrouve alors dans la cave d’une maison au milieu de nulle part avec un jeune garçon, découvrant avec horreur qu’elle va être la prochaine victime d’un rituel occulte. ATTENTION : cet article contient des spoilers.

William Malone est aux commandes de ce segment, sur un scénario de Matt Greenberg. Dans les faits d’armes du réalisateur, on peut citer La Maison de l’horreur (1999) et Terreur.com (2002), deux métrages qui n’ont pas réellement convaincus. Pour redorer son blason, on peut mentionner que M. Malone est celui qui a créé le design aujourd’hui célèbre du masque de Michael Myers pour le film Halloween de 1978. Pour cet épisode, il dirige Lindsay Pulsipher dans le rôle principal de Tara. La jeune femme se débrouille relativement bien, peinant tout de même à attirer une sympathie qui aurait été bénéfique. Lori Petty est également de la partie dans le rôle de Judith, épouse d’Anton, ambiguë et inquiétante à souhait. Son mari, Anton, est joué par William Samples, nous offrant un rôle… mitigé. Il faut également mentionner Jesse Haddock dans le rôle de Johnny, selon moi l’un des plus réussis du métrage, alliant inquiétude, profondeur et virevolte finale. 

La Cave n’est malheureusement pas un épisode exempt de défaut. Le scénario est très facile à suivre… et extrêmement prévisible, à tel point qu’en écoutant les dialogues et sans trop s’agiter la cafetière, nous en arriverons rapidement à une conclusion qui s’avèrera être la bonne ; Tara se trouve bien dans la cave avec un jeune garçon… qui est aussi le monstre de l’histoire. Là où la révélation aurait pu être mieux amenée et plus travaillée, on se retrouve, dès les premières minutes, à déjà connaître l’un des points forts du métrage.

L’histoire, sur le fond, est excellente ; elle parle de la perte d’un être cher et du jusqu’au-boutisme des parents, prêts à tout pour retrouver leur ado blondinet. Seulement, le traitement simpliste et vite-fait donnera peu de goût aux diverses révélations… et également aux personnages. Quelques faussetés égratignent notre rétine, comme le comportement du père (censé être dérangeant, ou flippant, ou drôle, ou…), quelques scènes avec Judith, la mère (pas pressée de sauver son fils durant les flashbacks ou passant de la « gentille » infirmière à la « méchante » maman) ou encore la capacité de Tara à ne pas nous faire fondre de sympathie pour elle. Du coup, quand on ne prend pas les personnages à cœur, leur destinée, on s’en cogne.  

Celui qui sort du lot, comme mentionné plus haut, c’est Johnny, le fiston. Alliant parfait mutisme dans la majeure partie du segment et sourire narquois et sadique dans sa suite, il est convaincant et c’est clairement celui pour qui l’on a envie de voter en parlant de la qualité de prestation et de profondeur des divers personnages.

Et au niveau horrifique ? La cave, on y descend, et c’est exactement ce qu’il se passera dans ce film ; on descend d’un cran. Pas outre mesure de tension, une partie de cache-cache sans frémissements, du sanglant sympathique sans plus, on ne sait pas si on va vraiment tressaillir à un moment. Remarque, la créature présentée ici est excellemment cauchemardesque et sa présence réussi, à elle seule, à nous donner un bon coup de trouille. Original, intéressant et bien foutu, le « fair-haired child » du titre est une très bonne surprise. OUF !

La fin, bien amenée cela dit, montre qu’il ne faut pas se foutre de la gueule de ses enfants, et que de les forcer à être le vaisseau d’un démon et de les faire bouffer d’autres ados pendants les douze dernières années n’aidera pas à développer leur amour parental. Un chouette retournement de situation viendra conclure le métrage avec, en prime, la possible formation d’un couple… et la disparition d’un autre.

La Cave ne possède pas énormément de qualités et il faudra se contenter de le suivre de la première à la dernière minute sans réellement y trouver son compte. Cependant, la base même de l’histoire et la gueule du monstre sauvent la situation, permettant tout de même de découvrir de bonnes choses. Mais malheureusement, ces deux facettes seront les seules pour lesquelles ce segment mérite d’être vu.

