Fin de partie

La franchise Marvel fait parler d’elle depuis de nombreuses années. En fait, depuis son départ en 2008 avec Iron Man de Jon Favreau. En 2012, l’un des films les plus attendus de tous les temps faisait son entrée dans les salles obscures ; Avengers de Joss Whedon. On y voyait l’équipe de super héros se réunir pour la première fois au cinéma. Sept ans et deux films (centrés sur cette équipe) plus tard, voici Avengers : Endgame, avec Anthony et Joe Russo à la barre de ce 22ème segment de la franchise. Ils ont la lourde tâche de conclure la partie « Avengers » du Marveliverse, la phase III se terminant officiellement avec Spider-Man : Far From Home sorti également en cette année 2019. Mais que va devenir l’équipe des Avengers ? Les super héros rattraperont-ils la terrifiante victoire de Thanos ? Est-ce que tout est vraiment fini ? On chausse le Gant de l’Infini et on se lance dans la critique ! A voir si à la fin de celle-ci nous claquerons des doigts… ou non. ATTENTION : cet article contient des spoilers

Après la victoire de Thanos (Josh Brolin), les années s’écoulent dans un monde sombre et sans espoir. Désespérés, les Avengers survivants se sont évaporés dans la nature. Le retour inattendu de Scott Lang (Paul Rudd) va leur apporter un début de solution ; il serait possible de voyager dans le temps. De ce fait, en retrouvant les Pierres d’Infinité avant Thanos, son claquement de doigts pourrait être annulé et ainsi la moitié des êtres vivants disparus de l’univers pourraient retrouver leur place. Mais pour une mission aussi périlleuse, ils auront besoin de reformer leur équipe.

Tout comme pour Infinity War, il serait long et laborieux de mentionner tout le casting présent dans ce métrage. Moins étoffé que celui du film précédemment nommé, la moitié ayant disparu des écrans, n’en reste que tous les personnages reprennent leurs rôles respectifs. Pas de nouveauté spécifique à soulever dans le présent casting. On retrouve bien entendu le caméo de notre regretté Stan Lee ainsi que l’apparition de Joe Russo lors de la scène du groupe de parole.

Sinon, les super héros et leur entourage font leur grand retour avec une mine quelque peu déconfite. Tony Stark/Iron Man (Robert Downey Jr.) a enfin la vie de famille qu’il souhaitait ; Steve Rogers/Captain America (Chris Evans) aide les survivants comme il peut ; Thor (Chris Hemsworth) est le responsable d’une petite communauté de survivants… et s’adonne aux jeux en ligne et à la descente de binouze ; et Bruce Banner/Hulk (Mark Ruffalo) semble avoir trouvé un équilibre entre ses deux alter-egos.

Après une introduction bien torchée à grand renfort de « ta gueule, c’est magique » (spéciale dédicace à Vincent) avec l’apparition de Carol Danvers/Captain Marvel (Brie Larson) pour sauver la situation ainsi que l’occision du Titan fou à grand renfort de Stormbreaker, nous faisons un bond de cinq ans dans l’avenir pour retrouver nos héros en différentes postures, notamment celles mentionnées ci-dessus. Même si tous ont un goût plus qu’amer dans la bouche après la décalquée infligée par Thanos, la majorité arrive à remonter gentiment la pente. Ce n’est pas le cas par exemple de Clint Barton/Œil-de-Faucon (Jeremy Renner), fou de rage après la disparition de sa famille à la suite du geste de Thanos. Mercenaire implacable, il retrouve un semblant de raison grâce à Natasha Romanoff/Black Widow (Scarlett Johansson) que nous avons le plaisir de retrouver en brune.

C’est l’arrivée de Scott Lang/Ant-Man (Paul Rudd) qui remet en question la possibilité d’une victoire sur Thanos. La dimension subatomique semble être un moyen acceptable de voyager dans le temps pour retrouver les Pierres d’Infinité et montrer au Titan de quel bois se chauffe les Avengers. Après une théorie plus que valable sur les lignes temporels, flanquant au rebut tout ce que l’on a entendu jusqu’ici mais convainquant aisément, l’équipe se reforme et c’est parti pour une mission de folie.

L’une des forces de ce film est de nous faire revenir en arrière pour retrouver les différentes Pierres, donnant ainsi l’occasion à nous, spectateurs, de revivre des moments clés des aventures des Avengers. La bataille de New York, la trouvaille de la Pierre du Pouvoir par Peter Quill/Star-Lord (Chris Pratt) et même un peu de tourisme à Asgard pour retrouver la Pierre de Réalité. Bref, 2012, 2013, 2014, on repasse par plusieurs moments de la saga non sans humour et avec un sens de la mise en scène permettant de ne crocher afin de voir, sous un autre angle, ce que nous connaissons déjà.

