L'asile, c'est pas facile

Aussi connu comme The Asylum, Backmask ou Exeter, Projet 666 est un film sorti en 2015 et réalisé par Marcus Nispel. Notamment aux commandes du Massacre à la tronçonneuse de 2003 ou encore du remake de Vendredi 13 de 2009, ce réalisateur s’y connaît en horrifique. Avec un titre aguicheur et un pitch nous présentant une histoire apparemment totalement effrayante, je ne me suis laissé allé au visionnage. Les productions Blumhouse étant dans l’affaire, il est possible que ça passe… ou que ça casse. Mais qu’importe, sans doute qu’une histoire d’asile doit valoir la peine. D’ailleurs, rénover un asile abandonné, est-ce une bonne idée ? Les fêtes impromptues dans des lieux hantés, est-ce fun ? La possession serait-elle un fond de commerce ? On décapsule une bière et on se lance dans la critique.

Patrick (Kelly Blatz) aide le Père Conway (Stephen Lang) à rénover l’asile d’Exeter, un lieu où étaient placés les enfants et adolescents avec des problèmes mentaux. Le site a fermé ses portes suites à de mauvais traitements sur les patients, transformant lentement le lieu en une prison. Durant les rénovations, une équipe de jeunes décident de faire une petite fiesta des familles dans le bâtiment. Non, sérieusement ? Vous ne savez pas que c’est le début d’un scénario de film d’horreur ?

On peut reprocher plusieurs choses à Projet 666 à commencer par son terrifiant cahier des charges. Même si vous n’êtes pas amateur du genre horrifique, vous savez très bien que ; asile abandonné + jeunes + alcool + drogue + passé trouble du bâtiment = événements surnaturels. C’est mathématique ! Pourtant, l’histoire se lance à corps perdu dans l’idée. Bon, d’accord, je l’admets ; si le film se passait dans un parc floral en plein dimanche après-midi, ce serait moins séduisant.

Mais cela ne s’arrête pas là, car le film va partir dans différentes directions afin de pouvoir survoler plusieurs sous-genres horrifiques ; possession, esprits, lieu maudit, histoire de famille peu banale, torture dans un asile destiné pourtant à aider les gens, personnage de foi au passé plus que douteux ; on va en avoir pour tous les goûts. A tel point qu’à un moment donné, je me suis posé la question si on ne me prenait pas un peu pour une quiche.

De plus, on peut noter un grand nombre d’incohérences de choix, la plus notable étant ; quand est-ce que finir en prison pour possession et prise de drogue s’avère être plus grave que sauver sa propre vie ? Les protagonistes semblent bornés à ne pas vouloir finir en cabane quitte à finir… en boîte. A plusieurs moments, les choix qui semblent logiques ne le sont finalement pas et, là encore, on se demande ce que l’on est en train de regarder.

Cependant, il faut laisser plusieurs choses à ce petit métrage. Tout d’abord, les acteurs sont dans leurs rôles, même si on peut clairement revenir sur plusieurs de leurs choix. Bien qu’ayant des émotions totalement exacerbées, on met cela sur le compte de la prise de substances illégales ou sur les hormones qui travaillent un peu trop. Le constat du casting est donc sympathique, notamment le personnage de Reign (Brittany Curran) qui s’avère être bien joué et extrêmement intéressant.

On ne peut passer à côté de la présence de Stephen Lang. Après en avoir fait baver à des cambrioleurs dans Don’t Breathe et avoir pourri la vie des Na’avi dans Avatar, on retrouve cet acteur à gueule avec grand plaisir, même si son rôle du Père Conway aurait pu être un peu plus étoffé.

Puis, il y a le final qui permet de remonter le niveau car, il faut le dire, on ne le voit pas venir. Loin d’être un twist pouvant se retrouver dans le Top 20 des meilleurs de tous les temps, on a tout de même la satisfaction de se dire qu’avec tout ce bazar, la raison finale est légitime et on acquiesce donc volontiers à la finalité du scénario.

Et pour terminer, il faut l’avouer ; c’est un film sans prise de tête. Loin d’avoir une complexité scénaristique qui le rendrait certainement plus cossu, c’est plaisant de regarder un métrage horrifique en mettant son cerveau sur « OFF » dans le but de profiter du visionnage et surtout sans devoir procéder à un second pour tenter de comprendre les tenants et aboutissants de l’histoire. Ne pas réfléchir, des fois, ça fait du bien.

C’est donc avec un plaisir coupable que nous terminons le film, non sans tout de même se demander où était passé la logique de base de ce type de métrage. Mais qu’importe ; on a vu des possessions, des effets spéciaux sympas, on a bien sursauté à de nombreuses reprises (merci les jump scares ; c’était de la surprise, pas de la trouille) et même si la tension globale n’était pas réellement présente, on finit par apprécier la simplicité, même si celle-ci semble répétitive.

Donc, fans horrifiques, vous pouvez procéder au visionnage de Projet 666, mais n’oubliez pas que vous ne vous trouvez pas en présence d’un film au scénario complexe avec des personnages profonds ; c’est simplement un métrage d’horreur qui se joue des standards et qui offre, au final, ce qu’on est venu chercher, c’est-à-dire 90 minutes dans un asile abandonné avec des jeunes officiant comme chair à canon.

Et dites non à la drogue.  

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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