Et pourquoi offrir une barque à un ado qui ne sait pas nager ?

E10 : Liaison bestiale

Sick Girl

Ida Teeter est une entomologiste passionnée par son travail et timide dans le reste de sa vie. Habitant son appartement avec plein d’insectes, sa vie amoureuse n’est pas au beau fixe et sa petite amie vient de la plaquer. Elle fait alors la connaissance de Misty, une jeune femme magnifique. Leur relation aurait pu être un pur bonheur si le mystérieux insecte reçu par Ida ne s’en était pas pris à sa petite amie.

Avant de réaliser ce segment, Lucky McKee n’avait officié seul que sur un seul métrage ; May (2002). Pour Liaison bestiale, il retrouve l’actrice Angela Bettis, déjà propriétaire d’un certain nombre de prix pour son interprétation dans May. Ici, elle joue Ida, jeune femme étrange et timide, ne souhaitant que le bonheur. Sa prestation, à la fois drôle et touchante, sonne totalement juste, son apparence atypique nous permettant de rapidement identifier son personnage. A son bras, nous avons Erin Brown dans le rôle de Misty. Cette actrice, également connue sous le pseudonyme de Misty Mundae, a joué principalement dans des films érotiques. Elle campe ici une petite amie également timide et maladroite, se transformant peu à peu en une personne méchante et vulgaire. Prestation appréciée. Marcia Bennett, une habituée de Lucky McKee, joue le rôle de Lana, propriétaire ferme et acide de l’appartement d’Ida, accompagnée de sa petite-fille Betty, jouée par la toute jeune Chandra Berg. Enfin, le rôle du collègue fortement porté sur les douches matinales et la vie sexuelle d’Ida est joué par Jesse Hlubik.

Ce métrage, pas piqué des hannetons, se suit agréablement. Dérivant parfois vers un aspect comique (le premier dialogue entre Ida et Misty) et se situant clairement dans l’horreur visuelle (les conséquences de la piqûre de l’insecte), nous aurons toute une gamme d’émotions sur les soixante minutes de déroulement. Bien maîtrisée, l’histoire ne souffre pas de longueurs inutiles et l’esthétique globale et franchement appréciable.

Le fond de l’histoire reste aussi des plus intéressants. Nous avons ici une jeune femme, lesbienne, qui ne cherche qu’à trouver le bonheur avec une personne aimée et aimante. Toute la problématique résidera dans cette différence incomprise du reste de son entourage. Entre la logeuse Lana, tolérant autant les insectes que la relation d’Ida, et le tir final sur les véritables raisons de la présence du monstre à six pattes dans l’appartement de cette dernière, ce qui est soulevé ici est l’hostilité envers les différences.

Différences également perçues de manière scientifique par la présence de l’étrange insecte. Peu commun, possédant des caractéristiques hors normes, cette bestiole n’aura de cesse de poursuivre son cycle vital en utilisant notamment le personnage de Misty pour y parvenir. Nous offrant quelques séquences clairement dérangeantes (la planque de l’oreiller, la forme finale de Misty), l’apparition de cette chose à l’écran nous donne des frissons.

Pourtant, Liaison bestiale possède aussi quelques lacunes, ou plutôt cherche parfois à aller trop loin. Avec la scène de la recherche de l’insecte, on ne sait pas si McKee voulait nous faire rire ou simplement filmer une séquence pour parvenir à l’heure de visionnage. Les deux jeunes femmes, lampe de poche en main, en train de ramper dans l’appartement pour retrouver le bestiau, ne parviennent ni à faire sourire ni à donner une raison à la présence de cette séquence. Bon, d’accord, là, je chipote.

Par contre, moins de chipotage concernant l’assaut final. La tension, formidablement maîtrisée durant tout le métrage, explose dans une attaque donnant des frissons et nous faisant secouer la tête en même temps. Le monstre, bien qu’extrêmement bien foutu, apparaît comme une entité invincible et meurtrière, versant presque dans la surenchère par rapport aux autres scènes horrifiques du film, se contentant de montrer peu mai bien. L’explosion est telle que l’on peine à être convaincu par l’arrivée de cette chose, trop ample par rapport au reste. On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre.