Le seul hic pour nos super héros, c’est que Thanos va avoir connaissance de son futur par un concours de circonstances malencontreux. Il va donc redevenir l’antagoniste principal et reprendre sa place de super méchant qui envoie du lourd. Il n’en fallait pas moins pour terminer la session « Avengers » du Marveliverse ; conserver le meilleur méchant qu’il y ait eu dans la saga.

C’est ainsi que nous suivons les aventures de ces héros en perdition, usant de leurs dernières cartouches dans le but de pouvoir sauver non pas moins de la moitié de l’univers. Restant devant notre écran, attendant avec impatience la prochaine scène d’action ou la prochaine boutade, nous en arrivons à ce moment absolument délectable qui se trouve être la bataille finale.

Oui, dans les films des Avengers, nous en avons toujours eu pour nos mirettes. Les scènes d’action ont toujours été grandioses et les batailles finales d’une épique intransigeance, nous faisant littéralement planer au-dessus de la baston pour notre plus grand plaisir. Ici, les frères Russo décident d’envoyer le paquet pour nous ancrer cet instant Marvel-historique dans notre entrepôt-mémoire.

Thanos pensant avoir fait le gros du travail, l’intégralité (oui, oui, L’INTÉGRALITÉ) des héros, de leurs amis et de leurs troupes débarquent pour un fight final des plus gargantuesques. Tout cela se termine de manière émouvante et sensée avec la mort de l’un de nos héros, terminant ainsi un cycle démarré en 2008. Cette bataille est un moment qui ne peut pas se raconter ; il faut le vivre. 

Pour résumer hasardeusement Avengers : Endgame, nous sommes en présence d’un Infinity War plus intimiste, osant aller jusqu’au bout des idées posées il y a maintenant plusieurs années. La preuve avec la finalité du film où un magnifique travelling est effectué durant les obsèques du personnage en question, là où l’on peut revoir tout le monde pour ce dernier adieu. A noter que certains personnages comme Michelle Pfeiffer, interprétant Janet van Dyne, sont présents dans le film sans dialogue. Une belle présence pour conclure les choses de manière correcte.

Les films de super héros et particulièrement les Marvel, ont souvent été considérés comme des blockbusters bourrins. Pourtant, avec maintenant onze ans de visionnage et 23 films (en comptant le dernier Spider-Man) sortis en salle, l’on constate une cohérence et une morale. Dans Endgame, même quand tout espoir semble perdu, et même si l’argument du voyage temporel avec le retour inopiné de Scott Lang peut prêter à sourire, il ne faut jamais s’avouer complètement vaincu.

Comme l’a si éloquemment dit Tony Stark dans le premier Avengers ; « Si on ne peut pas protéger la Terre, je peux vous assurer qu’on la vengera » ; c’est exactement ce qui est fait ici dans les premières minutes du film, avant que le principe de voyage temporel soit évoqué. Principe ô combien utilisé dans les métrages de tout poil, c’est ici un vent de fraîcheur et une idée novatrice pour un dernier barouf d’honneur de tous les films ayant composé cet univers… jusqu’ici.

Car Marvel n’a pas fini de faire entendre parler de sa franchise. Avec Black Widow prévu en 2020 ainsi que le film Eternals, tous deux débutant la phase IV du Marveliverse, il y aura encore beaucoup de spectacle pour les fans de super héros. Cependant, en ce qui concerne les Avengers, cela semble bel et bien terminé. Je pense que c’est l’occasion de procéder à un grand MERCI envers tous les acteurs, réalisateurs et membres de toutes les équipes techniques pour ces onze ans de spectacle.

Endgame finalise comme il se doit cette partie consacrée aux Avengers. De l’émotion, des combats toujours aussi dingues et intenses, une réalisation rodée, une bataille finale de malade et une conclusion sobre mais intelligente et cohérente, il n’en fallait pas moins pour satisfaire les fans. L’occasion de se refaire tous les films les uns après les autres, en comptant les trois heures de ce dernier. Plus que Spider-Man et nous entrerons en phase IV. Fans des Avengers, merci aussi à vous pour votre soutien indéfectible en cette équipe qui nous aura fait passer de fabuleux moments.

Avengers ; désassemblement !