Pour contrebalancer cela, nous aurons droit à une dernière scène à la fois mignonne… et terrifiante, restant dans le ton du métrage, saupoudrée même d’un peu d’humour pour renforcer l’aspect dérangeant. Sur cette dernière image, on frémit avant que l’écran noir ne vienne nous libérer, laissant notre imagination faire le reste. Terrible.

Liaison bestiale est un segment fort sympathique des Maîtres de l’horreur. Bien dosé, rythmé, intéressant et profond, il met en avant le fameux problème des différences jusque dans un final où tout se combine. Lucky McKee n’avait pas une araignée au plafond en planifiant son métrage de cette manière, et c’est avec grand plaisir que ce segment se laisse regarder.

Et avant de vous coucher ce soir, checkez quand même votre oreiller. 

E11 - Serial Auto-stoppeur

Pick Me Up

Stacia, une jeune femme fraîchement divorcée, se retrouve dans un bus tombant en panne au milieu de nulle part. Elle décide de continuer sa route à pied jusqu’à un motel. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que deux tueurs rôdent dans les environs ; un possédant un camion et tuant les autostoppeurs, l’autre faisant de l’autostop et assassinant les occupants des véhicules qui le laissent monter.

Basé sur un scénario de l’écrivain David Schow, ce segment est réalisé par Larry Cohen. Le monsieur est présent sur la scène horrifique depuis un certain temps, avec des métrages comme Le monstre est vivant (1974) et ses suites, The Stuff (1985) ou encore L’Ambulance (1990). Au moment de tourner Serial Autostoppeur, cela faisait dix ans qu’il n’était plus passé derrière la caméra. Pour son retour, il dirigera Fairuza Balk dans le rôle de Stacia, notamment connue pour son rôle complètement frappé de Nancy dans le film Dangereuse Alliance. Elle joue ici un personnage plus posé… et relativement fade. Déjà allié de Larry Cohen dans ses précédents films, Michael Moriarty est Wheeler, le tueur au camion, cynique, bavard et manipulateur. Pour sa première apparition à l’écran, Warren Kole est l’autre dérangé de la route, Walker, beau gosse adepte de la torture et de la galanterie. A noter pour ce dernier qu’il fait une brève apparition dans Avengers, en 2012, dans le rôle du type jouant à Galaga et repéré par Tony Stark.

Autant le dire tout de suite ; les acteurs sont principalement de la chair à couteau. Le personnage central de Stacia est juste effleuré et ne possède pas réellement de caractéristiques propres pour que l’on puisse s’y attacher… de même que le reste des pauvres victimes. Pas d’empathie donc pour ces bougres qui ne serviront qu’à rassasier des tueurs en puissance sur toute la durée du métrage. Donc, pour ce qui est de la profondeur des personnages, on a clairement raté le bus.

Les tueurs, parlons-en ! Autant l’un que l’autre sont atrocement imbus d’eux-mêmes et possèdent un langage poli, fleuri et cynique, titubant parfois vers l’humour et les punchlines faciles. Même avec quelques bons mots (le dialogue entre le routier et l’autostoppeur lorsque ce dernier s’apprête à monter dans le camion), on n’arrive pas non plus à aimer les détester. Aucun modus operandi, aucune ligne de conduite ; l’important, c’est d’amasser les cadavres. On tombe alors dans le cliché ultime du tueur en série badass, sans terreur aucune.

Les différentes morts seront également convenues et peu à même de nous faire dresser les cheveux sur la tête. L’horreur n’est pas au rendez-vous, ni le frisson, ni le tressaillement… pas grand-chose en fait. Cela dit, quelques clins d’œil seront faits à d’autres œuvres du genre, comme la réflexion de Stacia après son départ du motel, clairement inspirée de Psychose ou le final sur lequel je reviendrai.

L’histoire se déroule devant nous comme une autoroute de nuit avec les pleins phares. C’est droit, on voit où on va mais les alentours restent dans l’ombre. Ici, c’est pareil. On voit clairement où le métrage veut en arriver (deux tueurs antagonistes… mmh… ils vont forcément se mettre sur la gueule) et rien ne semble se trouver autour. Dommage car l’idée de base des deux tueurs avec une manière radicalement différente (et pourtant si proche) de trouver leurs victimes est juste excellente… mais mal traitée.

On pourra cependant se délecter de la finalité du métrage. Après la confrontation convenue, nous aurons droit à un hommage à l’un des films de Larry Cohen, L’Ambulance. La morale de cette histoire, c’est que personne n’est à l’abri sur les routes américaines… et c’est bien dommage pour la pauvre Stacia.

Serial Autostoppeur n’arrive pas à se hisser assez haut pour être considéré comme un « bon » segment. Personnages fades, tueurs extravertis, tension inexistante, seuls quelques dialogues et le final viendront mettre du cœur à l’ouvrage et nous donner l’impression que nous n’avons pas totalement perdu notre temps.

Désolé, mais ça ne sera pas un pouce en l’air pour cet épisode. 

E12 - Les Amants d'outre-tombe

Haeckel’s Tale

Au 19ème siècle, un jeune homme du nom d’Edward s’en va rencontrer une nécromancienne. Il demande à cette dernière de faire revenir à la vie son épouse décédée. Pour lui expliquer clairement ce qui l’attend, la femme va lui raconter l’histoire d’Ernst Haeckel. Ce dernier voulait aussi trouver des réponses sur la résurrection des morts… et l’a payé très cher. ATTENTION : cet article contient des spoilers.

John McNaughton a réalisé par mal de métrages, dont Henry, portrait d’un serial killer (1986) et Sexcrimes (1998) pour ne citer qu’eux. Il s’attaque ici à une nouvelle écrite par Clive Barker (Hellraiser, c’est lui). Derek Cecil obtient le rôle d’Ernst Haeckel, biologiste et naturaliste ayant réellement existé au 19ème siècle, bien qu’ici son histoire soit, bien entendu, différente. Convaincu par la science, ce jeune homme voudra à tout prix réussir à faire revenir un mort à la vie, à ses dépens. Jon Polito, possédant une filmographie impressionnante, campe le rôle du Dr. Montesquino, personnage excentrique et mystérieux. Tom McBeath est Wolfram, époux dépressif et défaitiste (à raison) et son épouse, Elise, est jouée par la magnifique Leela Savasta, intrigante jeune femme aux mœurs bizarres. A noter que ce film n’est pas à confondre avec Les Amants d’outre-tombe de 1965, réalisé par Mario Caiano, ne reprenant pas la même histoire.

Ici, nous nous retrouvons donc au 19ème siècle et nous avons droit à une histoire dans une histoire. La force de ce segment réside dans cet état de fait. Un homme s’en va voir une nécromancienne et celle-ci lui conte un récit macabre. Dans ledit récit, nous aurons droit à une myriade de personnages tous plus intéressants les uns que les autres. Chacun est à sa place et fait ce qui doit être fait. Du coup, on en vient à tous les trouver sympathiques, ou étranges, et la magie opère ; on est pris d’affection pour nombre d’entre eux.

Entre Ernst et sa recherche de la vérité coûte que coûte, Montesquino et son activité étrange quoique non sans intérêt et Elise, jeune femme magnifique mais possédant un rituel plus que malsain, nous sommes entre de bonnes mains. La profondeur donnée aux différents protagonistes incite à continuer le métrage et offre de belles métaphores sur la vie et ses nombreux problèmes. Fortement bien fichu !

Autre point intéressant : l’esthétique. Ça sent bon le 19ème siècle et on se prend complètement au jeu. Le moment le plus intéressant restant la scène finale dans le cimetière, touchant à l’onirique et au poétique malgré l’horreur qui s’y passe, et nous offrant un moment d’une beauté visuelle rare. Image travaillée, lumières en ordre, cadrage impec’, tout concorde.

L’histoire dans l’histoire se suit sans aucune peine… si ce n’est quelques moments que nous trouverons relativement longs. Cependant, ces derniers ne viennent qu’apporter une pierre à l’édifice, permettant une meilleure compréhension finale et sont donc largement pardonnés. La finalité du métrage apportera quelques questions existentielles sur lesquelles je reviendrai.

Bons acteurs, bonne ambiance, bonne histoire… et l’horreur, dans tout ça ? Eh bien, le pan horrifique de ce segment ne se fait pas dans la facilité d’une trouille au rabais. La tension monte au fur et à mesure du film. On sent qu’il va se passer quelque chose de pas net du tout, et on ne fait qu’appréhender ce moment. Finalement, il arrive. Lors d’une scène orgiaque dans un cimetière, la belle Elise se tape son mort-vivant de mari… avec la participation d’autres intervenants décédés. Entre l’esthétique magnifique de ce moment et la nausée que la situation provoque, on se dit que John McNaughton a su comment faire pour nous en mettre plein la vue. Cette scène ne sera pas la seule intervention horrible, tout partant en vrille à partir de ce point-là.

L’histoire dans l’histoire se conclut avec l’apparition d’un bébé zombi (lui, on le voyait arriver quand même) et par l’attaque de ce dernier sur le pauvre personnage d’Haeckel. Puis, nous revenons au récit principal, finalisé d’une main de maître, nous présentant la nécromancienne comme étant Elise… et sa petite famille ! Epoux zombie, partenaires décédés et poupon mort-vivant sont de la partie ! Une vision atroce, faisant fuir le jeune Edward et terminant ce segment avec panache, sans réellement que l’on s’y attende.

Comme dit plus haut, ici, de grandes questions se posent ; jusqu’où est-on prêt à aller par amour ? Edward, qui voulait faire revenir sa belle de l’au-delà, comprend vite les enjeux et fait rapidement son choix. De plus, l’amour peut-il aller hors d’une certaine limite ? Elise et sa petite famille sont-ils conventionnellement acceptables ? Les bébés zombies ne grandissent-ils pas ? Tant de questionnement à souligner après la visualisation de ce métrage ! L’occasion, j’en suis sûr, d’en débattre avec d’autres personnes l’ayant vu.

Les Amants d’outre-tombe verse clairement dans le malsain et dans l’étrange absolu, renvoyant à certains films de genre des années 70. Bien foutu, ce segment aborde, de manière trash et parfois répulsive, le sujet de l’amour vrai. Esthétiquement irréprochable, sympathiquement malsain, nous avons ici un épisode qui en choquera quelques uns mais qui fera plaisir, j’en suis sûr, à tous les fans d’horreur.

Et vous, jusqu’où seriez-vous prêts à aller ? 

E13 - La Maison des sévices

Imprint

Durant l’ère Victorienne, Christopher, un journaliste américain, débarque sur une île japonaise entièrement peuplée de prostituées et de gardiens. Son but ; retrouver Komomo, une prostituée à qui il a juré de l’emmener aux Etats-Unis pour l’épouser. La nuit tombe et Christopher est obligé de rester sur place. En compagnie d’une fille de joie défigurée, il va apprendre la terrible vérité sur son amour d’antan. ATTENTION : cet article contient des spoilers.

Réalisateur extrêmement prolifique et controversé, Takashi Miike signe ici un épisode qui a d’ores et déjà laissé son empreinte. La saison 1 des Maîtres de l’horreur n’a vu que douze de ses épisodes être diffusés aux Etats-Unis, ce dernier ayant été banni du câble car beaucoup trop choquant. Quand on lit ça, on se dit que ça doit carrément être insoutenable et que ce segment doit valoir son pesant de gore et de malsain. Pour info, cet épisode est tiré d’une histoire traditionnelle japonaise, « Bokke Kyotee », écrite par l’auteure Shimako Iwai.

Takashi Miike dirige ici Billy Drago, acteur de nombreux métrages et connu notamment pour son rôle de Barabas dans la série Charmed. Jouant Christopher, on a droit à un ersatz de sa prestation du démon de la peur avec une surenchère malvenue. La prostituée défigurée est interprétée par Youki Kudoh. On le sait, le cinéma japonais a tendance à faire sur-jouer ses acteurs. Ici, on reste dans les convenances et ça passe plutôt bien, le personnage de la jeune femme passant par divers états allant de la douceur à la folie. Michie Itô est la pauvre Komomo, naïve et gentille, qui a droit à l’une des pires scènes de torture de l’histoire des grands et petits écrans. Pour finir, notons la présence de celle qui a écrit l’histoire utilisée ici, Shimako Iwai, dans le rôle carrément flippant de la Dame aux aiguilles.

Cet épisode a donc eu son lot de détracteurs et ses interdictions ont été nombreuses. La question que tout le monde se pose est : est-ce que tout cela est justifié ? Plongeons donc dans le vif du sujet en mettant le tout à plat. Oui, La Maison des sévices est un film extrêmement dérangeant. Traitant de manière brute des sujets comme l’inceste, l’avortement ou la torture, nos rétines ne sont en aucun cas épargnées. Miike nous offre ici l’une des scènes de torture les plus insoutenables, à grand renfort d’aiguilles, d’ongles et de gencives, faisant passer Hostel pour un épisode de Bob le Bricoleur. Ce n’est pas long, mais qu’est-ce que ça fait mal.

Pour le reste, cela est également dans l’axe du malsain absolu. Relation incestueuse, avortements à la pelle, misère, visages défigurés, jumeau parasite, tout le métrage flotte sur un océan perturbant, visant clairement à mettre mal à l’aise le spectateur. Le corps de la jeune femme à la surface de l’eau en début d’épisode met clairement en garde ; ça ne va pas être joli-joli.

Pourtant, tous les voyants horrifiques ne sont pas dans le rouge. Si le style visuel est une tuerie et que le malaise est bien présent, les prestations des acteurs restent moindres. Billy Drago en fait des caisses, à grand renfort de gestes amples et de lamentations peu crédibles. Le reste du casting s’en tire, sans véritable folie, si ce n’est le rôle de la jeune femme défigurée qui parvient bien à capter l’attention avec son mal-être, voire même à le transmettre au spectateur. Mention spéciale à Shimako Iwai, alias la Dame aux aiguilles, sans doute l’un des personnages les plus flippants de tous l’univers horrifique… et tout ça sans dire un mot !

Niveau scénario, l’idée de départ est bonne. Un américain débarquant au Japon pour retrouver celle qu’il aime afin de l’épouser. L’histoire de la compagne nocturne de Christopher est également prenante… du moins, ça dépend quelle version. Car même si cela est bien maîtrisé au départ, on se perd vite avec les différents récits et interprétations de l’histoire dans l’histoire. Sur la fin, on a carrément l’impression qu’on veut étoffer au maximum le scénario avec une énième version, histoire de mettre du cossu et remplir un peu les vides. Finalement, ça ne fait qu’alourdir le tout.

On suit donc les mésaventures de la fille de joie pour en arriver à un final versant clairement dans le grand-guignolesque, histoire de bien terminer de mettre mal à l’aise. Malheureusement, c’est tellement énorme qu’on décroche à ce moment-là. On terminera le métrage avec l’image de Christopher dans une cellule, aux prises avec ses hallucinations et la présence de ses propres fantômes. Bouaif.

Censuré soi-disant pour sa violence crue et implacable, il ne fait aucun doute en regardant La Maison des sévices que cet épisode a surtout été mis de côté de par son traitement de l’avortement, sans doute l’un des aspects les plus dérangeants du film. Ça avorte à tire-larigot, les bassines de fœtus s’enchaînent et on assiste à une véritable hécatombe. Terrible.

Au final, La Maison des sévices s’avère un des métrages les plus horribles que j’ai vu, sans pour autant être un « très bon » épisode. S’encroûtant dans le scénario, présentant des passages dignes du théâtre du bizarre et parvenant à crocher le spectateur uniquement par voyeurisme malsain, on dira que Takashi Miike avait pourtant toutes les cartes en main pour faire un épisode légendaire. On notera tout de même que l’ambiance générale du métrage et la scène de torture marquent définitivement quiconque posera les yeux sur ce film. Amateur d’extrême, vous pouvez y aller. Les autres, pitié, évitez de le regarder.

Petit défi : ne pas détourner les yeux tout en mangeant un steak tartare durant la scène de torture de Komomo. Bonne chance ! 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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